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Anthologie permanente : Agnès Rouzier

Par Florence Trocmé

Poezibao tente d’œuvrer pour la réédition de l’œuvre, importante et introuvable, d’Agnès Rouzier. 
  
 
Nous n’avons pas encore passé le mois le plus chaud. Convention qui rend effrayante la morte, puis, aussitôt, à nouveau, l’apprivoise. 
 
Si légers, impossibles les sons se répercutent à l’intérieur de... Il, toi, je, nous : sorte de conque à répétition. (Au sein de ce travail, de cette appréhension, qui ne les quittera, ni avant, ni après). Mais toi visage si je t’ai inventé, si tu bouges, et toi, plus profond, plus sourd, toi, sang, sous les lèvres ouvertes, chemin qui passe, dépasse, dérange, et derrière.... 
 
Peut-on appeler vide ce silence ? (mer de glace) – et chaude à brûler la chair. 
 
Il apparaît dès l’abord. Il n’apparaît rien, mais l’abord est là, dans ses paumes, dans ses mains retournées, détroussées, sous ses ongles.  
 
Laisser venir. Laissez tirer le fil, et l’encre, informe, paraître. Je, tu, frissonnent. Laissez-vous, mille, mourir, courir. Symbole du millepertuis. J’ignore. 
 
Voici le repos. La paix. Ou sauvage, l’effroi. 
 
Arrière-pays, sans même un arbre, objet, pour lui donner mesure ou démesure. Le silence est un mot qui n’est pas un mot, et le souffle un objet qui n’est pas un objet.  
 
Jouant des bruits jusqu’à ce que, comme des pointes, se désarticule son apparence. 
 
Nous apprîmes à être blonds. À avoir des yeux verts. Des boucles. Des mains peintes. (À fantaisie de resurgir)  
 
Le silence est un mot qui n’est pas un mot, et le souffle un objet qui n’est pas un objet. 
 
À fantaisie de resurgir 
 
Cette bête qui, toute une nuit, comme une taupe...Ainsi se marie le désir à l’attente. Frappe. J’aime, nous aimons, l’odeur gratinée de la terre au bout des doigts, sous les ongles. Pénible image. Rieuse, radieuse image. Soleil. Comme tu (ils) sont loin. Comme je.... 
 
Les Vêpres de la Vierge (Beata Virgine) enroulés tout autour. Comme tu, comme je, nous, radieuse image, sommes... 
 
[...] 
 
Agnès Rouzier, Non, rien, Cahiers du collectif Change, Seghers/Laffont, 1974, pp. 12, 13 et 14.  
 
Agnès Rouzier dans Poezibao : 
bio-bibliographie, extrait 1, extrait 2, extrait 3, extrait 4 
 
 
 
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LES COMMENTAIRES (2)

Par zoubida92420
posté le 07 juillet à 00:16
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Cher Hicham,

Auriez-vous la gentillesse de me contacter sur [email protected], je souhaiterai vous parler.

Bien à vous,

C.

Par Hicham
posté le 12 janvier à 08:10
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J'ai eu la chance de lire les deux seuls livres d'Agnès Rouzier : Non, rien et Le fait même d'écrire, ainsi que ses réponses au lettres de Rilke in Furor n°4. En outre, par le biais de son mari, Pierre, que j'ai cotoyé au Maroc entre 1994 et 1996, date où il est mort, à Fès, Maroc. Je sais qu'il avait des fonds de tiroir et des papiers volants d'Agnès (j'en ai vu quelques-uns), mais qui ont été perdus à la suite de son décès tragique en mars 1996. Par contre je possède encore les deux exemplaires auteur des livres publiés ainsi que le numéro de Furor contenant l'article sur Rilke. Je me ferais un plaisir de transmettre des copies à quiconque voudrait faire un travail sur Agnès. "Toute écriture qui ne crucifie pas efface" (Non, Rien).

Cordialement

Hicham Benchrif

Par Hicham Benchrif
posté le 19 mars à 16:13

Cher Zoubida. Je viens de lire votre message. Mon mail est : [email protected] cordialement

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