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Ce tabouret... (Rodolphe Burger au Bataclan)

Publié le 06 mars 2009 par Stéphane Kahn
Il y a ce tabouret. Comme à la Flèche d’or l’an dernier pour la sortie de l’album.
Il s’y assied, guitare électro-acoustique en bandoulière, entamant calmement le set avec quelques morceaux de son merveilleux groupe d’avant. Meow Meow, d’abord. Puis une superbe et méconnaissable version de La chambre, clavier, voix, guitare. Toujours sur le tabouret. Comme à la Flèche d’or l’an dernier pour la sortie de l’album. Un pied à terre, les deux parfois, pivotant doucement vers ses deux musiciens, derrière… Il ne se lève pas. Pas encore. Ses jambes battent en rythme, le corps se déplie peu à peu. On lui apporte sa guitare électrique. Échange. Le son se durcit. Son buste s’agite plus franchement, basculant presque de ce siège de bar auquel il reste pourtant appuyé. Les mouvements se font plus brusques, ses bras s’élèvent parfois bizarrement dans les airs entre deux accords, entre deux notes. On le sent plusieurs fois tout près de se dresser vraiment, le corps tendu vers son bassiste et son batteur, tandis que son cul reste rivé au tabouret. Il est trop tôt, mais l’envie de s’arracher à son siège est manifeste. L’énergie contrainte parcourt son corps de géant. La combustion est lente, mais l’explosion imminente. Tout un Bataclan se laisse gagner par l’électricité flottant alentour. Billy The Kid est dans les parages, en embuscade, il déboulera plus tard, on le sait déjà.
Puis, enfin, Rodolphe Burger se lève. Avant ou après cette puissante version de Cheval/Mouvement, je ne sais plus. Le roadie emporte le tabouret. L’ancien Kat Onoma s’empare de la scène. À droite, à gauche. Le concert est commencé depuis plus d’une demi-heure. Les trop longues digressions soniques et les samples orchestrés par le chanteur lasseront un peu. Mais les reprises de Love Will Tear us Apart de Joy Division ou du Passenger d’Iggy Pop (avec David Thomas de Père Ubu) enchanteront. Et la rage de l’assemblée explosera bel et bien lors du virulent Ensemble, diatribe jouissive contre le locataire élyséen. Généreux, donc, hier soir, mais un peu trop éparpillé, parfois longuet (le Radioactivity de Kraftwerk au premier rappel). Pas tout à fait, donc, comme à la Flèche d’or l’an dernier pour la sortie de l’album.
Voir le clip de Ensemble ici.


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