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Prendre l'avion !

Publié le 04 août 2010 par Badiejf

Je suis dans le nord du pays ce soir, au Cap-Haïtien. Dans une autre chambre d’hôtel. L’avion qui m’amène ici ne vole qu’une vingtaine de minutes. En fonction de l’heure de la journée, le vol est plus ou moins calme. Le vol d’aujourd’hui fut normal, dans le sens statistique du terme. J’ai pris ce vol je ne sais plus combien de dizaines de fois depuis 18 mois, j’ai de plus en plus le pressentiment que les odds sont contre moi … Il faut dire qu’entre 20 minutes de vol ou plus de six heures de voiture, on ne parle plus de choix. Dans l’avion, on nous fait entendre à l’occasion un message de sécurité en anglais glané à une grosse compagnie aérienne américaine. Le même message qui nous invite à localiser les sorties, de suivre les instructions du personnel de bord ‘très bien formé’ pour faire face à ce genre de situation. Quel personnel de bord ? À chaque fois le plus comique, c’est quand on nous rappelle de regagner notre siège dès que le signal lumineux nous indique de boucler notre ceinture. Je ne me tiens même pas debout dans l’avion et surtout, il n’y a pas de toilette. Je ne sais pas vraiment qui pourrait avoir l’idée de se promener dans ce genre d’appareil ! Bon, le message a été glané et il n’était pas question de l’adapter. Faut dire que le fait qu’il soit en anglais permet à moins de personne de confirmer l’idée qu’il soit incongru. Sur chaque vol, on voit des gens prier avant le départ, pendant les secousses et avant l’atterrissage. Quand le vol est agité, les mains se font aller dans les airs, question de rappeler à Jésus notre présence près de lui. Sur un vol récemment, une adolescente a trouvé l’expérience assez pénible et je peux m’imaginer que ses parents vont devoir utiliser tous leurs atouts pour qu’elle accepte de nouveau de mettre ses fesses dans un petit 21 places. J’ai même des collègues qui refusent (per diem ou pas !) de prendre ces oiseux. Ils partent 24 heures avant tout le monde pour revenir 24 heures après tout le monde, en tap-tap ou avec un chauffeur du projet si la chose s’y prête. Rien à faire pour les faire changer d’idée. Je n’en suis pas là et j’espère surtout ne pas y arriver.


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