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Sapho - Universelle

Publié le 01 octobre 2008 par Slarue

Sapho est née à Marrakech. Elle passe son enfance et son adolescence au Maroc jusqu'à l'âge de 16 ans. A dix-huit ans, Sapho "monte" à Paris et s'inscrit à la faculté de lettres.
Elle fait un pari avec Hervé Cristiani : elle se fera passer pour une québécoise au Petit Conservatoire de Mireille. Elle y est admise sous le pseudonyme de Bergamote et commence alors à écrire des chansons pour ce personnage imaginaire. Sa première audition chez Jean-Luc Pourquier alors DA chez Polydor se solde par une signature chez RCA avec ce même Jean-Luc Pourquier. avec "Le balayeur du Rex". Ce premier essai voit émerger une artiste à la personnalité particulière et forte.

New York et Londres
Après quelques essais scéniques, elle part à New York pour écrire un article pour le compte du magazine Actuel. Trois ans après son premier disque, elle enregistre à Londres un nouvel album "Janis". De nature révoltée, Sapho propose un rock agressif dont les influences viennent évidemment de la musique américaine de la fin des années 60, des Doors à Janis Joplin. Son apparence est à l'image de ce qu'elle chante. Teint de porcelaine, lèvres peintes en noir et cheveux hirsutes deviennent les signes de reconnaissance de la chanteuse.

A partir de là, elle enchaîne d'ailleurs l'enregistrement d'albums, "le Paris stupide" en 81, suivi en 82, du "Passage d'enfer" et de "Barbarie" en 83, le tout chez Pathé Marconi. Dès le disque « passage d'enfer » Sapho introduit des couleurs orientales dans le rock et retrouve ses racines, le monde judéo-arabe dans lequel elle a grandi. Sapho s'exprime, elle démonte le racisme et s'en prend au machisme. Elle a le courage de ses opinions. Ecrire est chez elle un acte important. Elle choisit aussi la littérature et donc la fiction pour parler de ce qui lui tient à coeur. En 82, sort son premier roman "Douce Violence" (chez Ramsay).

Dès ses premiers albums, elle monte sur scène, où elle montre un esprit baroque et extrême. En 80, elle se produit au Bataclan à Paris. Elle entreprend par la suite, des tournées aux Etats-Unis, au Japon, au Canada et en Allemagne.

Passions
Elle enregistre un nouvel album "Passions, passons" en 85 sous la direction de Peter Murray (Antigel/Celluloïd). D'aucuns prétendent que c'est le plus abouti. Elle se produit à Paris. Au programme du rock évidemment, mais aussi un hommage à la musique égyptienne avec des airs de la diva Oum Kalthoum. Juste après la sortie de son nouveau roman "Ils préféraient la lune" en janvier 87, elle fait un séjour à Oaxaca au Mexique. En octobre, la chanteuse sort un album "El sol y la luna" (chez EPM) du nom d'une des boîtes que l'on trouve dans cette ville. Les thèmes évoqués montrent une fois de plus son engagement personnel quasi-politique, sa sensibilité à l'égard des problèmes de pauvreté, des droits de l'Homme et des droits des femmes.

Mais ses activités sont multiples et en 90, sort son nouveau roman aux éditions Balland, "Un mensonge". Cette année-là, elle tient aussi le rôle de Jenny dans l'opéra de Bertold Brecht et Kurt Weill "L'Opéra de quat'sous".Sapho fait sa rentrée musicale en octobre 91 avec un album et un spectacle (à la Cigale à Paris) intitulés "La traversée du désir". Album enregistré à Rabat au Maroc, à Berlin en Allemagne et à Lille en France. Chanté en arabe, en français et en anglais. Les influences musicales sont toujours aussi diverses et les textes souvent engagés, pleins de poésie, mais la maturité aidant, l'artiste se veut plus précise, donnant ainsi plus de puissance à son oeuvre. "La Chanteuse du monde", comme elle dit elle-même, part ensuite en tournée internationale.

El Atlal
Toujours partante pour de nouveaux défis, voire de nouvelles aventures, Sapho se produit en 1992 au Théâtre de la Ville à Paris où elle interprète notamment une partie de "El Atlal" (Les ruines), morceau phare du répertoire d'Oum Kalthoum. Cet exercice périlleux (il n'est pas question d'imiter la diva égyptienne mais de donner une "lecture" personnelle" du morceau) est une véritable réussite artistique.

En mars 94, elle enregistre sur la scène du Bataclan à Paris, "El Atlal". Elle part ensuite pour Jerusalem et participe au Festival culturel annuel de la Ville Sainte. Chanter Oum Kalthoum en Israël est loin d'être une évidence mais la chanteuse déclare "Pour moi le fait de chanter El Atlal à Jerusalem est un acte politique qui me permet de dire mon désir de paix". Elle gagne son pari car Palestiniens et Israéliens viennent danser ensemble sur la scène sur laquelle elle chante. L'année suivante, elle effectue une tournée européenne avec le même "El Atlal". Elle sort aussi un nouveau roman "Patio, opéra intime" aux éditions Stock.

Difficile après l'expérience de "El Atlal" de reprendre le chemin classique de la variété-rock. Pourtant Sapho imagine un nouvel album qui sort en mai 96 "Jardin andalou". Ce jardin musical renferme des sonorités différentes, souvent acoustiques, d'influence arabe, andalouse avec quelques incursions rock.

Sheikhates et techno-house
Infatigable et toujours à la recherche de projets novateurs, Sapho envisage de faire connaître les Sheikhates, chanteuses maghrébines traditionnelles et femmes de mauvaises vies qui chantent dans les fêtes et les mariages. Avec l'aide de Pat Jabbar responsable du label suisse Baraka, elle enregistre des morceaux en français et en arabe à Casablanca en compagnie de ces chanteuses. Après un passage par Bâle en Suisse pour quelques mix techno, ambient ou house ainsi que quatre titres produits par le célèbre Bill Laswell à New York, le résultat final "Digital Sheikha" est très surprenant et peu conventionnel.

Militante depuis maintenant de nombreuses années pour le rapprochement israélo-palestinien, Sapho se produit en mars 98 à Gaza, à Ramallah et à Tel-Aviv. La situation est tendue et les conditions dans lesquelles se déroule le spectacle sont difficiles. Pourtant la chanteuse est déterminée. Le succès qu'elle rencontre à cette occasion, ne fait que confirmer ses sentiments et ses opinions.
Deux ans après "Jardin andalou", Sapho retrouve la chaleur du Maghreb via son un tout nouvel album, "La Route nue des hirondelles". Quelques semaines plus tard, c'est un ouvrage, "Beaucoup autour de rien", que sort la chanteuse. Elle y évoque sa ville natale, Marrakech.

Tours et voyages
A l'automne 99, Sapho présente un spectacle inspiré de son album à l'Auditorium Saint-Germain à Paris. En 2000, elle le mène à travers la France, les Pays-Bas et la Suisse. Mais également au Maroc où elle visite cinq villes. Elle participe au 25ème anniversaire du Paléo festival de Nyon en Suisse. Sa tournée se poursuit ensuite aux Pays-Bas, en Allemagne, au Quebec, au Sénégal, en Guinée, en Mauritanie. Puis elle part au Proche-Orient : Israël, Palestine, Irak, Jordanie... Le succès rencontré est immense.

Orients
Après cette tournée au Proche-Orient, elle entreprend l'enregistrement d'un nouvel album Orients, pour lequel elle réunit l'orchestre de Nazareth, grand orchestre oriental composé de vingt musiciens musulmans, juifs et chrétiens et des artistes européens férus de nouvelles technologies. Le spectacle est créé à Bagdad (1 an avant la guerre) en mai 2002 puis à Nazareth le même mois. L'album sort en février 2003. Le spectacle est présenté au Théâtre National de Chaillot en février 2003 puis dans toute la France avant de partir à l’étranger.

Début 2004, Sapho devient ambassadrice de la cause féminine en endossant les paroles de femmes du monde entier à propos d’un sujet plutôt tabou. Aux côtés de Nicole Calfan et Esse Lawson, elle joue en effet pendant un mois "Les Monologues du Vagin", une pièce de Eve Ensler qui a été à ce jour traduite en 26 langues. Les textes, extraits de paroles de femmes du monde entier, démystifient l’organe féminin, dans ce qu’il y a de plus drôle, cru, tendre, en tous cas, réaliste.

En mars 2004, Sapho publie un recueil de poèmes où elle décline le chiffre 7, "Le livre des 14 semaines" (Editions de la Différence). Elle fait des lectures chantées de ses poèmes et renoue grâce à cet ouvrage avec un plaisir d’écriture longtemps délaissé.

Solidaire des femmes et définitivement au service de la liberté d’expression, Sapho participe, aux côtés de nombreux artistes et personnalités internationales, le 14 février 2005 à l’Olympia au concert de soutien à Florence Aubenas, Hussein Hanoun, alors otages en Irak, .

De retour en terre méditerranéenne, Sapho interprète son spectacle "Orients" le 19 juin à Oran et le 21 juin à Alger lors la fête de la musique 2005, suite à une invitation des Instituts français
d’Algérie. Elle y remporte un grand succès.

Ferré et flamenco
Mais l’artiste sans frontières part encore à la conquête d’un nouveau défi à l’automne 2005. Après l'avoir créé au Festival "les Voix de la Méditerranée de Lodève, elle présente "Sapho chante Ferré" qu’elle revisite façon flamenco. Elle chante ses mises en musique des poèmes d’Aragon, de Verlaine, Rimbaud ou Baudelaire, mais aussi les grands classiques de Ferré, comme "Avec le Temps", qu’elle interprète en arabe. Dans un décor dépouillé, avec Vicente Almaraz à la guitare flamenca, elle réussit avec brio cette expérience en forme de défi. Ce spectacle fait salle comble et devant le succès remporté il sera reprogrammé trois semaines dans le même endroit en mai 2006. Puis part en tournée en France et à l’étranger.

Véritable artiste polyvalente, de la chanson à la littérature, Sapho prouve chaque fois qu'elle le peut, que "l'Art n'est pas gratuit". Elle mêle depuis toujours, carrière artistique et défense des causes qu'elle croit justes

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