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Le ridicule niche au sommet de l’Etat : de la rumeur sur la vie privée au complot… d’Etat !

Publié le 05 avril 2010 par Kamizole

nid-de-pie.1270500367.jpgJe ne sais si vous observez la nature. Ayant la chance d’être entourée de parcs, jardins et arbres des deux côtés où donnent les fenêtres de mon perchoir, à chaque fois que je quitte quelques instants mon siège devant l’ordinateur pour m’aller préparer un café dans la cuisine où sacrifier à des tâches ménagères je m’absorbe bien volontiers quelques instants dans la contemplation de ce spectacle quotidiennement renouvelé et changeant, de la croissance des bourgeons jusqu’à l’apparition de minuscules feuilles qui très bientôt constitueront un mur de verdure impénétrable.

Or, face à l’Ouest du côté de la cuisine, se dresse un immense sycomore que j’ai connu arbrisseau il y a un quart de siècle. Il y a quelques années, nous eûmes le loisir d’assister à la construction d’un nid de pies. J’ai déjà eu l’occasion d’en parler dans ces colonnes. Spectacle aussi intéressant qu’impressionnant de voir les pies transporter de gigantesques branchages comme autant de fétus de paille. Or, s’il paraît désaffecté le reste de l’année, une activité intense y règne à chaque printemps et depuis quelques jours je sais que les oisillons sont nés car les parents pie se relaient pour nourrir la nichée : elles se perchent au-dessus du nid et penchent le bec.

Tout cela m’entraîne fort loin de mon propos et quand bien même l’air bruirait-il de temps à autre de sonores «TCHATK-TCHACK-TCHATK» des pies défendant leur nid contre les corbeaux, redoutables prédateurs, cela n’est rien en comparaison des ridicules «COUAC-COUAC-COUAC» qui s’échappent actuellement de l’Elysée et m’ont bien fait rire hier au soir quand j’écoutai France-Info avant de sombrer dans un sommeil bien mérité après une intense journée de travail. Les “corbeaux” pour y être tout aussi à l’affût et menaçants, appartiennent à l’espèce humaine.

J’aimerais avoir ne serait-ce qu’une once du talent de Saint-Simon pour écrire la chronique de la cour du roitelet. A défaut du “journal” de Dangeau, j’utilise abondamment les articles de presse et les informations qui auront échappé à ma sagacité et que me signale mon amie Clio. C’est d’ailleurs l’occasion de mesurer l’imbécillité qui règne au sommet de l’Etat sarkoïdal.

A l’époque des faits, l’affaire débuta dans la nuit du 8 au 9 mars par un billet posté sur son blog – hébergé par le JDD – par un certain Miklo7, lequel prêtait des liaisons extra-conjugales à Nicolas Sarkozy et Carla Bruni. La presse française – au contraire de la presse étrangère qui en fit ses choux gras ! - étant restée relativement muette, à l’exception notable de Jean-François Kahn sur son blog et de 20 minutes et de manière quelque peu détournée. Laurent Joffrin expliquant pourquoi Libération ne la reproduirait pas la rumeur.

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Il n’y eut que la blogosphère – perso, faute de temps, étant totalement prise par la campagne électorale, je me contentai de collationner les rares articles - pour s’en emparer : entre Sarko et Clara ce n’était pas vraiment «du solide»… pas de quoi être surpris !

Personne n’en parlait plus. Ainsi vont les informations, périmées en quelques jours. Il eût donc suffi de traiter la rumeur par le plus grand des mépris… au lieu de quoi elle prend aujourd’hui des proportions insensées au point de se transformer en véritable affaire d’Etat ! Ce qui ne risque certainement pas de redorer le blason de la Maison Sarko. Faut-y être stupide… La presse étrangère va s’en donner une fois de plus à cœur joie, ne manquant pas de faire des gorges chaudes sur cette chasse aux “gorges profondes”

:)

Ce me semble, il y aurait en France des choses autrement urgentes, graves et importantes que ces histoires d’alcôves fussent-elles quasi royales. Louis XIV pourtant grand baiseur sous l’éternel ! ne se préoccupait pas moins des grandes affaires de l’Etat, y consacrant son attention tous les matins, tenant réunion avec ses principaux ministres. Mais tout le monde n’a pas eu Mazarin pour précepteur. Charles Pasqua, avec sa conception policière de l’histoire et une belle collection “d’affaires” n’est pas vraiment une référence.

