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9 raisons d'aller voir (l'amour dure 3 ans)

Publié le 17 janvier 2012 par Ceciledequoide9
9 raisons d'aller voir (l'amour dure 3 ans)Bonjour à celles et ceux qui étaient à la projection presse du vendredi 13 (sauf 1 qui a connement tourné la tête quand il m'a vu pour éviter de me dire bonjour)
Bonjour à Marc marronnier
Bonjour aux zotres

Samedi dernier, alors que je mettais en ligne la bande annonce du film, je réfléchissais en parallèle à tout un tas de trucs vachement intelligents (comme si je pouvais réfléchir à autre chose...), personnels et subtils à écrire à propos de L'amour dure 3 ans, le "meilleur film de Frédéric Beigbeder" comme il le proclame sur l'affiche et on ne peut pas lui donner tort dans la mesure où il n'en a pas (encore ?) fait d'autre.
Et puis, sur
Allocine, je suis tombée sur 9 (bonnes) raisons d'aller voir le film et, comme j'étais absolument d'accord avec toutes et comme le chiffre 9 m'apparaissait comme une sorte de signe, j'ai décidé de développer à ma sauce chacune des dites (bonnes) raisons.
1 - Parce que Beigbeder ne s'est pas seulement contenté d'adapter son livre : il l'a mis à jour
Ayant lu le roman il y a bien plus de 3 ans, j'ai eu un (long) moment de doute et je me suis demandé si ma mémoire me jouait un tour pendable ou si, vraiment, L'amour dure 3 ans le film, racontait une histoire différente de celle de L'mour dure 3 ans le livre. Eh bien oui, le film est une sorte de tome 2, de suite des aventures sentimentales de Marc Marronnier. Si le livre raconte la fin d'un amour (et le début d'un divorce), le film enchaîne sur la rencontre avec le nouvel amour de l'avatar du réalisateur.
Je précise (c'est important) qu'il n'est absolument pas nécessaire d'avoir lu le livre pour voir le film et je ne suis même pas certaine qu'il soit nécessaire d'aimer Beigbeder en tant qu'auteur pour apprécier son film... même si... enfin, je ne sais pas... celles et ceux qui n'aiment pas les livres de Beigbeder auraient là-dessus un avis plus intéressant et objectif que le mien.
2 - Parce que Frédéric Beigbeder a réussi à trouver son alter ego en la personne de Gaspard Proust
La filiation semble évidente (et pas seulement sur le plan nasal comme le fait remarquer Beigbeder lui-même) et après avoir vu Gaspard Proust dans ce rôle, j'imagine difficilement qui aurait pu le tenir à sa place. C'est la vraie bonne surprise du film et j'ai été particulièrement impressionnée par son jeu expressif. La première scène avec Valérie Lemercier est un pur régal : elle est la seule à parler mais on a l'impression d'assister à un véritable dialogue tant les sentiments de Marronniers passent sur le visage muet de Proust. le résultat est hilarant et, sans doute, bientôt culte.
3 - Parce que L'Amour dure 3 ans est le roman le plus personnel de Frédéric Beigbeder
C'est mon préféré parmi ceux que j'ai lus de l'auteur : voir ma critique mise en ligne
hier. En outre, le sujet fonctionne bien tant l'amour et sa persistence (ou pas) est un sujet universel sur lequel chacun(e) a son opinion (quand il/elle est jeune et naïf/ve) et son expérience (après quelques déconvenues).
4 - Parce que les dialogues sont intelligents et drôles
Les silences aussi (voir point 2). J'émettrais un peu plus de réserves sur certains monologues face caméra (référence à Woody Allen selon les dires de Beigbeder. Mouais, s'il le dit...) que je trouve souvent artificiels et inutiles.
5 - Pour la bande-originale du film
J'avoue que contrairement à Marc Marronnier, les glougloutements dégoulinants de Michel Legrand ne me plaisent pas du tout mais leur évocation est une sorte de running gag qui colle parfaitement à l'esprit du film.
6 - Pour le casting estampillé Canal +
Certes, Louise Bougoin est un pur produit du Grand Journal et Frédérique Bel y campa quelques temps une blonde déjà nunuche (une scène du film se déroule d'ailleurs sur le plateau de cette émission) et il flotte sur tout le film un esprit bourgeois parisien tout à fait dans la lignée Canal+ mais, au delà de cette évidence, tout le casting est parfait et chaque acteur/trice semble se délecter du numéro décalé qu'on attend de lui. De Bernard Ménez à Nicolas Bedos en passant par Valérie Lemercier (déjà mentionnée), chacun(e) oscille avec brio entre parodie et auto-dérision (de même que les guest stars finales dont je vous laisse la surprise). Chacun(e) semble heureux/se d'être là, de la bonne blague qu'il/elle est en train de jouer aux spectateurs/trices et cet esprit un brin potache, vraisemblablement insufflée et ressentie par le réalisateur lui-même, est évidente à l'écran et est communicatif dans la salle. De fait, la mayonnaise prend, et au fur et à mesure de l'apparition d'acteurs/trices dans des rôles parfois à contre emploi, parfois taillés sur mesure, on s'aperçoit qu'on est aussi content(e) de les voir qu'elles et ils le sont visiblement de jouer (dans tous les sens du terme).
Un conseil, ne quittez pas la salle avant la fin du générique... surtout pour le petit numéro de Christophe Bourseiller...

Bizarrement (ou pas), en voyant ce film, j'ai pensé à Astérix contre Cléopatre d'Alain Chabat (bien plus qu'à Woody Allen, désolée...) pour le côté potache, décalé, pour le type d'humour et la réjouissante galerie de portraits.
7 - Pour le rôle à contre-emploi et inattendu de Joey Starr
Il figure dans plusieurs scènes cultes (notamment celle du sex toy) et surtout... mais je vous laisse la surprise.
8 - Pour Louise Bourgoin : lumineuse et naturelle !
Cette fille est une évidence.
9 raisons d'aller voir (l'amour dure 3 ans)9 - Pour se rendre compte des dommages collatéraux du roman L'amour dure 3 ans
N'oublions pas que comme le roman, le film recèle une large part autobiographique et démontre que si les paroles s'envolent, les écrits restent et que la façon dont ils sont perçus et assumés (ou pas) est parfois juste une question de timing et de rencontre.
Le film est loin d'être un Nième dommage collatéral du livre et l'on sent qu'il fut même un pur bonheur, un joli cadeau offert sur un plateau d'argent à l'adulescent Beigbeder qui a eu l'intelligence de ne pas se prendre pour un réalisateur comme il a l'intelligence de ne pas se prendre pour Shakespeare ou Céline dans certains de ses livres (mais pas tous).

Conclusion : Evidemment !


PS : j'en remettrai encore une couche pour vous raconter l'avant première organisée par Ulike (merci à Raphaël et à Maëlis) en présence de Frédéric Beigbeder.


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