Nous voici revenus sur le Vieux Port de Marseille que Marius a quitté après s'être embarqué à bord de "La Malaisie". César qui n'était pas au courant de la décision de son fils en est informé "en douceur" par ses amis de toujours. Bien que l'homme accuse le coup, il se fait une raison et retourne s'occuper désormais seul du "Bar de la Marine". Mais un évènement beaucoup plus grave se produit lorsque Fanny annonce à Honorine, sa mère, qu'elle attend un enfant de Marius. La honte s'abat alors sur la famille et Fanny est considérée comme une fille des rues. L'heure du maître voilier Panisse est arrivée. Honorine pousse Fanny dans ses bras afin que l'enfant ait un père légitime d'autant plus que Panisse est disposé à reconnaître l'enfant. Bon gré mal gré pour Fanny, le mariage est célébré. Entre César et Panisse des frictions se font jour sur le futur bébé mais les deux hommes finissent par négocier: Panisse sera bien le père et César le parrain de l'enfant. Fanny accouche d'un garçon prénommé Césariot. Le nouveau papa, bien que très pris par ses affaires, et le parrain ne ménagent pas leurs tendresses pour le bébé. Néanmoins il reste une ombre de taille au tableau: César ne reçoit pas de nouvelles de son fils... jusqu'au jour où la première lettre arrive. D'autres lui parviendront mais ne faisant pas ou très peu mention de Fanny. Puis un beau jour, au hasard d'une escale technique du navire, Marius réapparaît à la grande joie de son père mais aussi pour y apprendre la naissance de l'enfant de Fanny et de Panisse dont il est reconnu comme le père naturel. Marius rend alors visite à Fanny qui lui avoue qu'elle l'aime toujours comme au premier jour. Marius exige de s'occuper désormais de Césariot lorsque Panisse et César font leur apparition...
Comme dans "Marius", le premier volet de cette trilogie, nous voici revenus sur le Vieux Port où l'ambiance est beaucoup moins sereine. Le fils de César étant parti en mer, il faut bien l'apprendre à ce pauvre père et là, les copains s'en chargent du mieux qu'ils peuvent avec toutefois une bonne dose de curiosité. Cette curiosité devient très mal placée lorsque l'on demande au brave homme s'il n'a pas reçu de lettre de son fils. Le quartier jase tellement que le problème de Fanny et de son bébé se pose. Le premier obstacle est Honorine, sa mère, engluée dans ses principes et qui veut rejeter sa fille et bien sûr l'enfant. Heureusement, le bon vieux Panisse est là pour sauver l'honneur de la famille en acceptant d'épouser Fanny, d'élever le bébé et de lui assurer un bel avenir. Il est touchant et surprenant à la fois ce Panisse apprenant que Fanny est enceinte. On aurait pu le croire en colère et renoncer à ce mariage. Bien au contraire, l'homme est heureux, ému jusqu'aux larmes en avouant qu'il aurait toujours désiré être père. César c'est fait à l'idée du départ de son fils! Il continue ses activités de cafetier et parfois de bouliste. Puis les lettres de son fils commencent à lui parvenir. Quelle revanche pour lui face à tous ces gens qui surveillaient sournoisement le facteur qui passait devant le café sans remettre la lettre du "petit". Fanny serait bien heureuse si Marius avait un petit mot gentil pour elle dans les courriers! La jeune femme se faite une raison, elle n'a pas trouvé le grand bonheur mais elle a obtenu une vie confortable et surtout un nom pour son fiston, l'honneur est sauf! Que Marius soit de retour à un moment où on ne l'attendait pas et la vie redevient compliquée. Heureux de retrouver son père, il ne peut s'empêcher de revoir Fanny qui lui a toujours gardé une place énorme dans son coeur et dans ses pensées. Le jeune homme lui dévoilant sa passion, cette fois c'est Fanny qui est écartelée entre Panisse qui a tout construit pour elle et Marius. Bien sûr Fanny n'a pas un bonheur complet auprès d'un homme bien plus âgé qu'elle mais il l'aime aussi tendrement qu'il aime son fils! C'est alors que César aura des mots durs mais en même temps plein de tendresse pour raisonner son fils et défendre l'intégrité du couple. Marius aura hésité, trop hésité entre Fanny et la mer, il aura voulu suivre sa passion sans comprendre que son idéal était de rester auprès de Fanny. Il est maintenant trop tard pour le jeune homme, Césariot restera bien le fils de Panisse et de Fanny.
En 1932, un an après la réalisation de "Marius", le second volet voit le jour avec à la caméra Marc Allégret qui tourne à ce moment le film le plus important depuis le début de sa carrière. Les personnages restent les mêmes que dans l'épisode précédent sauf que là, nous les retrouvons beaucoup plus sombres, un peu moins sympathiques pour certains car le drame que vivent Fanny et ses proches révèlent au grand jour la curiosité malsaine du voisinage et les répercutions dramatiques d'être mère sans être mariée. Les tribulations de Fanny toujours aussi bien interprétée par Orane Demazis, l'émotion et la générosité de Panisse, incarné avec toujours autant de bonheur par Fernand Charpin, sont un plaisir renouvelé. Lorsque l'on ajoute Raimu, parfois drôle et souvent émouvant face à son impétueux fils Marius, Pierre Fresnay, on ne peut que saluer ce bijou qui nous est offert.Il faut encore associer à ces éloges Alida Rouffe dans le rôle de la très démonstrative Honorine, Auguste Mouriès, le célèbre Escartefigue et Robert Vattier, le non moins célèbre Monsieur Brun. Du côté de la mise en scène le changement de réalisateur n'apporte rien de nouveau, Marc Allégret ne faisant pas plus de miracle sinon moins que ses prédécesseurs. Une fois de plus grâce à la beauté du texte de Marcel Pagnol et au talent fantastique de ces actrices et acteurs inoubliables on peut se réjouir de voir et revoir ces trois films.
Prochainement, vous saurez tout sur ma vision de cette célèbre trilogie. Marcel Pagnol en écrivant cette oeuvre a fait un précieux cadeau à notre patrimoine artistique et culturel. C'est donc avec plaisir que je regarderai une nouvelle fois "César" pour vous délivrer mon dernier article sur une nouvelle tranche de vie sur le Vieux Port de Marseille vingt ans plus tard.
Lien avec :
- Marius
Jeu de briques
Snake
Pacman
Bubble