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Steppenwolf: Monster (1969)

Publié le 12 novembre 2007 par Are You Experienced?
Steppenwolf: Monster (1969)

"It's just that we play fairly intense, fairly aggressive music and when I sing and spit out my lyrics, so to speak, it tends to come out in a sort of intense, and to some people somewhat intimidating or frightening, kind of way. That's something that wasn't really done by design. I think that partially it was because of the dark glasses, which hid my eyes, the leather pants and the connection with
Easy Rider and motorcycles. I mean, once that was established that was something that a lot of people focused on. It was sort of like we need something quick, something that we can have as a cubby-hole for this band. Let's see... leather pants, dark glasses, 'Born To Be Wild', Easy Rider, motorcycles. Hey, biker band! And it went into that little pigeon-hole and when afterwards we would have an album like Monster, which was a social, political concept album, people were scratching their head saying, 'Wait a minute. We just put you in that other biker band pigeon-hole. I'm not going to take the trouble now to reevaluate.' I mean media, generally speaking, likes to tag you and then move on..." (John Kaye)
Where: Recorded at American Recording Co. Studio, Studio City, California
When: 1969
Who: John Kay (harp, guitar, vocals), Larry Byrom (guitar), Goldy McJohn (keyboards), Nick St Nicholas (vocals, bass), Jerry Edmonton (vocals, drums)
What: 1. Monster-Suicide-America 2. Draft Resister 3. Power Play 4. Move Over 5. Fag 6. What Would You Do (If I Did That To You) 7. From Here To There Eventually
How: Produced by Gabriel Mekler
Up: arpèges démultipliés rehaussés de sonorités élizabéthaines de clavecin psyché, 7 temps rageusement et symboliquement pilonnés pour l'éternité, voix extraordinaire de Kay, chargée de bitume, qui entame sa fielleuse geste ricaine en tapant d'emblée sous la ceinture ("Once the religious, the hunted and weary / Chasing the promise of freedom and hope / Came to this country to build a new vision / Far from the reaches of kingdom and pope / Like good Christians, some would burn the witches / Later some got slaves to gather riches"), un calme fortement instable, avec Larry, Goldy, Nick et Jerry, babines retroussées, aux aguets derrière, retour des 7 shoots marteau-piqués qui éclatent en un groove sixties enrichi à l'orgue, saturé de syncopes rythmiques rugueuses de Larry, de gros pains de basse sur les arpèges ressuscités, un balancement rock irrésistible, un nouveau break hard psyché, un peu d'harmonica, Nick se fait volubile mais s'éloigne pas trop de Jerry, des raclées d'accords arrosées de feedback en fond, Kay, plus rauque, poursuit le travail de sape, passe en revue les violences américaines méchamment intrinsèques, s'attaque à la Civil War ("The blue and grey they stomped it / They kicked it just like a dog / And when the war over / They stuffed it just like a hog / And though the past has it's share of injustice / Kind was the spirit in many a way / But it's protectors and friends have been sleeping / Now it's a monster and will not obey"), les sept décharges qui s'invitent à nouveau, puis les arpèges, avec de délicieux festons de Larry, la rafale de sept coups à nouveau mais qui balbutient, comme rayés, perdent pied et muent en un groove majestueux, lent, un magma qui s'écoule lentement des baffles, la fonderie Steppenwolf à plein, quelques attaques blitzkrieg de la basse, Larry toujours très grand dans ses interventions, c'est heavy et métallique en somme, la volée continue niveau lyrics ("Yeah, there's a monster on the loose / It's got our heads into a noose / And it just sits there watchin'"), précise au cas où ("Our cities have turned into jungles / And corruption is stranglin' the land / The police force is watching the people / And the people just can't understand"), une montée progressive avec claviers aériens et gratte claquante, les sept salves et les arpèges, guitare seule cette fois-ci, encore un coup, avec Jerry qui trépigne au pied de grosse caisse, on décale d'un ton, un passage proto-progressif, le solo monte, s'installe en majesté et laisse la place à des choeurs explosifs, pétris de rancoeur et d'espoir ("America where are you now? / Don't you care about your sons and daughters? / Don't you know we need you now / We can't fight alone against the monster"), une espèce de "Stairway to Heaven" gauchiste, tiens un sitar électrique sur une jam finale entrecroisée de soli fameux, les six-cordes se démultiplient, les arpèges insistent et se placent sous un déluge électrique, l'odyssée prend fin, le riff, menaçant, simplement gratté par Larry, arpèges entêtants, la guitare louvoie en interventions bluesy hardos, Jerry s'insère pour le final, on s'envole avec les choeurs, plus de neuf minutes de réquisitoire violent comme les assauts de la Motor-City mais right from San Francisco ici ["Monster-Suicide-America"]...
