Magazine

Etat chronique de poésie 909

Publié le 06 juin 2010 par Xavierlaine081

909

C'est tant de douceur qui se dit sous la plume.

Une brûlure vient sous les doigts de rencontre.

Tant d'amour qui s'évapore dans l'ardeur volcanique. 

Le cygne poursuit sa route sur le lac du temps.

La flamme brûle encore à l'aurore de l'écriture.

*

Cette flamme qui s’allume sous les yeux curieux de saisir tout le sens d’une lettre postée, sans destinataire avéré.

Battement de cœur assourdissant dans un échange bref et fugace, entre deux nuées matinales.

L’abolition des frontières et de l’espace nous rend si proches, tout en préservant les distances.

Nous sommes à l’orée d’un monde qui ne connaîtra plus de murs, juste l’écoute de nos soupirs.

*

Nous ne savions plus dire « je t’aime », t’en souviens-tu ?

Nos plaies et nos bosses nous faisaient souffrir au point que le mot même n’était que torture à nos lèvres desséchées.

Alors, muets, nous dérivions vers notre rencontre sans pouvoir rien en dire.

Nous étions contraints par notre histoire d’en rester à cette pulsion, ce ressenti, sans mettre de mot dessus, tant nous savions la trahison de leur sens possible.

La parole donnée n’avait plus aucune valeur. Nous avions plié sous les coups d’un destin inattendu.

Nous avions tant fléchi que nos vertèbres ne savaient plus quelle attitude prendre pour ne point éveiller de douleur.

Nous nous étions fait à cette idée étrange que la vie ne serait que cette horreur planifiée où chacun devait suspecter l’autre, avant même que le moindre verbe ne fut dit.

Chacun recevait comme un ordre venu d’on ne sait où la nécessité de ne plus se fier qu’à lui-même, défaisant du même coup des millénaires de liens lentement tissés et élaborés pour la survie de notre espèce.

Nous savions intuitivement que cela nous conduirait sur un champ de ruines, mais la douleur était bien plus forte que toutes nos raisons d’espérer.

Nous portions alors le deuil de nos utopies. Car en détruisant ce qui nous reliait, il était même devenu impossible de rêver du moindre espace qui nous aiderait à demeurer humains.

Nous en étions à nous considérer comme morts à ce qui nous portait depuis la nuit de notre histoire.

*

C’était sans compter sur le temps, et sur ces tendres caresses qui viendraient combler peu à peu nos cicatrices béantes.

Tu es venue, d’un mot sagement posé sur mes lèvres, tu as fait s’évanouir toute les craintes.

Et voici qu’avec la beauté d’un sourire, les rêves sont revenus, tournant le dos à l’enfer chimique et chimérique où voulaient nous plonger les armes d’un temps d’inhumanité.

Avec patience, nous avons commencé à reconstruire ce qui avait été détruit.

Notre moteur avançait avec la force d’un amour né du silence.

Manosque, 24 avril 2010

©CopyrightDepot.co 00045567

sceau1.gif


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Xavierlaine081 5039 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte