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Mieux vaut il être un usager ou un consommateur?

Publié le 29 novembre 2008 par Martinez

point interrogationEn période électorale souvent le rôle et le positionnement de l'état ou plutôt de notre administration est souvent posé par les multiples candidats à des fonctions électives.

J'avoue une certaine irritation lorsque certains d'entre eux nous expliquent qu'il existe des secteurs de notre économie qui doivent rester étatisés pour notre bien être. Le sous-entendu est clair:

  • au privé la recherche du profit sans prendre en compte l'intérêt du consommateur
  • au public et à notre administration une gestion désintéressée, altruiste où constamment l'intérêt de l'usager est au centre des préoccupations.

Alors qu'en est il dans la réalité ?

Si l'on raisonne à moyen terme on peut considérer que les intérêts des entreprises privées ne peuvent pas être durablement opposés à ceux de leurs clients, car dans le cas contraire la concurrence (lorsqu'elle existe véritablement) se chargera de les mettre sur le bas côté. Sauf à considérer que les clients sont masochistes.

Mais il est vrai que cela nécessite un peu de temps, un temps d'ajustement et qu'à court terme il peut y avoir opposition entre les intérêts des uns et des autres.

Le cas de l'opérateur NOOS en est l'exemple le plus criant où les plaintes de consommateurs ont été démultipliées. Néanmoins la concurrence entre opérateurs doit permettre aux plus méritants et performants de supplanter leurs concurrents qui ne prennent pas en compte l'intérêt des clients. D'ailleurs on peut considérer que Noos a payer son mauvais comportement en perdant son indépendance puisqu'il a été intégré au pôle Numéricable.

Pourquoi j'indique que "la concurrence entre opérateurs devrait permettre..."? Parce que les principaux opérateurs de téléphonie ont été condamnés, il y a peu, à une amende record:

  • Orange, SFR et Bouygues Télécom devront payer 534 millions d'euros pour s'être entendus pour éviter toute concurrence sur les prix de vente et ce faisant nous faire payer le prix fort.

Mais s'il est vrai que le privé ne respecte pas toujours le consommateur qu'en est il de la sphère publique qui elle n'est pas motivée par le profit?

La réalité est encore plus cruelle car comment pouvons nous comprendre qu'un groupe comme EDF laisse plus de 100 barrages (source magazine Capital) défectueux qui présentent pour certains d'entre eux un risque mortel pour les habitants (risques d'affaissement de terrain, de destructions de routes et d'inondations de villages) ?

En effet récemment une écluse a cédé et déversé plusieurs millions de litres d'eau en quelques minutes. En effet le 29 janvier 2006, les vannes rouillées du barrage de Tuilières (Dordogne) sont tombées dans le fleuve libérant 5 millions de mètres cubes d'eau. Fort heureusement il n'y avait ni pêcheur ni vacancier sur les berges en aval... mais s'il en avait été autrement....

Parmi les barrages les plus dangereux de France figurent celui de Mauzac (Dordogne), avec un «risque de rupture», celui de Viclaire (Savoie) avec un «risque d'effondrement de la galerie sur un village» et le barrage de Fond-de-France (Isère), où sont apparues des «fuites dans la digue avec une zone très habitée à l'aval».

Comment expliquer que cette administration vertueuse qui a comme finalité le service public a pu laisser des millions de Français consommer du lait et des légumes alors qu'il y avait un risque très important à utiliser ses produits après l'explosion de Tchernobyl le 18 avril 1986.

A titre personnel cette fameuse journée où Tchernobyl est rentrée dans l'histoire j'aurais préféré être allemand ainsi je ne serais pas resté dehors (comme des centaines de milliers d'autres dans le sud est) et je n'aurai pas consommé des produits potentiellement dangereux.....car l'administration d'Outre Rhin avait prévenu et alerté sa population du danger immédiat.

Et que dire du sang contaminé.....

Alors si le privé n'est pas automatiquement synonyme de bien être pour le consommateur, le public ne me parait pas offrir à ses usagers de garantie supérieure.

Et pour conclure il faudra bien qu'un jour l'on m'explique pourquoi une voiture Renault rend plus de service (public) qu'une voiture Peugeot afin que je comprenne mon intérêt en tant que contribuable d'être indirectement actionnaire de Renault.

Peut être qu'en tant qu'actionnaire indirect de Renault je vais pouvoir négocier une superbe remise... Dès lundi je vais voir mon concessionnaire et vous tiens au courant......


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