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Comment ne serais-je pas stupéfaite, une fois plus par l’art surprenant de ce curieux alchimiste uniquement capable de transformer en vil plomb l’or de tout ce qu’il touche ? Je ne sais lesquels de ses conseillers aussi stupides ou tellement à sa botte qu’ils en perdent tout sens critique écrivent les grimoires dont s’inspire son action mais je ne les remercierais jamais assez de me fournir à jets serrés d’aussi abondantes munitions.

Je doute que Nicolas Sarkozy en chute libre dans les derniers sondages – après avoir perdu 6 points en quelques semaines, passant de 36 à 30 %, il serait désormais en-dessous de 30 % - retrouve quelque crédibilité dans l’opinion publique, bien au contraire. Bien qu’il eût affirmé en Angleterre : «Vous devez ignorer l’emploi du temps très chargé» d’un président de la République. «Je n’ai pas une seconde, même une demi-seconde, à perdre avec ces élucubrations», propos rapportés par 20 minutes dans son édition du 12 mars 2010, il est bien évident qu’une fois de plus Nicolas Sarkozy n’en est plus à un mensonge près.

Même pas vrai ! Je crois bien plutôt le Nouvel Obs quand il affirme Exclusif – Rumeur sur le couple Sarkozy : poussé par l’Elysée, le JDD porte plainte que la colère de Nicolas Sarkozy ne s’est jamais apaisée… et qu’en pleine campagne des régionales – qu’ils savaient de toute façon perdues corps et biens - “l’affaire” a mobilisé toute l’énergie de la garde rapprochée présidentielle. De même qu’aux prises avec les turbulences post électorales, l’Elysée ne désarme pas, toujours certain d’avoir été victime d’un complot.

J’inclinerais d’ailleurs à penser que c’est bien plutôt l’ampleur de la baffe électorale qui a réveillé à ce point la vindicte de Nicolas Sarkozy, petit vengeur démasqué notoire. D’ailleurs, Marie-France Etchegoin ne s’y trompe pas, faisant allusion à l’affaire Clearstream…

J’avais été suffisamment outrée d’apprendre qu’en 2005 Nicolas Sarkozy, rappelé au gouvernement après le cuisant échec du référendum sur la Constitution européenne qui avait eu définitivement raison de Jean-Pierre Raffarin, avait demandé et obtenu le ministère de l’Intérieur pour, disait-il sans même rougir, avoir la peau de ceux qui étaient à l’origine du faux listing. Sans doute visait-il déjà Dominique de Villepin qu’il souhaitait voir pendu au désormais fameux «croc de boucher» !

Or donc, en parallèle de l’enquête préliminaire diligentée par le Parquet de Paris – le procureur Marin, le même qui a fait appel du jugement de relaxe de Dominique de Villepin – selon ce que j’ai lu sur Rue 89 A l’Elysée, la chasse aux rumeurs sur les Sarkozy s’emballe, citant Le Monde Rumeurs sur le couple Sarkozy : l’Elysée à la recherche d’un complot la police aurait demandé à ses hackers de retrouver la source des ragots et qu’en parallèle – même article – l’Elysée, à la recherche d’une autre source ! aurait mobilisé ses spécialistes informatiques pour remonter la piste de la rumeur…

C’est bien évidemment d’un ridicule achevé. D’abord, si j’en crois ce qu’écrivait Jean-François Kahn, «la rumeur (une parmi les centaines du genre) qui circulait dans ce qu’on appelle “le tout Paris” depuis quelques semaines». C’est à dire bien avant le 8 mars 2010. Ensuite, Le Monde reproduit les propos empreints de bon sens du chercheur Jean-Noël Kapferer, auteur du livre “Rumeurs, le plus vieux média du monde” pour qui «les rumeurs sont, sauf exception, une production sociale spontanée, sans stratégie particulière, similaire à celle des histoires drôles. Le public se saisit de l’histoire imaginaire car elle revêt une signification pour lui ou parce qu’elle fournit une apparence d’explication à divers phénomènes».

