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Identité nationale : le débat du Comptoir

Publié le 18 décembre 2009 par Pierre

Le Comptoir des Politiciens a décidé de participer lui aussi au grand débat sur l’identité nationale. Pour apporter quelques idées neuves, mais aussi élever le niveau, il a convié deux éminentes personnalités à apporter leur regard éclairé sur ce vaste et sensible sujet : Gérard N’Guyen, chercheur hors classe au laboratoire de sciences identitaires à l’Université Paris IV, et Steven Goussard, directeur du programme National Identity Research, à Québec. Echanges croisés.

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Le comptoir : Messieurs, qui veut commencer ?

S. Goussard : Moi. Je pense que la sortie de Morano est très révélatrice : ce débat sur l’identité nationale est un exutoire pour ceux qui ont en eux un fond de racisme et qui voient ici l’occasion de l’exprimer. Sarko doit être bien emmerdé.
J’ai entendu ce matin Baroin à la radio : il fait dans son froc, et demande que le débat soit reporté après les régionales, car il pourrait être instrumentalisé !! Hilarant : c’est sarko qui a lancé ce débat pour des raisons politiciennes, et le débat dérape parce que certains à l’UMP disent des horreurs.

G. N’Guyen : Baroin ? Disons que c’est le pas premier des Sarkozystes…
Le problème avec ce débat c’est qu’on ne comprend ni la raison, ni le timing… C’est donc dangereux de le faire ; et la gauche n’en sort pas plus grandie en utilisant l’argument sur le champ politique.
Débattre sur l’identité ce devrait être au contraire une espèce de constante dans une société, pas du coup par coup non ?
Quant à votre point de vue de l’exutoire, mouais… si vous pensez que la France est fondamentalement ou majoritairement raciste oui, sauf qu’à mon avis c’est pas le cas, plus le cas. Le racisme c’est dépassé, Steven…

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S. Goussard : Ce débat me passionne : c’est un beau ramassis de conneries, de faits divers et d’anecdotes sur notre identité. Et c’est dans ce débat de PMU que le Français se magnifie : il est râleur et critique.  Le Français moyen est un centriste (veut le beurre et l’argent du beurre),  parfois libéral par conviction (trop d’impôts…), parfois de gauche (intérêt général, partage  des richesses).  Jamais content, le Français est un égoïste-altruiste. Qu’il soit juif ou catho, rappeur ou golfeur. La seule sortie médiatique de la journée à retenir est  celle d’Anelka. La France est un pays d’hypocrite. De quoi rejeter de l’huile sur le feu…

G. N’Guyen : Anelka est un petit e***, qu’il ferme sa g***

S. Goussard : Tant qu’on ne cadre pas le sujet, on part dans tous les sens. Or pour moi, le racisme, dans le sens des préjugés raciaux, c’est dépassé, passé de mode !
Et c’est un autre sujet de savoir ce qui fait de nous des français, une communauté de français : droit du sol et/ou droit du sang (où les deux !) ne sont que des règles administratives mais le fond du débat est ailleurs.
Quant à Nico, je suis partagé même si c’est un c*** qui a utilisé le PSG. C’est un petit égoïste, mais comme Ribéry et consorts. Citez-moi un mec de l’équipe de France qui nous parle de la France, de l’amour du maillot, du coq, de la France ? Zéro.

Le comptoir : Il faut distinguer « amour de la France » (et pas mal de gars de l’EDF sont quand même plutôt irréprochables la dessus, je trouve), et « rapport au fric ». Là-dessus, je ne pense pas qu’ils soient tous aussi pourris et égoïstes qu’Anelka !

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S. Goussard : A voir comment Nico se dépense sur le terrain, on ne peut pas dire qu’il n’aime pas le coq. Ce qui vous dérange peut être, c’est qu’il soit noir ? Est-ce qu’un français peut être noir ou musulman ? Il faudrait poser cette question aussi simplement. On éviterait cette hypocrisie ambiante.

G. N’Guyen : Sacré Steven, vous  voulez absolument me faire dire que je n’aime pas les noirs ! Mais pas du tout : je les aime tellement que je préfère les voir heureux dans leur pays !!

S. Goussard : D’ailleurs, votre dernière phrase me rappelle co-développement : aider les africains à se développer CHEZ EUX, plutôt que d’être malheureux CHEZ NOUS (et accessoirement voler, prendre nos emplois, construire des mosquées et patati et patata…). C’est marrant comme solidarité et racisme peuvent vite se rejoindre.

Le comptoir : Le paradoxe demeure, intéressant. Les plus racistes seraient les plus solidaires ; difficile à croire néanmoins. Merci pour ce débat, messieurs.


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