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Lundi noir à Wall Street : Paulson sur l'autel de la morale

Publié le 30 septembre 2008 par Yannriche @YricheCoffee
C'est sans doute l'une des plus terribles nouvelles de ces derniers mois pour la finance et pour l'économie mondiale. Le spectre de 1929 qui planait encore en filigrane depuis plus de 12 mois, début "officiel" de la crise des subprimes, et qui semblait s'éloigner avec le plan Paulson, vient d'un coup assombrir l'avenir des 3 prochaines années de l'économie mondiale.
En cause : le rejet par le congrès américain, en pleine période électorale, du plan de 700 millions proposé par le Trésor Américain. Les américains ne seraient que 24% à apprécier ce plan.
Il est vrai que ce plan est amoral, dans le sens où ceux qui sont la cause de ce cataclysme ne payent pas leurs erreurs. Cependant ceux qui seront les plus touchés sont les pauvres, ceux qui travaillent en intérims, en CCD, ou qui ont des revenus faibles. En effet la crise qui a débuté se caractérise par de l'inflation qui entraine une baisse des consommations et donc une baisse des chiffres d'affaires des sociétés qui vont et qui réagissent très vite à cette crise (Cf Renault aujour'hui).
Pas étonnant que nombres de projets soient aujourd'hui gelés, l'avenir est incertain et seuls ceux qui ont confiance dans l'avenir investissent. Dans cette situation seuls quelques secteurs, et encore, pourront s'en sortir sans trop de casses. En france : construction en recul, automobile en licenciement, aéronautique en délocalisation et agro-alimentaire en début de crise, tous les secteurs semblent touchés. Même les énergies renouvelables pourraient marquer un net ralentissement du fait de la baisse du pétrole et de la diminution des consommations électriques. Aux USA, la consommation elle aussi facille.
Paris passe sous la barre des 4000 points, et devrait continué à baisser dans les mois qui viennent jusqu'à 2500 point environ, le Dow Jones ouvre avec une perte de plus de 5% puis dépasse les 6%. Le pétrole dévisse aussi les spéculateurs craignant la crise économique et donc une baisse des volumes consommés. Bref la règle est dans la volatilité, les bénéfices se font en spéculant sur des baisses des cours, on revend, ça remonte, mais au final l'indice baisse.
Le chômage explose en août en France, plus forte augmentation depuis 15 ans, les entreprises continuent de récompenser les mauvais managers à la tête de grandes entreprises pendant que les entrepreneurs, ceux qui jouent leur argent, celui qu'ils peuvent gagner et perdre, sont victimes de ces dérives.
Et il faudra bien trois années, 2009 pour terminer de faire les comptes, 2010 pour voir les entreprises les plus faibles finir de sombrer et 2011 pour voir le début d'une embellie.
Mais le pire est bien dans les évènements à venir : qui va payer les faillites inévitables des banques américaines et européennes? Quelles seront les banques qui survivront à cette crise?
Cette crise est bien une crise morale et financière, depuis plusieurs années partout dans le monde des personnalités célèbres et de nombreux anonymes ont signalé, dénoncé les dérives de ce système.
Entre la morale et la finance, c'est apparemment la morale qui a remporté le round, mais à quel prix? La finance sera sans doute "sauvée" dans les prochaines semaines, la morale aura sauvé les apparences, Wall Street n'aura pas eut à payer grand chose, les riches non plus, les seules victimes réelles sont celles qui auront été sacrifiées sur l'autel soit des profits à tout prix, soit de la crise.

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