Mais allez expliquer cela à un paranoïaque qui pensait jusqu’à il a quelques mois être capable de tout maîtriser, de son agenda médiatique à son storystelling – réécriture enjolivée de sa vie ou de celle d’une entreprise – en passant par les victoires électorales. Une telle volonté de tout maintenir fermement serré en ses mains relève à l’évidence de la névrose. Quelque chose de bloqué au stade anal : ne rien lâcher !

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La grande majorité des Français qui se débattent dans des difficultés sociales et financières sans nom et sont chaque jour davantage confrontés au désengagement de l’Etat des services publics les plus essentiels seront très certainement ravis d’apprendre comment Nicolas Sarkozy et sa clique détournent les services de l’Etat pour une telle peccadille.

Mais que dis-je ! Il s’agit d’un véritable outrage de lèse-majesté ! Je lis in fine sur l’article que Libération consacre ce matin à cette affaire Rumeurs sur le couple Sarkozy-Bruni: le JDD porte plainte que selon un proche du chef de l’Etat, «le couple présidentiel a très mal pris ces rumeurs». Tous deux, «très choqués, en ont beaucoup souffert». Ô ! les pauvres… Si vous saviez l’effet que cela peut me faire. Pourtant, je suis plutôt encline à être sensible aux chagrins de mes semblables. Mais leur peine de pacotille, ils peuvent bien se la carrer où je pense et ajouter un suppo de paracétamol pour faire passer la douleur.

De toute façon, je l’ai déjà suffisamment écrit, la vie rêvée des pipoles, je m’en contrefiche au plus haut point et savoir qui couche avec qui n’a jamais été ma tasse de thé. Je ne m’en suis jamais préoccupée sauf quand cela avait des incidences gênantes au boulot. Je n’ai jamais été branchée cul et chacun(e) est libre de faire ce que bon lui semble. Entre adultes ou plus jeunes consentants, faut-il préciser.

Cette histoire ne m’intéresse donc qu’en tant qu’elle rejaillit d’une façon totalement insensée sur la vie politique. Hier soir, devant ce flot d d’infos qui me parurent ressortir du pur délire, je n’en crus pas mes oreilles. Mais le sommeil me gagna très rapidement en écoutant Nicodème de Corneille sur France-Culture. Non que je ne goûtai point extrêmement la pièce mais la fatigue prit le dessus. Me réveillant vers 2 heures du matin, je branchai l’ordinateur pendant que se faisait mon premier café, me demandant si je n’avais pas rêvé. Eh ben, non ! tout est exactement écrit selon ce que j’avais entendu.

Les titres des articles de la presse quotidienne nationale que je consulte tous les jours traitent de l’Elysée «à la recherche d’un complot». 20 minutes pour qui le complot est organisé, Le Monde. Libération comme Le Figaro ajoutent un point d’interrogation à «complot» ?. Je ne suis pas certaine que le lectorat/électorat de droite qui lit Le Figaro soit vraiment ravi de ce nouveau scandale… Mélange des genres et étalage de la vie privée des sulfureux locataires de l’Elysée. Nous le saurons très vite par les sondages d’opinion. Nouvelle descente aux Enfers ?

