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17 rédactrices Vogue sur une photo

Publié le 14 novembre 2011 par Odealamode

Ce titre a de quoi faire peur. La photo en question, réalisée il y a peu lors du Vogue Fashion’s Night Out au Japon, est plus effrayante encore : 17 regards prescripteurs de mode nous fixent. Cela dit, il y a plusieurs  hauteurs de tabourets, différents tons dans les tenues, et puis des mines changeantes aussi. Une composition que nous allons tenter d’analyser, pour savoir qui écouter et comment s’habiller.

17 rédactrices Vogue sur une photo

Anna Wintour est évidemment au centre de la photo. Impossible d’imaginer ça autrement, et à la vue de la tension de sa pose, on imagine que personne n’a osé proposer autre chose. Regard droit, carré avec rien qui dépasse, et tenue qui dénote. A ses côtés, on la file doux en bleu marine ou noir, elle, est orange. Certes Alexandra Shulman du Vogue britannique porte une robe rouge, mais avec sa sympathique inclination de la tête, c’est perdu d’avance. Pour être vraiment à la pointe (pour être Anna Wintour) il suffirait en fait de l’affirmer. Mais alors vraiment. C’est-à-dire porter des choses éventuellement improbables, mais sur une attitude en béton armé. En tout cas moi elle m’a convaincue, j’adore ce orange grillagé matelassé, qui me rappelle une certaine tenue Lanvin devant laquelle je m’extasiait il y a peu. Je n’aime pas vraiment la robe bleue de Seda Domanic (Vogue Turquie), mais à la vue de ce contrepoint, je confirme que décidemment, j’aime l’orange-et-bleu. Quant à savoir si le bleu l’emporte sur le orange : non. Seda Domanic est assise parterre, son regard est d’une profonde absence – l’orange grillagé au centre l’emporte. On notera cependant qu’il a sans doute besoin du contrepoint pour briller. Anna Wintour ne pourrait donc en ce sens se passer de vassaux (j’entends : de collègues). A côté de Seda Domanic en sirène absente, Emmanuelle Alt en blazer blanc. Assise sur un tabouret très bas, notre (oui, je nous l’approprie) rédactrice Vogue France est super cool. Car quitte à être par terre, autant ne pas tenter d’avoir l’air distingué. La pose d’Emmanuelle Alt (poignet ballant, jambes négligemment croisées, mine de quelqu’un pas forcément hyper-content d’être là mais fixant l’horizon d’un air conscient de ses responsablités et des surprises réjouissantes qu’il peut éventuellement réserver), pourrait bien être l’avenir du monolithisme à la Wintour (n’ayons pas peur des mots). Emmanuelle Alt, littéralement, se pose là (elle et son petit sac, qu’elle est à la seule à avoir apporté pour cette séance photo). Emmanuelle Alt est moins cool que Vivienne Westwood, mais son attitude ici rejoindrait l’ébauche de définition de la coolitude que je proposais il y a peu (être en empathie avec son environnement : ici s’adapter à un tabouret ridicule, et sur un fond gris, porter tout simplement du noir et blanc). Et puis le long blazer blanc, c’est tout de même vachement mieux que la robe de gala (Paula Mateus tout à droite sur la photo. Quoique l’effet papier recyclé soit loin d’être inintéressant). J’aime aussi la symétrie du pâle « je suis belle mais au bout du rouleau » de Christiane Arp du Vogue Germany à gauche avec la mine amusée de Rosalie Huang du Vogue Taiwan à droite. Rosalie, c’est un super prénom je trouve (déjà), ensuite, ce minois a vraiment l’air de dire que c’est marrant de se retrouver sur une photo comme ça, que la mode aussi c’est marrant, parce qu’on peut faire des tas de trucs avec, c’est comme le bricolage.

Pour finir, une mention spéciale pour les mains de doyenne de Anna Harvey, repésentant ici le Vogue Brésil et Grèce. Avec le regard légèrement à côté de la plaque, ou du moins qui semble être dirigé vers un pote qui passe derrière le set plus que vers le photographe au centre, Anna Harvey rappelle que même dans la mode, il fait bon d’être vieille : on est invitée mais on nous fout un peu la paix, on peu mettre plein de breloque car on a eu le temps d’accumuler des fétiches (des vrais, qui ont une histoire et veulent dire quelque chose), et on nous fournit un tabouret à taille humaine. Anna Harvey n’est pas hors d’âge. Reste que ces rides et cette main biscornues font du bien sur cette photo de groupe, et que je suis sûre que même si Emmanuelle Alt n’a pas l’air très expressive comme ça, elle s’est peu être retrouvée assise à ses pieds parce qu’elles étaient en pleine conversation avant le shooting. Vous l’aurez compris, ce sont mes préférées. Elles, et le orange matelassé (ou seulement grillagé ? Je ne distingue pas très bien) qui, pour cette fois, a encore gagné.

Source photo : culture-mode.com


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