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Sucker Punch - Cinéma

Publié le 31 mars 2011 par Acdehaenne

A la mort de leur mère, Baby Doll et sa soeur se retrouvent seules avec leur beau-père, rendu fou furieux par le testament de sa défunte femme qui lègue sa fortune à ses filles. Voulant protéger sa soeur de cet homme tyrannique, Baby Doll la tue accidentellement. Le beau-père en profite pour la faire interner dans l'asile Lennox, où il s'arrange pour qu'elle se fasse lobotomiser rapidement...

A des centaines de kilomètres de distance, et par le plus grand des hasards, il s'est avéré qu'hier soir, Les Murmures et moi-même sommes allés voir un film que lui comme moi avions hâte de découvrir. J'ai trouvé plutôt sympa de vous exprimer chacun notre avis...

Sucker Punch (2011, 1h49), film américain de Zach Snyder, avec Emily Browning, Carla Gugino, Scott Glenn...

Pour ne pas avoir vu 300 mais pour avoir été très agréablement surpris, et

Salle 101
séduit, par l’adaptation de Watchmen, j’étais vraiment curieux de voir ce que pourrait donner Sucker Punch sur un scénario original du réalisateur.

L’idée de base me séduit d’ailleurs. Babydoll qui vit un épisode traumatisant pour n’importe qui, puis un autre, puis qui se retrouve aux mains de son beau père pour ainsi dire lugubre. Un hôpital psychiatrique qui ne l’est pas moins, où un sort peu enviable l’attend. Dès la scène d’ouverture et pendant jusque dans l’asile, on en prend plein la vue. Une fois à l’intérieur, l’ambiance glauque l’emporte. L’heure fatidique est déjà arrivée. Un des moyens de s’en évader même temporairement apparait être le rêve. S’il y a bien un domaine où on peut prétendre contrôler sa destinée, c’est bien celui-ci. Et nous voilà partis.

Manifestement, Babydoll n’aime pas la facilité. La voilà dans une sorte de cabaret/bordel où chaque fille lutte pour sa survie. Prise en amitié par une des pensionnaires, elle ne tardera pas à s’illustrer par ses capacités à hypnotiser grâce à ses danses qu’on devine intenses. Pendant la très grande majorité du film, de près de 2h, ces séances sont l’attraction principale. A ce jeu là, le réalisateur frappe fort. Les plans sont superbes, reprenant le dynamisme et l’ambiance de Watchmen. Les chorégraphies sont huilées. Les mondes qui apparaissent à chaque danse tous plus fouillés les uns que les autres, dont un dans la pure lignée dieselpunk/steampunk. La musique, elle aussi, soutient l’ensemble efficacement. A priori en très grande majorité des reprises de standards, certaines tirent leur épingle du lot. La fin peut être un peu rapide a le mérite de ne pas faire dans la dentelle ni dans le racoleur même si on devine assez tôt le « choix » que Babydoll devra faire. Certains personnages prennent de l’importance, malgré leur position de départ antipathique. D’autres s’enfoncent un peu plus. Certaines têtes reviennent d’un monde à l’autre, créant un sentiment de doute entourant l’ensemble de ce que vivent les protagonistes. Rêves ou réalités ? On est là sur quelque chose qui ressemble à Inception même si le propos n’est pas le même.

Mais voilà, le film souffre aussi de certaines longueurs ou plutôt d’un côté rébarbatif. Effectivement, chaque danse transporte les filles dans un monde différent. Ces interludes illustrent la quête qu’elles doivent remplir. Seulement si l’idée est bonne, elle ressemble beaucoup trop à un scénario de jeux vidéo. Les ennemis de base, puis les boss évidemment plus difficiles à vaincre.

Heureusement, le scénario est solide et bien pensé. Ce n’est pas si simple ni si systématique. Passer après Watchmen était bien délicat. N’est pas Alan Moore qui veut de ce point de vue.

Mais pourquoi pas ? Au moins, il y avait de l’idée...

note : 

Sucker Punch - Cinéma
Sucker Punch - Cinéma
Sucker Punch - Cinéma

Les Murmures.

Salle 101

Après le bijou graphique 300 (par ailleurs un film que j’abhorre sur bien d'autres points) et le phénoménal Watchmen (et je pèse mes mots), et pour en avoir entendu parler ici ou là, il est peu dire que j'attendais ce film avec une certaine impatience. Et il était hors de question que j'attende un jour de plus : le soir même de la sortie nationale, j'étais dans une salle obscure pour admirer le spectacle !

Salle 101
Contrairement aux deux films cités plus haut (oui, vous aurez remarqué que la filmographie de Snyder n'est pas complète : en effet, je n'ai pas vu Ga'Hoole. Je crois que ce dernier fera partie de mes futures locations car ma fille de sept ans sera ravie de voir ce film forcément chouette avec moi...), qui étaient tous les deux tirés de comics, Sucker Punch est un scénario original tout droit sorti de l'imagination débordante de Zach Snyder.

Débordante ? En fait, je dirais plutôt oui et non.

Oui, car le film qu'il nous donne à voir est truffé de visions imaginaires. C'est d'ailleurs l'un des thèmes de ce film : en quoi le pouvoir de l'imagination peut nous permettre de nous échapper d'une réalité beaucoup trop dure.

Et non car les mondes imaginés par l'auteur sont loin d'être très originaux. En gros, pour faire simple et ne pas trop vous en dire, l'héroïne s'enfuit de son monde trop noir en transformant l'hôpital psychiatrique où elle est internée en une sorte de cabaret (et plus si affinités...). Malheureusement, ce monde imaginaire est loin d'être rose et, par le biais magique d'une danse (toujours montrée de manière elliptique) aussi suggestive qu'hypnotique, elle se transporte, elle et quatre de ses comparses, dans des mondes imaginaires : le premier a les contours d'un décor asiatique, et où elle apprend à maîtriser les arts martiaux, le deuxième est de style steampunk, le troisième est un décor de fantasy, et le dernier monde, on pourrait le qualifier de science-fictif. Dit comme ça, c'est plutôt alléchant, attrayant. Je dois confesser que j'attendais beaucoup de ces mondes... Beaucoup trop peut-être car ceux-ci s'avèrent bourrés de clichés. Ce monde imaginaire n'a aucune espèce d'originalité. En plus, les aventures extraordinaires qui y vivent les filles m'ont pratiquement laissé de marbre... Seules les vies qu'elles mènent dans la "réalité-cabaret" a une certaine consistance et un intérêt. Mais au final je me suis quand même pas mal ennuyé...

Dommage car ce film avait tout pour plaire. Peut-être le réalisateur n'est pas fait pour être scénariste. C'est un formidable styliste de l'image, et là encore il se surpasse. Il faut bien dire qu'on en prend plein les mirettes (c'est limite parfois tant il y a de choses à voir sur l'écran... Et que dire du son ? Beaucoup trop fort à mon goût !) !

A signaler que c'est l'actrice principale elle-même qui fait la reprise de Sweet Dreams (Are Made Of This), de façon assez convaincante. Petit clin d'oeil je pense : l’hôpital où les filles sont enfermées s'appellent Lennox...

Voilà un film bourré de qualités, mais qui m'a beaucoup déçu, peut-être parce que j'en attendais trop.  

note : 

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A.C. de Haenne


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