intro batterie-orgue, et guitare céleste en supplément, Kaye continue sa croisade et, larynx impérial, enfonce le clou avec cette fois-ci l'appel à la désertion ("He was talkin' 'bout the army while he passed his pipe around / An American deserter who found peace on Swedish ground / He had joined to seek adventure and to prove himself a man / But they tried to crush his spirit 'til his conscience ruined their plans"), un peu de xylophone en soutien de la basse sourde, encore un groove rock en acier avec bien sûr le 'nam en arrière-plan ("Heed the threat and awesome power of the mighty Pentagon / Which is wasting precious millions on the toys of Washington"), passage un peu indien psyché, arpèges malsains, beau groove et voix puissante comme marque de fabrique, Kaye et son grave rare, altier, en rock, un break déjà sur deux fois deux temps, Larry prend le solo sublime illico, dégringolade jamesque sur la fin avec des percus dans tous les sens, un mur de son très actuel ["Draft Resister"]...
de la guitare tremolo pour l'intro, basse kaléidoscopique pétillante, un barrage de guitare de Larry, John mâche des graviers sur un riff bien cherché, un peu de sauce blues dedans, un boogie ralenti à guitares cristallines, encore beau break pour amorcer la pompe, Jerry place des roulements acrobatiques, groove gras et guitares feulantes, John n'a plus qu'à conduire le tank sonore de ses potes, petites subtilités bonhamesques de pied de grosse caisse, un solo court, magnifique, de Larry, si injustement oublié, les six-cordes sont à la fête, Nick d'une efficacité toute sixties, un break accéléré et Jerry en forme, à force de s'ennuyer aussi vite, nos gars flirtent avec le progressif, encore un break, c'est l'orgue qui rugit et se joint aux guitares, tout ça en trois minutes et demi déjà, batterie un poil excitée, on monte d'un ton, un solo revigorant, blackmoresque, fluide et maîtrisé, Kay, plus attendu, revient sans prévenir au chant, encore un solo final divin sur un jogging de basse et des accords plaqués sixties avec tambourins, pas vraiment un single ["Power Play"]...
un beau feedback d'intro pour annoncer un riff lourd, à peine éclairci par le piano de Goldy, Jerry comme toujours en top-forme, Larry glisse d'entrée un micro-solo, une dérouillée rythmique ce son, John râcle ses cordes vocales, un peu en retrait, Larry en profite pour balancer tout ce qui lui passe par les doigts, des parties de batterie racée pour introduire un solo félin, qui mitraille bien à la fin, Kay pas l'humeur à la rigolade ronge son Amérique, c'est Larry qui emporte le morceau avec un solo stellaire sur une rythmique roborative, nos gars get their kicks et ça s'entend ["Move Over"]...
rires inquiétants contrôlés positifs, riff de basse funky cuvée 1969, encore une frappe imposante de Jerry, des choeurs pop doodoodooisants, juste ce qu'il faut de claviers, Larry rumine dans un coin, Kay éjecté du chant au profit de St. Nicholas (?), pourquoi pas pour un titre seulement, un refrain qui dépote et des concassages de peaux jouissifs, ça balance bien pour du proto-hard, cadeau, encore un solo inspiré de Larry, les choeurs reprennent le dessus, presque un hit pop ["What Would You Do (If I Did That To You)"]...
retour de John sur des aigus de basse, un riff qui prend son temps, un pont presque folk, printanier, gentiment menacé par les gravats vocaux de Kaye, les choeurs féminins en renfort pour un John superstar qui s'ignore qui débine avec une rage et un mépris intacts ("You've filled his house with things of gold / While handing crumbs to the old and poor / And then you preach about being pure / And wonder why we're laughing"), des fills funky-blues en son clair de Larry qui laisse la saturation à la grosse basse de Nick, presque reggae ce pont, un break salutaire, et un nouveau groove énorme, Larry retrouve sa guitare épaisse, encore un pont progressif, de la belle compo tout ça, une espèce de purgatoire sonore incertain en manière de césure, cris inquiétants derrière la frappe de Jerry et sa cymbale claquante, Goldy un peu en retrait, ce riff qui revient des profonfeurs, repris par la basse en soubassements primitifs, une ambiance proprement infernale sur des choeurs Stax, arpèges putrides sur une impression de malaise...  ["From Here To There Eventually"]...

Down: La jam "Fag", sauvée de l'anonymat par les triolets bonhamesques de Edmondton au pied de grosse caisse - un filler difficilement pardonnable sur un album de trente-trois minuscules minutes...

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