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Israël prépare sa défense

Publié le 20 janvier 2009 par Obalgie

626629Israël est “en paix avec lui-même” après son offensive à Gaza, qui a fait plus de 1.300 morts, mais il doit se préparer à réfuter diverses accusations de crimes de guerre fusant de l’étranger, a déclaré mardi 20 janvier, la ministre israélienne des Affaires étrangères, Tzipi Livni.
L’Etat juif a suspendu unilatéralement dimanche ses opérations lancées dans l’étroite bande de terre palestinienne le 27 décembre pour casser les reins au Hamas, estimant avoir atteint son objectif. Le mouvement islamiste a décrété à son tour une trêve, donnant à Israël une semaine pour quitter Gaza.
La dévastation et la mort semées depuis trois semaines par Tsahal ont provoqué un tollé d’indignation à l’étranger, incitant même des représentants de l’Onu sur place à réclamer l’ouverture d’enquêtes impartiales pour établir si Israël ne s’était pas rendu coupable de crimes de guerre.

“Cela arrive que des civils soient atteints”

Tzipi Livni, qui brigue le poste de Premier ministre laissé vacant par Ehud Olmert aux élections législatives prévues dans trois semaines en Israël, s’est dite “en paix” avec l’opération menée, qui a fait quelque 700 victimes parmi la population civile gazaouie.
Elle a assumé ces pertes civiles au micro de Radio-Israël, les qualifiant de “produit des circonstances”. “Nous cherchions les terroristes et cela arrive que des civils soient atteints dans le combat contre le terrorisme”, a déclaré la chef de file du parti centriste Kadima.
“Il fallait que nous menions cette opération. Je suis en paix avec son exécution”, a-t-elle assuré tout en ajoutant : “Il ne faut pas que nous prenions ceci à la légère. Ces questions vont nous compliquer la tâche. Au vu des pertes civiles, il va falloir en gérer les conséquences à la fois chez nous et face au monde”.

“Crime de guerre” pour Amnesty International

Pour sa part, Amnesty International a accusé lundi Israël de crimes de guerre en qualifiant d’”illégal et sans discernement” l’usage de munitions au phosphore blanc dans des zones densément peuplées de Gaza. “Son usage répété dans ces conditions constitue, malgré la preuve de ses conséquences aveugles et son ‘coût’ pour les populations civiles, un crime de guerre”, estime Donatella Rovera, chercheuse pour AI, dans un communiqué.
L’utilisation d’obus au phosphore blanc n’est pas interdite stricto sensu par le droit international mais les experts estiment que le recours de manière aveugle à toute arme dans un secteur abritant une forte population civile peut servir à monter une accusation de crime de guerre.
La semaine dernière, l’Etat hébreu avait affirmé que tous les armements utilisés pendant les trois semaines de son opération “Plomb durci” étaient compatibles avec le droit international, ajoutant qu’une enquête interne serait toutefois ouverte sur les obus au phosphore blanc.

13 morts côté israélien

L’armée israélienne a confirmé lundi qu’une telle enquête serait menée à bien : “En réponse aux affirmations (…)sur le recours aux armes au phosphore, et afin de lever toute ambiguïté, une commission d’enquête a été crée au sein du commandement Sud pour examiner la question”, a fait savoir Tsahal.
Israël, pour sa part, n’a perdu que dix soldats au combat ainsi que trois civils, victimes des tirs de roquettes des activistes palestiniens que l’opération de Tsahal à Gaza, soutenue par une grande majorité de l’opinion publique intérieure, avait pour but affiché de faire cesser une bonne fois pour toutes.
Les cadres légaux internationaux pour poursuivre Israël pour d’éventuels crimes de guerre semblent manquer. La Cour pénale internationale n’est pas compétente, la bande de Gaza n’étant pas un Etat constitué.
Pour sa part, Israël n’est pas signataire du traité de Rome qui a mis sur pied la CPI. Or, pour poursuivre l’Etat juif devant la CPI, il faudrait une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies mais les Etats-Unis y opposeraient à coup sûr leur veto.

Usage d’obus de munitions interdites

Certains Etats européens se sont dotés de lois dites de compétence universelle permettant de poursuivre sur leur territoire des crimes de guerre commis à l’étranger, après plainte de victimes concernées.
Aucun procès de ce type n’a encore fait jurisprudence. Mais, à en croire le journal Yedioth Ahronoth, l’armée israélienne aurait mis en garde ses hauts gradés contre le risque d’être inculpés à la faveur de déplacements en Europe.
Parmi les crimes susceptibles d’être retenus contre Israël, figurent le bombardement d’écoles de l’Onu ou d’hôpitaux bondés de réfugiés civils, l’usage d’obus de munitions interdites en milieu urbain et la disproportion de la riposte de Tsahal par rapport aux tirs de missiles invoqués pour la justifier.
“Il n’y a pas eu de recours excessif à la puissance de feu”, a affirmé lundi le colonel Ilan Malka, lors d’un rare point de presse destiné aux journalistes, qui, tout au long de l’offensive israélienne à Gaza, se sont vu interdire le libre accès au théâtre des opérations.


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