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LA TUNISIE ET LE 7e ART

Publié le 25 septembre 2010 par Abarguillet

Michel Boujenah. Les Films du Losange  Les Films du Losange 

   Un été à la Goulette de Férid Boughedir


Le cinéma tunisien, un cinéma d'auteur avant-gardiste, a longtemps été considéré comme le plus innovant du monde arabe, grâce à des oeuvres comme Aziza ( 1980 ) de Abdellatif Ben Amar, Traversées ( 1983 ) de Mahmoud Ben Mahmoud ou L'homme de cendres ( 1987 ) de Nouri Bouzid, suivi en 1989 par Les sabots en or, récit sans fard des duretés de l'émancipation et, enfin, en 1994 de Bezness  qui aborde l'homosexualité et  la prostitution touristique et dans lequel jouait un certain Abdellatif Kechiche, faisant du réalisataur le porte-drapeau du 7e art tunisien.


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Mais c'est Férid Boughedir, auteur de Halfaouine, l'enfant des terrasses qui, en 1990, signe le plus gros succès de l'histoire du cinéma tunisien en racontant celle du jeune Noura, qui vit dans un quartier populaire de la ville de Tunis et se trouve partagé entre l'enfance et l'âge adulte, entre le monde des hommes qui tient la rue et celui caché des femmes. En accompagnant sa mère au hammam, il découvrira la sensualité et ses conséquences. Un film tendre, poétique et transgressif qui connut un vif succès et fit entrer le cinéma tunisien dans la cour des grands.


   Un été à la Goulette de Férid Boughedir


Six ans après Halfaouine,  Boughedir choisit d'évoquer avec nostalgie dans Un été à la Goulette, l'ambiance d'un quartier populaire dans les années 1960, à travers le destin de trois familles, l'une musulmane, l'autre juive, la troisième catholique sicilienne. Avec la participation de Claudia Cardinale - dont on sait qu'elle est née en Tunisie - et de Michel Boujenah.


LA TUNISIE ET LE 7e ART


   Les silences du palais de Moufida Tlati

Avec Les silences du palais ( 1994 ) de la réalisatrice Moufida Tlati, on entre dans une maison beylicale, en compagnie d'une jeune femme qui rêve d'émancipation et se trouve de ce fait en rébellion contre son milieu. A l'occasion des obsèques du prince, Alia se rend au palais où elle est née d'une servante et d'un père inconnu. Elle s'y remémore ses jeunes années. Ce film très réussi sur le plan esthétique recevra de nombreuses récompenses internationales, confirmant la naissance d'un cinéma plein de promesse et vaudra à l'actrice principale, Hend Sabri, l'éloge de la critique. Cette oeuvre sera suivie en 2000 par La saison des hommes qui a pour toile de fond l'île de Djerba, où les épouses vivent onze mois par an sans leurs époux, partis travailler à Tunis.


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   La saison des hommes de Moufida Tlati


Avec Essaida en 1996, Zran Mohamed nous décrit la rencontre d'un artiste peintre et d'un adolescent qui mendie pour subvenir aux besoins de sa famille. Après ce film qui fit plus de 700.000 entrées à sa sortie, Zran a réalisé un autre long métrage en 2004  Le prince qui traite des relations entre l'argent et la pauvreté autour de la rencontre d'une jeune fleuriste et d'une femme de la haute société. Mais depuis lors, le cinéma tunisien semble s'essouffler et manquer d'inspiration, si bien que c'est le théâtre qui, aujourd'hui, prend le relais d'un 7 e art en voie de banalisation.

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