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Urbanisme et science fiction: la sĂŠgrĂŠgation sera verticale ou ne sera pas.

Publié le 06 août 2010 par Heilios

J’ai souvent pour habitude de dire que l’urbanisme m’inspire l’image d’une science bâtarde, à mi chemin de tout. Jamais tout à fait ceci, ni tout à fait cela, l’urbanisme paraît souvent hésiter, tiraillé par la complexité de sa position. La « science urbaine » ce n’est pas tout à fait de la ville, ce n’est pas non plus de la sociologie, de l’économie ou encore de l’environnement . En fait, l’urbanisme pourrait être tout et rien à la fois (vivant et mort , comme le chat de Shrödinger), une nébuleuse, un amas abscons de choses et de composants, une véritable cuisine de mousquetaires, dont seule Maïté semble connaître le liant qui marriera justement, l’ensemble des ingrédients.

Comme pour ne pas arranger les choses, l’urbaniste de cirque doit la plupart du temps jongler avec des termes dont il ignore presque, sinon complètement, la sémantique et le sens originel. L’idée de « ségrégation » en est de cela, en est tout particulièrement de ces mots qui disent ce que chacun veut bien entendre ou voir à son irruption, là, au hasard d’un débat, d’une discussion. Est-ce que l’on parle de ségrégation sociale, spatiale ou bien d’un peu des deux; de socio-spatiale? Et si j’oublie la raciale, est-ce que je fais de la ségrégation? En fait, une ségrégation accompagne souvent l’autre, sans que cela ait valeur de vérité. Dans l’Exposition coloniale, Erik Orsenna nous donne à voir la ville de Londres sous l’angle de la ségrégation socio-spatiale:

« Très vite, il distingua les trois villes juxtaposées qui constituent Londres. A l’est, le port. Au centre, les banques. A l’ouest, vivaient les riches. A l’est grouillaient les choses et des pauvres si pauvres que les choses les avaient accueillis dans leur domaine. Au centre, régnait le papier, car les banquiers, préoccupés d’abord d’hygiène, n’avaient rien de plus pressé que de transmuer en assignats inodores le puant clapotis des choses. A l’ouest prospéraient les jardins où les riches flânent ».

le 5ème élément

Le 5ème élément (1996)

La ségrégation spatiale ou socio-spatiale s’envisage aujourd’hui d’abord et avant tout dans son rapport au territoire de la ville. Dans son rapport à l’horizontalité. Erik Orsenna aborde ainsi la notion de juxtaposition d’entités spatiales dissociables les unes des autres du fait qu’elles incluent et rejettent tout à la fois (des fonctions, des populations, etc.). Dans la cité du futur, celle que nous présente la science fiction des films notamment, la ville sera moins américaine, horizontale, qu’elle ne sera verticale et dense à l’image de la ville hypertrophiée du 5ème élément de 1996; Epoque lointaine et bénit des dieux, ou Luc Besson réalisait encore de véritables films…

Urbanisme et science fiction: la sĂŠgrĂŠgation sera verticale ou ne sera pas.

Métropolis (1926)

Urbanisme et science fiction: la sĂŠgrĂŠgation sera verticale ou ne sera pas.

Bladerunner (1982)



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