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Voitures de luxe, temps de parole, grève sauvage... Temps d'orage en Sarkofrance

Publié le 22 juillet 2009 par Juan
Voitures de luxe, temps de parole, grève sauvage... Temps d'orage en SarkofranceTemps d'orage en Sarkofrance. Aux affaires se succèdent les scandales et les mauvaises nouvelles. Sur fonds de gronde qui ne faiblit pas.
Karachigate, puis sondages manipulés de l'Elysée...
On a eu le Karachigate, toujours sans réponse. Ce "faisceau de présomptions", comme disent les juges, de commissions occultes versées en 1995 à la campagne d'Edouard Balladur dont Nicolas Sarkozy était le directeur, sur fonds de ventes d'armes au Pakistan. Puis, la semaine dernier, il y a eu l'affaire, dangereuse et ridicule, d'une manipulation de sondages. Un petit paragraphe de quelques lignes dans un rapport de la Cour des Comptes a permis de dévoiler la manipulation: l'Elysée paye clandestinement des sondages que publiaient le Figaro et LCI; l'Elysée rémunère même 1,5 millions d'euros par an un proche ami du Président, Patrick Buisson, pour cette tâche délicate. Claude Soula revient, sur son blog, sur quelques-uns de ses sondages Opinionway si "objectifs".
Deux scandales d'Etat qu'une démocratie moderne ne tolèrerait plus. deux scandales qui, outre-atlantique, vaudraient sans doute au Président une commission d'enquête parlementaire sur le dos.
Malgré la crise, Sarkozy flambe encore...
On ne l'attendait pas sur ce terrain. Le magazine automobile AUTO PLUS vient de publier une enquête sur les dépenses automobiles inconsidérées de l'Etat, et en particulier au sommet de l'Etat. Ainsi, Brice Hortefeux, à peine nommé à l'Intérieur fin juin, aurait fait acheter par son ministère deux voitures Citroën C6 haut de gamme, tarifée à 50.000€ chacune. Un porte-parole du ministre a démenté l'information: «Brice Hortefeux n'a rien commandé à son arrivée. Il y a seulement eu une commande administrative d'une seule voiture, faite avant la prise de fonction de Brice Hortefeux, dans le cadre d'un renouvellement normal et régulier du parc automobile».
Les chauffeurs de la plupart des administrations seraient également très attentifs à la propreté de leurs véhicules, ... et surtout aux points cadeaux que chaque lavage plein tarif leur procure. Au ministère de la Défense dirigé par Hervé Morin, quelques 95 véhicules Vel Satis auraient trouvé refugé dans un parking à 2,5 millions d'euros par an.
L'enquête du magazine est instructive, mais souffre d'une belle lacune : ses auteurs ont cherché l'anecodte qui fache, surprend, révulse, sans replacer ces dépenses dans le budget général de chaque administration concernée. Symboliquement, elle fait tâche dans une Sarkofrance où la maîtrise des dépenses (et surtout la réduction du nombre de fonctionnaires) est portée aux nues.

Malgré son omniprésence, Sarkozy devra se maîtriser.
Suite à l'arrêt du Conseil d'Etat en avril dernier, qui imposait la mise en place d'un décompte du temps de parole présidentiel, le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel a dû changer les règles. C'est une catastrophe pour la monocratie en place: mardi 21 juillet, le CSA a enterré l'omniprésence médiatique du Monarque, par un simple communiqué: "
les temps d’intervention de l’opposition parlementaire ne pourront être inférieurs à la moitié des temps de parole cumulés du chef de l’Etat et de la majorité présidentielle. Ils seront automatiquement augmentés avec la prise en compte des interventions du Président de la République et de ses collaborateurs." La récré présidentielle est terminée ! Chaque fois que Claude Guéant ou Henri Guaino parleront, le temps de parole de l'opposition en sera d'autant augmenté. Idem pour les multiples discours et conférences de presse du Monarque. On imagine le casse-tête des chaînes de télévision et des stations de radio. Elles seront soit obligées de limiter leurs compte-rendus des prises de paroles présidentielles, soit contraintes d'augmenter la part des sujets politiques dans leurs grilles de programmes.
Patatras !
Malgré l'été, la gronde sociale de faiblit pas.
Partout en France, des salariés adoptent des formes de protestation sociales inédites depuis longtemps. Partout en France, la radicalisation est réelle, déterminée et maîtrisée. Quatre responsables de l'usine Michelin de Montceau-les-Mines en Saône-et-Loire ont été retenus mardi 21 juillet par une cinquantaine de salariés. Ces derniers réclament la levée des sanctions prononcées contre un employé en CDD. Ailleurs, à à Châteaufort (Yvelines), d'autres salariés, d'une filiale française de Nortel, majoritairement cadres ingénieurs et chercheurs ont menacé de faire sauter à la bombone de gaz leur site de recherche et développement. ils ont eu gain de cause. La direction a accepté de porter à 9 000 euros par licencié l'indemnité de départ. Un pécule pourra monter jusqu'à 40 000 euros en cas de revente de l'activité.
Ces salariés avaient suivi l'exemple des 366 employés de l'entreprise
New Fabris à Châtellerault, dont l'usine a été mise en liquidation. Ces derniers avaient menacé de faire sauter l'établissement, et revendiquent toujours une prime de 30.000 euros, qu'ils réclament aux groupes PSA et à Renault, les deux principaux clients.
L'UMP est bien silencieuse. Pas de communiqué intempestif de Frédéric Lefebvre sur l'affaire des voitures, ni la décision "démocratique" du CSA.
Ami sarkozyste, où es-tu ?
Crédit Illustration: Louison
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