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Un nouveau Xynthia s'abat sur la Vendée

Publié le 16 avril 2010 par Copeau @Contrepoints
Un nouveau Xynthia s'abat sur la Vendée

C'est un scandale, et c'est une révélation des méfaits de l'Etat Providence. Le scandale consiste à achever (au sens plein du terme) des populations qui viennent de traverser la douloureuse épreuve de la tempête Xynthia. Les gens de Vendée et des Charentes Maritimes qui ont déjà perdu l'un des leurs, et dont les maisons ont été dégradées, voire ruinées, sont maintenant confrontés à un nouveau Xynthia. De façon arbitraire, précipitée et non concertée, un millier de maisons vont être détruites, et d'autres habitations seront soumises à nouvelles contraintes en attendant peut-être leur disparition à leur tour. Une maison, c'est aussi une vie. Elle est faite de souvenirs, elle est faite de sacrifices. Elle représente pour beaucoup de personnes le refuge ou le couronnement d'une existence bien remplie, au temps où l'on aspire au repos et au calme. Elle représente un patrimoine, un placement. Elle est aussi un instrument de travail pour ceux qui ont leur occupation à proximité. On ne tient aucun compte de tout cela. On va éventuellement promettre des indemnisations, comme si l'argent pouvait tout acheter : voici les contempteurs du capitalisme marchand légitimer cyniquement le capitalisme d'Etat.

Que reste-t-il du droit de propriété ? La seule arme juridique entre les mains du pouvoir est le principe de précaution, grâce auquel une expropriation peut devenir d'utilité publique. Il s'agit de protéger les Vendéens d'une nouvelle catastrophe. Mais quelles sont les probabilités d'une réplique ? Pratiquement nulles, et en tous cas inférieures à celles d'un accident de voiture, de ski ou de santé : pourquoi les Vendéens seraient-ils l'objet de soins dont on prive les automobilistes, les skieurs et les bien portants ? La Providence a-t-elle une attention particulière pour eux ? Les destructeurs de maisons et de droits arguent encore du coût que de telles catastrophes représentent pour la communauté nationale. Mais qui a décidé de prendre en charge tous les risques de la vie ? Les compagnies d'assurances n'existent-elles pas pour couvrir toutes les éventualités assurables (et les catastrophes naturelles sont depuis des siècles les plus assurables) ? Et pourquoi la puissance publique s'occupe-t-elle du zonage, du classement des terrains ? Le foncier n'est-il pas objet d'appropriation privée dans de nombreux pays, et comment a-t-il été géré pendant des siècles ? La terre n'est pas un bien commun, ni l'espace un bien public. Le bond en avant de l'Europe est lié à la loi sur les enclosures, la fin des communaux, bref la reconnaissance de la propriété foncière, de son usus et de son fructus.

Il faut absolument dénoncer ce scandale, et démontrer que tout ce qui se passe et s'est passé en Vendée se rattache à ce principe de précaution, expression la plus stupide et la plus liberticide de l'Etat Providence.

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Article repris avec l'aimable autorisation de son auteur depuis Libres.org. Image : vue de la tempête par la NASA, image libre de droits.

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