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“Les cons ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît” (Michel Audiard)

Publié le 24 février 2009 par Zappeuse

PROLOGUE

C’est l’histoire d’un agent immobilier qui, à lui tout seul, jette le discrédit sur la profession tout entière. C’est aussi l’histoire de sa collaboratrice, dont le machouillage du chewing-gum la bouche ouverte tient lieu de diplôme. C’est enfin mon petit coup de gueule du mardi, entre deux paquets de copies (qui n’y sont vraiment pour rien, promis).
Tout commence lorsque mon keum et moi-même avons mis notre appartement en vente, afin de financer en partie la construction de notre petite maison dans la prairie, ce qui remonte déjà à quelques mois en arrière, c’est fou ce que le temps passe vite. D’ailleurs depuis l’appartement a été vendu, tout va bien.
J’avais choisi trois agences qui m’inspiraient confiance. Si elles n’ont pas réalisé la vente, c’est le fait du hasard, ou de la crise, mais à aucun moment les personnes auxquelles nous avons eu affaire ne se sont montrées désagréables ou incompétentes. A cela se sont greffées d’autres agences, qui ont eu le mandat à leur demande, et dont je n’ai plus jamais entendu parler ou presque. Puis vint le cow-boy, le roi de l’immobilier dans la région, le type qui vend plus vite que son ombre, le héros du jour.

ACTE 1

Le cow-boy a vu l’annonce dans la presse. Comme ses collègues, il a effacé d’un trait la mention “agences s’abstenir” et a appelé. Puis rappelé. Nous n’avions pas trop le temps et son insistance au téléphone commençait à nous peser, c’était à la limite du harcèlement. Je finis par lui donner rendez-vous. Il se pointe avec un retard qui dépasse largement le quart d’heure bordelais, évite consciencieusement de s’excuser, considérant sans doute qu’avoir l’air pressé donnait un style et qu’avoir une grande gueule pouvait être une preuve de compétence. Je lui signe son papelard uniquement pour avoir la paix.

ACTE 2

Le cow-boy n’amène aucun client, poursuit allègrement ses appels téléphoniques sur l’air de “pour faire visiter, faut que j’ai la clé”. Au passage il me présente sa collaboratrice, la machouilleuse de chewing-gum signalée plus haut. Les deux compères insistent tant et si bien pour avoir la clé que je finis, mais tardivement, par leur en prêter une, comme dans deux autres agences (où je n’ai eu strictement aucun problème), profitant de la seule et unique visite qu’ils ont effectuée avec un potentiel client. Puis plus rien, exceptées de temps en temps des séries de messages sur mon portable.

ACTE 3

L’appartement étant vendu, je fais le tour des agences pour annuler les mandats et récupérer les clés. Chez le cow-boy, ça se corse. L’homme fouille dans une minuscule boîte, puis dans une autre. Pas de clé. Du moins pas celle-là. Sa collègue et lui-même mettent en doute ma parole (”vous êtes sûre qu’on l’a, votre clé ?”). Et, dans un sursaut de génie, la dame sort la tirade du siècle : “De toute façon, au bout d’un mois, les clés on les jette”. Si ça c’est pas du grand art !

ééÂ

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