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Encor, chorégraphie de Catherine Diverrès

Publié le 30 novembre 2010 par Onarretetout

Catherine_Diverres_EncorUn spectacle de danse où il sera question de la danse, redondance !

Et Catherine Diverrès, qui a accepté la demande de Guy Darmet (Biennale de Lyon), s’y est trouvée confrontée. Elle intègre donc dans sa chorégraphie la répétition, répétition d’un pas, d’un geste, d’une chute. Mais peu à peu, elle trouble le spectacle et m’emporte. Je ne peux pas rester ce spectateur qui vient dans la salle pour passivement recevoir des images. Je prends conscience, après quelques minutes, qu’une fois encore, cette fois sous les habits codifiés de la danse de cour, de la danse classique, de la danse contemporaine, Catherine Diverrès fait parler les corps et j’entends le titre de son spectacle tourner : Encor, encore, en corps. Corps vêtus, prolongés d’accessoires, ou celui-ci utilisant des artifices pour donner l’illusion de la liberté mais attaché par les poignets… Corps dont les vêtements transforment les mouvements répétés d’une scène à l’autre.

Mais c’est encore trop peu d’engagement de ma part. Il y a celui qui tombe dès qu’il est seul en scène, qui a besoin des autres pour tenir assis, ou debout. Et puis, plus tard, les corps, tous les corps, vont éprouver la chute, désarticulés. J’avais vu, quelques jours auparavant, des images du film de Patrice Chéreau, La Reine Margot, où des charrettes pleines de morts étaient vidées dans des charniers. Mouvement de ces corps sans vie, qui s’entassent, rouges du sang des massacres. La scène de Catherine Diverrès y ressemble : les corps s’entassent, nus, grouillants, rougis et, peu à peu, comme naissant, se relèvent, s’affrontent, se bercent, cherchent l’étreinte et se déprennent.

Cinq danseurs et danseuses, une bande son allant de Marin Marais aux grondements de la terre, en passant par des voix humaines, un hommage féminin à Kazuo Ohno, un décor simple et vertical de Laurent Peduzzi et des lumières qui, dès la première scène, constelleront le plateau où un corps s’élèvera puis retombera entre sol et ciel.


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