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Portugal : la crise de confiance s’étend

Publié le 13 juillet 2010 par Laurentarturduplessis

Le 5 mai dernier, l’agence de notation financière Moody’s annonçait qu’elle envisageait de baisser la note du Portugal. C’est fait : aujourd’hui, elle l’a rétrogradée de deux crans (de AA2 à A1) en raison de l’endettement public de ce pays et de ses faibles perspectives de croissance malgré les réformes entreprises. Moody’s a déclaré s’attendre à une détérioration « pour au moins deux ans encore » des paramètres de la dette, dont le poids par rapport au Produit intérieur brut (PIB) devrait atteindre 90% avant de se stabiliser. Moody’s a emboîté le pas à une autre agence de notation, Standard & Poors : celle-ci avait abaissé de deux crans la note souveraine du Portugal, de A+ à A- (avec une perspective négative) le 27 avril dernier.

« Il est probablement opportun de ne pas avoir un oligopole mondial de trois agences », a déclaré Jean-Claude Trichet, le patron de la Banque centrale européenne (BCE) dans une interview publiée par le journal Libération aujourd’hui. Ces propos visent les trois agences qui comptent au niveau mondial: Moody’s, Standard & Poor’s et Fitch Ratings. Elles sont officiellement reconnues par le gouvernement américain. Moody’s et Standard & Poors sont américaines. Fitch, née américaine, est un cas particulier : elle a été rachetée par un holding français, Fimalac (acronyme de Financière Marc de Lacharrière). Sur ces trois agences pèse la suspicion d’émettre des notes favorisant les intérêts financiers anglo-saxons au détriment notamment des pays européens. Elles sont accusées d’avoir mis de l’huile sur le feu de la crise des pays de l’Europe du Sud.

Les tenants de cette thèse souhaitent la création d’une agence de notation européenne pour faire contrepoids à ces trois-là. Cette agence européenne noterait sans doute les risques souverains de l’Europe du Sud de façon plus indulgente que ne le font les trois « anglo-saxonnes ». Mais elle serait susceptible de considérer d’un œil plus sévère les risques souverains de pays tels que la Grande-Bretagne ou les États-Unis, enfoncés dans le surendettement par leurs politiques de relance. En révélant les dysfonctionnements de certains pays anglo-saxons, elle accélèrerait sans doute leur plongée dans la crise souveraine, que leur surendettement rend inévitable, tôt ou tard…



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