Magazine Humeur

Dizzee Rascal – Tongue N Cheek

Publié le 12 octobre 2009 par Jekyllethyde

Dizzee-Rascal- Tongue-N-Cheek

Avant de commencer la review de l’ovni musical de Dizzee Rascal, une petite précision :

Ayant à la base playlister le morceau Dirtee cash, pensant qu’avec un titre pareil nous n’aurions pas de problème avec Fairtiliser, bien évidemment ce ne fut pas la cas, nous avons dû nous rabattre sur Holiday !

Mais, étant plutôt du genre têtu, voilà la version originale du morceau, celle de Steve V, qui fut N°1 des charts Dance anglais dans les années 90…

Alors, si vous sortez tout juste d’un profond coma, il est possible que vous ayez du mal à croire que Dizzee Rascal en soit arrivé là… Mais étrangement, il semblerait que l’ensemble de la presse souffre également de ce déphasage temporel !

En effet, voilà quelques semaines que l’on peut lire un peu partout les interrogations de certains sur la  » soudaine  » métamorphose du prodige qu’on avait vu sortir de nulle part en 2003 avec l’excellent Boy in da Corner. Et c’est dire si je m’en souviens de cet album, playlisté sur la mixtape d’Astro Bastards avec Hold ya Mouf ou encore l’excellent It’s just a rascal avec ces longs vocals et son rap de mort de faim !

C’est vrai que ce Dizzee là me manque… Mais il y a un moment où il faut savoir se poser un instant, et réfléchir l’esprit clair, avant d’immédiatement critiquer un album en avançant comme unique argument  » c’était mieux avant  » !

Surtout que depuis ses débuts Dizzee n’a jamais caché ses ambitions mainstream jouissant, d’une part, d’une ample couverture médiatique que ce soit à la télé, ou en passage radio, et d’autre part, d’un public underground qui se retrouvait dans ce personnage atypique parti de rien et tentant de décrocher la Lune (comme on peut le voir dans son clip dreamin) :

Hors pour se rapprocher de la Lune, certaines concessions sont nécessaires… Dizzee le sait et, voyant le grime dérivé vers l’overground, il entame sa métamorphose pop avec son troisième album Math+English. Mais difficile de renier ses bases et d’assumer une telle transformation, voilà pourquoi celui-ci restera comme celui de « l’entre-deux »…
Puis Tongue N Cheek est arrivé ! Sans surprise et fidèle à ce qu’il avait annoncé en début d’année lors de son interview pour la BBC, où il affirmait laisser derrière lui ses racines grime pour se consacrer à la pop music. Une stratégie tout à fait louable, car quel artiste sorti du ghetto et ayant connu la réussite y soit réellement resté ?
Snoop Dogg continue t-il de faire le G dans sa banlieue de Long beach ? Method Man squatte t-il encore les halls de Staten Island avec sa bière dans son kraft à la main ? Et Gerald Donald habite t-il toujours dans la Motor City ?

Dizzee Rascal reste donc cohérent avec son nouveau style de vie et décide avec Tongue N Cheek de consacrer la fête et le fun sans prise de tête ! Un album qui sort du lot avec un mainstream qui ne sent pas si mauvais que ça, avec notamment les excellentes prod de Calvin Haris sur Holiday et Dance wiv me, où l’on découvre un Dizzee qui s’adapte et maîtrise sa partition se collant parfaitement à l’ambiance cocktail/palmiers/bikini. Idem pour  Bonkers, véritable hybride mutant susceptible d’être playlisté aussi bien dans un club paumé de campagne, qu’à la Fabric, et déclencher l’hystérie collective !

Dirtee Money est aussi un pari réussi où l’on retrouve la hargne d’un Dizzee qu’on pensait avoir enterré après le morceau Chillin wiv’ da men dem, sorte de r’n’b crémeux qui fait quand même un peu mal aux fesses et s’avère être le gros flop de l’album !
Le reste des titres se situe entre passable et sympa, et l’on se dit que Cage à la prod a beaucoup moins kiffé le délire vintage, que Armand Van Helden, mais est-ce étonnant ?

Un album dont on retiendra les gros titres et qui finalement s’adresse au plus profond de l’underground, c’est à dire les populos.
Bon je vous avoue qu’il ne faut pas non plus déconner trop longtemps hein… Dizzee, allez, s’il te plait !


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Jekyllethyde 6625 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte