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Critique : "Walkyrie" de Bryan Singer

Par Alban Ravassard

Synopsis : S'il a toujours été un fidèle serviteur de son pays, le colonel Stauffenberg s'inquiète de voir Hitler précipiter l'Allemagne et l'Europe dans le chaos. Comprenant que le temps presse, il décide de passer à l'offensive : en 1942, il tente de convaincre plusieurs officiers supérieurs de la nécessité de renverser Hitler. Un an plus tard, tandis qu'il se remet de ses blessures de guerre, il rejoint la Résistance allemande pour mettre au point l'Opération Walkyrie destinée à éliminer le Führer. Alors qu'il n'était au départ qu'un des nombreux conspirateurs, Claus von Stauffenberg se retrouve bientôt en première ligne : c'est lui qui devra assassiner Hitler...

On avait laissé Bryan Singer aux portes de son semi-échec avec Superman Returns où il essayait d’insuffler une nouvelle jeunesse au fameux héros en collants. Le film ne manquait pas d’ambition ni de bonnes intentions mais ne laissait au final place qu’à la déception. L’histoire se répète à nouveau avec Walkyrie. Explication.


Sur le papier le sujet s’avérait passionnant : mettre en lumière un attentat contre Hitler et par là-même l’existence d’une résistance Allemande très active (pas moins de 15 attentats qui ont échoués…). Le film débute en Allemand pour passer en Anglais dans un fondu enchaîné audio pour le moins étrange… Et en une ligne j’ai décrit le principal défaut du film. En effet, regarder des nazis et Hitler lui-même parler en anglais pendant 2 heures, cela donne un sacré coup à la crédibilité de la chose… on en vient même à oublier que ces résistants soient Allemands, ce qui est tout de même l’intérêt du film à la base.

Et… la mise en scène de Bryan Singer n’arrange rien : sobre, extrêmement classique : peu de variations des axes, notamment lors des scènes de réunion extrêmement répétitives, utilisation de plans léchés à la grue ou à la louma alors que l’action, banale, ne le justifie pas, symbolisme primaire (Le reflet de Stauffenberg dans un miroir sursignifiant sa dualité)… Il y a de quoi être déçu venant de la part du réalisateur de Usual Suspects.

Le film est assez bien rythmé et installe assez vite son action et son postulat de départ pour s’essouffler dans une deuxième partie plus lourde et dont on connaît déjà l’issue, en essayant d’instiller malgré tout du suspense jusqu’au bout. Mais à trop vouloir en faire, le réalisateur s’embourbe et alourdit son propos. C’est bien dommage. On bloquera par ailleurs aussi sur certains moments assez abusés d’un point de vue narratif qui laissent planer le doute sur la conformité historique totale de la retranscription des faits.

Et au milieu de tout ça, parmi des seconds rôles prestigieux mais utilisés la plupart comme de vulgaires figurants, pavane Tom Cruise, droit dans ses bottes, en parfait martyr hollywoodien transposé dans l’Allemagne nazie. Et même si sa prestation n’est pas si mauvaise (bien que loin d’être extraordinaire), on doit avouer que l’on y croit pas trop, surtout quand on essaie de faire vibrer la corde sensible à plusieurs reprises dans un plan où la femme se Stauffenberg revient en courant au ralenti vers son mari pour l’embrasser une dernière fois, et ce malgré un final relativement passionnant relevant l’ensemble. On a tout de même du mal à avaler la pilule. Walkyrie ressemble un peu à l’histoire dont il est inspiré : A grande ambition, bel échec.


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