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[Critique] LA DAME DE FER (The Iron Lady) de Phyllida Lloyd

Par Celine_diane
[Critique] LA DAME DE FER (The Iron Lady) de Phyllida Lloyd
[AVANT-PREMIERE]
On se souvient encore (honteusement) d’une Meryl Streep la larme à l’œil, chantonnant du ABBA sur une plage dans Mamma Mia!, parenthèse mélodramatique, kitch et grossière, signée Phyllida Lloyd. Et donc c’est la même réalisatrice qui se lance dans un biopic sur Margaret Thatcher ? Oui. Bigre ! Nous voilà bien embêtés. A la sortie du film : deux constats. D’un côté, on a le numéro monstre d’une actrice qui n’a plus rien à prouver (LA meilleure actrice au monde peut-on affirmer sans rougir), de l’autre, une œuvre alambiquée, portrait gâché d’une figure complexe, ou quand la rigueur british d’une femme inflexible croule sous la vision made in Hollywood d’une cinéaste un peu lourdaude. Son film, Phyllida Lloyd le voulait plus humain qu’apolitique, c’est clair. De là à se vautrer dans une telle surenchère de bons sentiments, faut pas pousser. La cinéaste préfère opter pour un portrait sirupeux d’une vieille dame malade, coincée dans ses souvenirs comme au sein de sa luxueuse demeure, plus capable de discerner le vrai du faux, et hantée par le spectre de son défunt mari. On ne parle plus (vraiment) de Thatcher ici, mais d’un personnage au bord de la démence, dont le script brouillon suit le cours de sa pensée.
Dans l’absolu l’idée est bonne ; à travers le prisme biographique, elle n’a finalement que peu d’intérêt. Surtout que le contexte (thatchérisme, guerre des Malouines, conflits avec l’IRA) est feuilleté comme un vulgaire catalogue de faits, réduit à quelques images d’archives balancées par-ci par là, entre séquences surfaites et raccourcis faciles. En gros, Lloyd filme ce qui l’arrange: le combat d’une femme dans un monde d’hommes (sauf que le féminisme latent ne correspond pas vraiment à la réalité), sa détermination à suivre ses idéaux (toujours sous l’angle du dépassement de soi, jamais sous celui de l’ambition et d'un certain bellicisme), et ses batailles politiques (mais son ultralibéralisme et la vague de privatisations dont elle fut à l’origine ne sont qu’à peine évoqués). Complaisant ? Erroné ? Singulier ? Un peu des trois à la fois, mais sûrement pas le portrait sérieux et puissant que l’on attendait.
[Critique] LA DAME DE FER (The Iron Lady) de Phyllida Lloyd

Sortie : le 15 février 2012.


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