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SUCKER PUNCH de Zack Snyder

Par Celinecinema
SUCKER PUNCH de Zack Snyder
Zack Snyder aime réinventer la pop culture, revisiter l’Histoire, balancer à l’écran violence graphique et énergie monstre. D’un bon film de zombies (L’Armée des Morts) au carnage 300 jusqu’à un Watchmen bancal mais prometteur, il est passé du coq à l’âne gardant toutefois une même ligne de conduite : en foutre plein les mirettes. Avec sa Baby Doll (Emily Browning), enfermée contre son gré dans un asile psychiatrique, il investit un tout nouveau terrain : celui de l’heroic fantasy, féminin et féministe. Et signe, à ce jour, son meilleur film. Aidée de ses quatre copines de galère (Abbie Cornish, Jena Malone, Jamie Chung, Vanessa Hudgens), l’héroïne de Sucker Punch- à l’instar de celles du Labyrinthe de Pan de Del Toro ou du Tideland de Gilliam, n’a qu’une seule issue pour échapper à l’atroce cauchemar qu’est devenue sa vie : une fuite exaltée et lyrique dans son imaginaire. De ses poupées fragiles, nouvellement guerrières; matriochkas enchaînées par des bourreaux effrayants (très convaincant Oscar Isaac), Snyder puise toute la force d'un blockbuster- éreintant mais formidable, animé par une vraie cohérence visuelle et un message très girl power hautement réjouissant.
Dans une intéressante mise en abyme qui s’opère sur quatre niveaux (le spectateur – l’asile – le cabaret – les différents mondes dans lesquels s’imagine Baby Doll), le cinéaste livre une belle réflexion sur l’art, sa nécessaire sublimation du réel, son pouvoir émancipatoire, sa capacité à offrir à l’humain une porte de sortie. L’art et/ou l’imaginaire comme moyen de transcendance : une thématique à la mode ces derniers temps (Black Swan, Inception), que Snyder explore ici avec virtuosité et maestria. Les objets à récupérer pour pouvoir s’échapper de l’asile sont autant de plongées dans un univers travaillé où rien n’est laissé au hasard : d’une imagerie grise et métallique pour le couteau aux dragons furieux pour le briquet, le cinéaste multiplie les séquences survitaminées, d’une inventivité folle, maîtrisée, jubilatoire. Et, de son cocktail électrisant d’explosions, de combats et de morts- rythmé par une bande son génialissime (reprise des Pixies, Björk, Eurythmics)- s’élève un plaidoyer pour la liberté. Liberté des femmes. Et des idées.
SUCKER PUNCH de Zack Snyder

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