Ce n’est pas seulement Saint-Simon qu’il faudrait appeler à la rescousse. Il me semble que des écrivains comme Morris West ou John Le Carré trouveraient dans l’ensemble de l’activité de Nicolas Sarkozy depuis 2007 et même avant de quoi alimenter un thriller qui pourrait être des plus passionnants. Suspense et rebondissements garantis, quand bien même cela ressortirait-il en l’espèce de la “déraison d’Etat”

:)

Force est donc de suivre les méandres de la pensée tortueuse de Pierre Charon, un des conseillers en communication de Nicolas Sarkozy, qui a pris l’affaire en mains. C’est du “lourd” et vachement gratiné. Il faut nécessairement qu’il y ait eu complot dans le but de déstabiliser Nicolas Sarkozy, un ministre allant jusqu’à avancer que «Le fait que ces rumeurs aient été relayées dans la presse en Grande-Bretagne, en Allemagne et en Suisse peut faire penser à un complot alors que la France s’apprête, en 2011, à prendre la présidence du G20. On va faire une enquête pour savoir d’où viennent ces rumeurs»… Comme si la presse étrangère – qui en est coutumière - avait besoin de fomenter un complot pour tourner Nicolas Sarkozy en ridicule…

:)

«Nous faisons de cette ignominie un “casus belli”. Nous voulons aller jusqu’au bout pour que cela ne se reproduise plus jamais. Comme on dit, la peur doit changer de camp» affirme encore Pierre Charon… Serait-ce un avertissement contre tous ceux – journalistes ou blogueurs – qui s’aviseraient de critiquer Nicolas Sarkozy ? «La peur doit changer de camp» s’entend en général en matière de lutte contre le terrorisme.

Vision policière de l’histoire sur fond de menaces. Les journalistes du JDD ne s’y trompent d’ailleurs pas : «Ça sonne comme des menaces. Il y a déjà eu une lettre d’excuse du directeur de la rédaction au couple présidentiel, puis les renvois des deux salariés de Newsweb, et maintenant une plainte… Et après ? Il faut savoir raison garder !».

L’Elysée accusant Olivier Jay, directeur du JDD d’avoir été «un peu dépassé» dans cette affaire… entendre que désormais il doit s’attendre à être promptement “débarqué” comme le fut avant lui Alain Génestar, directeur de Paris-Match après la publication des photos de Cécilia Sarkozy à New-York en compagnie de son nouveau compagnon, Richard Attias. Les deux titres appartenant à Arnaud Lagardère qui n’a rien à refuser à son grand ami Nicolas Sarkozy : à même crime de lèse-majeste, même punition !

«C’est pour signifier que maintenant, ça suffit les conneries de la part de tous ceux qui colportent ça. Ça dépasse l’entendement ! Le fait que ça se retrouve sur un site comme celui du JDD, ça dépasse le stade de la rumeur. C’est inadmissible. En disant que la peur doit changer de camp, j’exprime une colère face à un tsunami d’ignominies». Un tsunami ! Il n’y va pas avec le dos de la cuiller et je répéterais que cette histoire était pratiquement tombée dans l’oubli…

«Pour que la peur change de camp» – c’est vraiment son obsession ! – «il fallait qu’il y ait une procédure judiciaire. Maintenant, on va voir s’il n’y a pas une espèce de complot organisé, avec des mouvements financiers, pourquoi pas»… Une “taupe” payée ? Nous frisons le summum du ridicule. Mais cela fait évidemment partie du mauvais polar. J’imagine une rue sombre et étroite de nuit, avec un échange furtif d’attaché-case rempli de billets. S’ils étaient faux, ce serait encore plus fendard.

Je peux tout plus vous garantir que si certains en ont palpé, ce ne fut nullement mémé Kamizole. Les Sarko’s boys ayant plutôt tendance à me pouilleder comme au coin d’un bois et quand je disposerais d’un peu plus de temps, je vous narrerais comment par un artifice fiscal que je subodore, je puis en même temps ne pas être imposable mais avoir perdu tous les avantages y afférent en tant que retraitée, devant payer cette année la taxe d’habitation dont je fus exonérée l’an dernier à ce titre, sans parler de la CSG et du RDS.

