La Cub envisage de ralentir sa course

Véritable code de bonne conduite, la charte d’urbanisme commercial de l’agglomération bordelaise sera soumise demain au vote des élus de la Cub.

Véritable guide au service des acteurs du commerce mais aussi et surtout des élus de la Cub, la charte d’urbanisme commercial devrait permettre d’affiner la stratégie et les orientations du développement commercial sur l’agglomération et cela en cohérence avec le déploiement urbain d’une métropole millionnaire. Un document qui aura pour but de fixer les règles en la matière. Il faut dire qu’aujourd’hui, l’agglomération bordelaise est suréquipée en surfaces commerciales. En effet, avec une densité commerciale de 1200m2 pour 1000 habitants contre 1000m2 à Toulouse et Nantes, Bordeaux a déjà atteint un seuil de saturation. Ainsi, l’agglomération compte à ce jour huit grands pôles commerciaux et 50% du chiffre d’affaires commercial de la Cub est réalisé par les 4 principaux pôles que sont Rives d’Arcins, Auchan-Lac, Mérignac Soleil et Mériadeck.

Non aux grands pôles commerciaux
L’un des principes de la charte sera donc de refuser la création de nouveaux pôles commerciaux d’envergure (seuil de 20 000m2) et de maîtriser le nombre de pôles commerciaux de taille moyenne. Toutefois, pas question de dire non à tout. «La charte n’a pas vocation à arrêter tout développement commercial car on ne peut pas dire que la Cub a vocation à devenir une agglomération millionnaire et dans le même temps tout figer», explique Nicolas Florian, élu communautaire en charge du dossier. D’autant plus que les grands projets urbains en cours ou à venir intègrent tous un volet commercial conséquent. La charte prévoit donc «la création d’une offre nouvelle adaptée de pôles commerciaux liés au développement d’importantes concentrations de logements et d’emplois». A ce jour, 15 nouveaux projets pour un total de 160 000m2 ont déjà été acceptés comme Ginko à Bordeaux (20 000m2), Montechristo (Arena) à Floirac (29 500m2) ou encore l’îlot Cheverus à Bordeaux (15 000m2). Par ailleurs, 7 autres projets pourraient être autorisés à moyen terme pour une surface d’environ 200 000m2. C’est notamment le cas dans les futurs quartiers Euratlantique et Bassins à Flots (surface indéterminée).

Oui aux commerces de proximité
Parallèlement, la charte vise à renforcer les pôles de proximité et le pôle centre de l’agglomération. A ce jour, le chiffre d’affaires de Bordeaux centre ville historique (+ Mériadeck) représente 17% du chiffre d’affaires commercial de la Cub. «La charte n’apporte pas de réponse concrète pour le commerce de proximité mais vise à le conforter. Après, à nous élus d’actionner des outils comme le Fisac ou des aides directes pour les petits commerces des différents centres villes. C’est le 2è étage de la fusée».
En outre, le développement commercial de demain devra prendre en compte plusieurs paramètres. Tout d’abord l’évolution des comportements des consommateurs qui s’inscrivent aujourd’hui dans une démarche de consommation plus responsable, qui sont désormais mieux informés sur les prix et les services et qui cherchent en permanence à optimiser le temps dédié aux achats. Enfin, la charte incitera à la prise en compte des exigences du développement durable dans les futurs projets commerciaux. Ce document s’il est adopté, fixera donc un cadre et un outil d’aide à la décision, nul doute que chacun aura ensuite à coeur de défendre son bout de gras ! •   Stella Dubourg