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Burn after reading de Joel et Ethan Cohen

Par Geouf

Résumé: Viré de la CIA pour cause d’abus de boisson, Osbourne (John Malkovitch) décide de rédiger ses mémoires pour se venger du bureau. Lorsqu’une copie de ces mémoires tombe entre les mains d’une employée d’une salle de sport, celle-ci y voit le moyen de se payer enfin les opérations de chirurgie esthétique dont elle rêve. Mais ce n’est que le début d’un énorme imbroglio…

 

Apres le tétanisant bien que bourré d’humour noir No Country for old Men, les frères Cohen ont décidé de s’accorder une petite récréation avec Burn after reading. Un long métrage qui risque de décontenancer les gens ayant découvert les frangins avec leur précédent opus, mais qui réjouira les fans de The big Lebowski, dont je fais partie. Car Burn after reading est une excellente comédie, hilarante, dynamique et totalement imprévisible, portée par un casting aux petits oignons. Et qui dit récréation, dit « amis ». Les frères Cohen, fidèles à leurs acteurs, font donc ici appel à de nombreuses gueules régulières. Frances Mc Dormand tout d’abord, en animatrice de salle de sport obsédée par son corps vieillissant et qui est prête à tout pour se payer un nouveau physique. Il y a ensuite George Clooney, dans le rôle d’un mari infidèle et lâche, totalement dépassé par les événements. Mais c’est du côté des nouveaux venus que se cachent les meilleures surprises. John Malkovitch est surprenant en ex agent de la CIA alcoolique et colérique. Quant à Brad Pitt, il est tout simplement hilarant en sportif avec un poix chiche en guise de cerveau. Le beau Brad s’amuse visiblement comme un fou dans la peau de cet idiot congénital qui écopera de l’une des morts les plus drôles de l’histoire du cinéma.

Tout ce petit monde s’agite au gré d’un scenario redoutable et jouissif. Car qui dit comédie ou récréation ne veut pas dire scenario bâclé. La comédie est un genre difficile et les frères Cohen l’ont bien compris. Ils soignent tout particulièrement l’écriture du film, succession de quiproquos, coïncidences et autres imbroglios délirants. Si l’on peine à comprendre au début du film où les frangins veulent nous emmener, on se laisse très rapidement emporter par le film et son rythme endiablé tout en se demandant ce qu’il va bien pouvoir se passer dans les 5 prochaines minutes, ou dans quelle merde noire les personnages vont encore se plonger. Car encore une fois, comme dans toute bonne comédie qui se respecte, les événements sont dictés par les agissements des personnages, qui ici s’enfoncent un peu plus à chaque fois qu’ils prennent une décision. Mais comme toujours, on sent chez les frères Cohen un amour de ces loosers magnifiques incapables de se sortir de ce cercle vicieux. On sent même l’émotion poindre dans le regard désespéré du chef de Frances McDormand, amoureux transi incapable de l’aider à abandonner ses obsessions. Et si le film est moins définitif que The big Lebowski (qui était un peu plus fou), il enfile néanmoins les moments d’anthologie comme autant de perles. Que ce soit la demande de rançon par téléphone, ou la découverte de la machine fabriquée par Clooney, ou encore les scènes impliquant le chef de la CIA (J.K. Simmons, irrésistible en boss dépassé par les événements), tout concourt à faire de Burn after reading un grand moment de rigolade.

Note : 8/10


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