Que les bonnes âmes qui s’offusquent parfois de me voir l’esprit si peu civique vivent ne serait-ce qu’un an avec mes 900 euros mensuels et ensuite, on en reparlera. Je ne m’insurge pas seulement pour mes intérêts – je serais bien conne de ne m’en point préoccuper ! – mais je ne suis sûrement pas la seule parmi les petits retraités à être dans ce cas.

De même que j’ai été outrée en apprenant que malgré les promesses de Martin Hirsch, contrairement aux bénéficiaires du RMI, les personnes qui toucheront le RSA ne seraient plus exonérées de la taxe d’habitation. Comme, la crise aidant, elles sont de plus en plus nombreuses, les caisses de l’Etat vont se remplir encore mieux à leur détriment. Il faut bien cela pour rembourser de fabuleuses sommes aux quelques privilégiés du «bouclier fiscal»

Je n’invente rien et je vous citerais à cet égard les chiffres donnés par le très révolutionnaire Figaro : Qui a bénéficié du bouclier fiscal en 2009 ?. «16.350 contribuables ont bénéficié du bouclier fiscal en 2009 (…) les 4.521 foyers qui ont un patrimoine supérieur à 7,3 millions d’euros et un revenu fiscal annuel de plus de 43.761 euros ont perçu 90,4% des sommes que le fisc a remboursé au titre du bouclier (…) et ont reçu en moyenne un chèque de 117.142 euros. Plus généralement, 47% des bénéficiaires du bouclier version 2009 payent l’ISF (impôts sur la fortune) et captent…. 99% des remboursements». CQFD !

Pour en terminer avec les “élucubrations” de Pierre Charon - lesquelles ne doivent rien à Antoine - à défaut “d’Yvette Horner dans une cage à Médrano”, c’est Rachida Dati qui sera jetée en pâture dans la fosse aux lions… C’est d’un ridicule ! Il faut être particulièrement stupide pour rattacher la propagation de ces rumeurs qui a eu lieu bien avant le début mars et a fortiori avant la sanction – suppression de sa limousine de fonction, de son chauffeur et des quatre gardes du corps – petite vengeance décidée par Nicolas Sarkozy mais dont celle-ci n’a été victime qu’après les élections régionales. Détail qui importe peu aux falsificateurs de l’histoire.

Je ne peux donc que vous conseiller de lire le très intéressant texte de l’historienne Arlette Farge paru dans Le Monde du 30 mars 2010 L’essoufflement psychique de la France est un événement historique écrit en écho des propos tenus il y a peu par Jean-Paul Delevoye, médiateur de la République, lors de la remise de son rapport annuel «La société française est fatiguée psychiquement» qui s’inquiète que «le chacun pour soi ait remplacé l’envie de vivre ensemble».

Il faudrait tout citer… «L’histoire de ces dix dernières années est secouée de brisures, d’extension des crises et d’une mondialisation des angoisses, puisque ni les politiques ni la nature ne peuvent apporter de réconfort. Quelque chose d’attristé étend sa longue écharpe sur une nation qui reste sans réponse, tant elle ressent de fatigue. (…)

Engloutis dans des espoirs déçus, les individus ne voient guère de têtes se relever, de figures se détacher pour inventer avec eux, ni de personnalités ayant le sens du rassemblement et une once de révolte. Au lieu d’être une norme, l’égalité est une lutte, et sur ces chemins chaotiques ne s’aperçoit aucune herbe folle. (…) Dès lors se pose l’urgence de la transmission citoyenne de l’histoire. Le retour sur le passé s’enrichit de la nécessaire empathie pour le présent, d’autant plus qu’on le dit fatigué car l’histoire n’aide la vie que si ceux qui la transmettent empoignent la détresse du présent.

La responsabilité historienne est d’instruire le passé dans ses improvisations et ses fulgurances, ses fureurs secrètes et ses résignations sans fin. (…) C’est la tâche de l’historien et de bien d’autres disciplines de provoquer de l’émancipation et du refus en enseignant le contretemps et l’intervalle, l’imprévisible».


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