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Jean Sarkozy ne marchera pas dans l’EPAD de son père

Publié le 26 octobre 2009 par Jefka

Le fils prodigue ne sera pas le prince de la Défense. Tout au plus administrera-t-il, comme ses collègues des Hauts-de-Seine, l’Etablissement Public pour l’Aménagement de la Défense (EPAD). Autant dire que le louveteau reste dans la bergerie. Sa présidence de l’établissement est peut-être d’ores et déjà remise à plus tard car le trône en vaut la chandelle. Présider l’EPAD, c’est en effet promouvoir des centaines de milliers d’hectares de terrains auprès d’entreprises de grande taille. Représenter l’EPAD, c’est également la possibilité de tisser des liens particuliers avec les milieux d’affaires qui, même si le financement de la vie politique leur est aujourd’hui interdit, n’en sont pas moins influents sur l’échiquier du pouvoir. Papa Sarkozy le sait très bien, les Hauts-de-Seine sont un bastion important pour mener une carrière politique, il en fait l’expérience et cela lui a plutôt bien réussi. Pourquoi donc priver son rejeton des atouts que peut offrir une fonction présidentielle qui s’estimait seule aux commandes, sans contre-pouvoir. Sauf que la France n’apprécie guère les potentats, la presse encore moins. L’affaire Jean Sarkozy a eu pour le moins le mérite de nous rassurer sur la santé du monde journalistique. La sur-médiatisation du chef de l’Etat laissait en effet à penser que la carte de presse n’était plus qu’un simple morceau de papier, conservé par certains plus par fétichisme que par souci de la vérité. Heureusement il n’en est rien ou presque et c’est tant mieux pour la démocratie. Le Président et ses généraux ont d’ailleurs certainement étaient surpris de la réaction en chaîne des médias provoquée par la promotion programmée du jeune Jean. Désarçonnés, l’exécutif et son appareil politique, après avoir vainement tenté de nous convaincre qu’un étudiant en droit de vingt-trois ans présentait toutes les qualités requises pour gérer le premier centre d’affaires d’Europe, se sont réfugiés derrière une prétendue victimisation dont ils sont l’objet, avec des journalistes comploteurs comme bourreaux. En substance, la position du Président, prêchée par ses plus proches collaborateurs, est aussi la suivante : la France ne va pas mal, ce sont ses journalistes qui l’accablent. Présentés ainsi, les médias seraient donc à l’origine des faits qu’ils commentent. La manœuvre n’est pas nouvelle, s’agissant d’un procédé de déresponsabilisation politique qui a déjà été éprouvé par le passé. C’est aussi et surtout une atteinte à l’intégrité du journalisme qui entache la liberté de la presse. Plus grave encore, cette attitude est symptomatique d’un pouvoir qui vacille et compromet sérieusement la réussite d’un pays.

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