Dans le même temps que Mattel avec Barbie, Best Buy ferme ses magasins après 5 ans de présence sur le marché très concurrentiel de l'électroménager et du High Tech. S'il n'est jamais agréable de reconnaître un échec, cela est souvent enrichissant d'en accepter les vraies raisons. Pour la direction, c'est la mentalité chinoise qui est en cause, cette vision allant qui l'encontre du « Think local » pourtant appris dans les écoles de commerce. C'est en effet au commerçant de s'adapter à la demande et non l'inverse, ceci n'étant pas particulier à la Chine.
Pour la direction, les clients chinois préfèrent négocier des prix au rabais plutôt que de se voir offrir conseils et services. Même si cela est souvent vrai, Shaun Rein, fondateur d'un centre de recherche sur le marché chinois, interprète cet échec quelque peu différemment :
« Le nouveau magasin Apple de Shanghai vend plus d'iPhone au mètre carré que n'importe quel autre dans le monde, et ce, malgré un prix 30 % supérieur à celui pratiqué aux US. Selon nos recherches, Best Buy en Chine a été perçu comme étant trop coûteux, avec plusieurs de leurs produits à des prix plus élevés que dans les marchés locaux. Pourquoi acheter un lecteur DVD Sony ou par téléphone Nokia chez Best Buy quand vous pouvez payer moins pour le même produit dans un magasin local? Les consommateurs ne seront disposés à payer plus, comme dans les magasins Apple, s'ils achètent quelque chose qu'ils ne peuvent pas obtenir ailleurs. »
Shaun Rein ajoute que les détaillants locaux ont les moyens de casser les prix du fait de charges fixes moins élevées. Le fait que dans le secteur de l'informatique, ces revendeurs soient nombreux à installer des logiciels piratés a pour effet de les rendre bien plus attractifs. Un autre élément non négligeable qui est avancé par le chercheur est lié avec ce qui paraît pourtant à première vue comme un progrès :
« En dehors de ne pas différencier ses gammes de produits chez Best Buy a également fait l'erreur de mettre l'accent sur le renforcement des grands magasins phares, comme aux États-Unis, plutôt que les petites, idéalement situé points de vente. La Chine peut connaître une des plus fortes hausses de voitures dans le monde, les embouteillages et le manque de place pour se garer font que de plus en plus de Chinois préfèrent acheter près de chez eux. Un autre élémentest l'interdiction des sacs gratuits, ce qui a pour effet que les gens achètent moins, mais plus souvent. »
Il semble que contrairement aux marchés occidentaux où les grandes surfaces sont reines, la Chine reste un marché très demandeur de magasins de proximité. Si les entreprises chinoises sont au fait de cette spécificité, elle devra sans doute être prise en compte par les sociétés étrangères désirant s'implanter dans ce pays.
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