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Sylvain Chauveau, dernière

Publié le 31 mai 2009 par Irigoyen
Sylvain Chauveau, dernière

Sylvain Chauveau, dernière

Cher Sylvain Chauveau,

Me voici arrivé au terme de mon périple. J'achève en effet ma série de chroniques consacrées à tes disques par un regard sur « Un autre décembre » sorti en 2003, lui aussi impressionnant de finesse, d'élégance et de subtilité.

Je me suis longtemps demandé ce qui pouvait déclencher chez moi un tel sentiment de plénitude à l'écoute de tes CD. Il me semble avoir enfin trouvé la réponse. Ton œuvre – je crois que le mot n'est pas trop fort – est celle d'un humain soucieux de ne pas passer à côté du monde dans lequel il évolue. Un homme qui prend le temps d'observer comme pour aller à l'essence même des choses. Ce n'est pas très à la mode tu en conviendras.

Il y a, je trouve, quelque chose de grand dans ta musique. Tu nous emmènes haut. Mais ton regard sait aussi se porter sur ce qui nous est proche mais que nous ne voyons tant notre aveuglement augmente. En fait, c'est comme si tu maniais avec brio lunette astronomique et microscope.

Il suffit encore de regarder les titres de cet album pour s'en convaincre. Tu nous parles de « Minéral », de « Granulation » - et ses variations -. Soudain, changement de perspective. Voici venir les « Neuf cent lunes ». Dans un cas, nous regardons vers le bas, dans l'autre vers le haut. Cela me rappelle une autre citation de quelqu'un que, visiblement, tu aimes, Jean-Luc Godard: « Quand on regarde un écran de télé, on regarde vers le bas. Quand on regarde un écran de cinéma, on regarde vers le haut. C'est une différence de perspective. » Il me semble que pour toi, il n'est pas question de trancher. Les deux attitudes sont complémentaires. Une façon peut-être de réunir les oppositions, comme dans un haïku – contraires que l'on retrouve d'ailleurs ici avec « Alors la lumière vacille » et « Il fait nuit noire à Berlin » -.

J'attends avec impatience la sortie de ce nouvel opus dont tu m'as parlé de façon fugace. Fugace, oui. Parfois, j'aimerais que ces instants que tu nous offres soient plus longs, éternels. Il me semble que tu tends vers cela album après album.

N'abandonne pas.


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