Théâtre : Laurent Laffitte ose tout dans son one-man-show very-gay-friendly !

Sans concession, alors que ça commence très légerement avec une mamie ingrate et liftée qui ne veut pas que sa petite fille deviennes « une grosse gouinnasse », ça enchaine sec avec le personnage de Claude. Claude est l’archétype du gay qui assume, peut-être un peu trop, et qui fréquente les backrooms du « dépotoir », peut-être un peu trop. Il est devenu tellement habitué du lieu qu’il répond au téléphone en plein fist-fucking. Si, si, c’est drôle. Bien sûr, c’est trash. On se demande en permanence si l’on voit bien ce que l’on croit voir. Mais pas le temps de réfléchir, on est déjà étouffé par le rire de l’audace. Avec des typologies de personnage pourtant déjà vus ailleurs (l’agent de star qui ne trouve pas de rôle pour son poulain, la mère de famille bourgeoise et aigrie, le metteur en scène hystérique…) et charismatiques par nature, on est pourtant surpris à chaque réplique. Laurent Lafitte est beau et fou. Bien loin des one-man-shows poussifs à tendance gay-friendly qui inondent les théâtres, le talent a fait la différence.