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[critique] Vicky Cristina Barcelona

Par Anagbmf

Lorsqu’on me parle de Woody Allen, lorsque je lui rend visite au pays des images en mouvements, je fais partie de ce que l’on nomme “un public acquis”. Woody Allen peut passer de l’excellent au très bon, du très bon au “moins bon mais bon quand même”. Ses films les moins réussis restent de délicieuses petites œuvres. Certains diront qu’il se répète, que depuis 35 ans, il refait le même film, année après année. Je répondrais que non, et que, quand bien même il réutilisait la même recette, année après année, il est bien le seul pour qui, cette recette fonctionne, elle aussi, année après année.

Un Woody Allen me donnera toujours la banane. Toujours. Un quart d’heure d’un film de Woody et je suis à nouveau sur mes pattes.
Capable de réunir des amateurs de cinéma d’auteur et de culture mainstream, Woody est l’homme sympathique capable de se faire des amis n’importe où dans le monde.

Voilà donc, comme vous le savez, que Woody s’arrête cette fois en Espagne, loin de sa capitale Allenienne, New York. A Barcelone, toutes les pulsions qui lui sont propres et qui ne demandaient qu’à sortir, enfin, tourbillonent, sous le soleil Européen, Espagnole, Bardemien.
Ah…Woody et l’amour…Le vieil homme le plus sexuel de tous les temps, le chétif plus fort que n’importe quel beau parleur…Woody sait parler aux femmes. Woody sait filmer la femme.
Dans la capitale catalane, Woody filme l’américaine, l’ingénue, l’espagnole, la fiévreuse. Trois femmes composent un tout, une définition superbe de la femme euro-américaine.
Vicky, splendide naïve est supplantée par la beauté fiévreuse de Cristina qui ne souhaite que comprendre ce qu’elle ne veut pas. Cristina elle, est supplantée par la sexualité volcanique de Maria Elena, espagnole furieuse, jouée par une Penelope Cruz détonante. Woody, lui, parmi tout ça, lance ces superbes plantes dans la cage aux fauves, simplement pour voir quel cœur battra le plus fort.

Juan Antonio, artiste séduisant mais loin d’être con, comme souvent dans les comédies romantiques, n’est finalement qu’un prétexte à se découvrir soi-même. Emprisonné par sa relation éternelle avec son ex-femme, il cherche à faire vivre aux autres sa soif de liberté. Et c’est beau à voir.
C’est cette osmose, cette mise en peinture de mélange des corps, que l’on observe pendant 1h37.
Le film commence et se termine comme un Woody Allen (la typographie, le générique, classique) et est transpercé par l’obsession de la sexualité d’un vieil homme qui ne vieilli pas.

Accumulation, accélération, mélange et fascination. Voilà les maîtres mots de cette nouvelle histoire Allenienne qui transporte sa psychanalyse dans notre Europe bien aimée. Parce qu’il est le seul à savoir faire du Woody Allen…Que demander de plus?
Un style qui ne vieilli pas, lui, un style qui s’accélère comme les cheveux blancs de Woody. Ce dernier adapte son génie au lieu, pas l’inverse. Et c’est pour ça que des réflexions comme “Moui, il a fait mieux, à l’époque” de dames Bobo à la sortie du cinéma m’horripilent. Bon sang, quel intérêt de dire une chose pareille? Parce qu’une œuvre s’inscrit dans la continuité, il faudrait toujours réalisé ce film qui vous a tant touché? Non, je suis désolée. Woody est ici à Barcelone, loin d’Annie Hall, loin d’Hannah et ses sœurs. Woody est avec Rebecca, Scarlett et Penelope. Woody vous filme, vous souris.
Parce que finalement, Woody Allen filme ici ce qui l’a toujours travaillé, mais hors de New-York, qu’il ne connaît que trop bien. Il retourne à la source pour reconstruire ses questionnements.
Parce que, qu’il s’appelle Zelig, Woody, Hannah, Annie ou Everybody Says…Woody reste Woody. A une différence près à chaque fois : un film de plus, à chaque fois. Et on lui dit merci.

J’assume le fait de ne pas vraiment critiquer le film cette fois. Peut-être en rajouterais-je quelques couches très bientôt. Mais ce choix tient du fait que le film est tout à fait d’actualité et que l’on retrouve les mêmes idées un peu partout. J’ai préféré éparpiller quelques idées, là, comme ça, pour vous, pour moi.

Han, PS! Ma superbe Patricia Clarkson, à voir, en sublime cinquantenaire malheureuse.

A bientôt, avec un retour à New-York, comme j’en parlais il y a quelques semaines, miam!

Woody Allen

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