Boycott des produits Lipton

Les Fralib appellent à la solidarité des consommateurs

Le 28 septembre 2010, le groupe Unilever a annoncé son projet de fermeture de FRALIB Gémenos. Les salariés, leurs syndicats CGT et CGC ont démontré à plusieurs reprises que l’argumentaire économique avancé par la direction ne tenait pas la route. Unilever a tout mis en œuvre pour plomber l’usine de Gémenos, comme ils l’ont fait auparavant pour l’usine du Havre, où plus de 50 salariés ont été mutés en Provence. Pour les délégués syndicaux, il ne fait aucun doute : on veut fermer une usine uniquement pour augmenter la part des actionnaires au détriment des salariés et de l’emploi industriel. En outre, on est en droit de se demander si les salariés de l’usine de Gémenos où l’on produit les sachets de thé pyramide ne paient pas leur long mouvement de grève en 2010, grève au cours de laquelle ils avaient eu l’outrecuidance de réclamer de meilleures conditions salariales en arguant du fait que le groupe Unilever France auquel appartient le site avait versé 1 milliard 50 millions d’euros de dividendes à ses actionnaires entre 2007 et 2008. C’est une révolte ? a-t-on entendu dans les bureaux de la multinationale. Non, une révolution majesté !

En réaction à l’annonce de la fermeture du site, le syndicat CGT a lancé fin novembre une campagne nationale  d’affichage pour appeler au boycott des produits Lipton et particulièrement des sachets Pyramides, dont la production délocalisée en Belgique et en Pologne est révélatrice des choix de développement d’Unilever. C’est cet appel que nous relayons ici dans nos colonnes afin de soutenir les 182 salariés sacrifiés sur l’autel du profit. Cette campagne s’adresse directement aux consommateurs pour les informer de la situation à Fralib, disent les salariés : "Unilever a pris la décision de fermer l’usine et comme tous les grands groupes, il ne s’intéresse qu’à l’argent. Nous, on veut faire mal à leur porte-monnaie et que les ventes de Lipton s’effondrent pour que les dirigeants viennent autour de la table pour vraiment discuter d’une solution au maintien du site à Gémenos". Dans ce nouveau bras de fer engagé entre salariés et actionnaires, le groupe Unilever a déployé les grands moyens en investissant dans une campagne de publicité à grands renforts de spots télévisés pour les produits Lipton et notamment des fameux sachets pyramide. Si cela peut apparaître comme le combat du pot de fer contre le pot de terre, l’arbitrage et la solidarité des consommateurs pourraient faire pencher la balance pour une fois du côté des salariés.

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