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(Pilote US) Smash : laissez-vous emporter dans les coulisses d'une comédie musicale

Publié le 03 février 2012 par Myteleisrich @myteleisrich

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Attention, événement ! Mesurez la portée du billet que vous êtes en train de lire : depuis que ce blog existe, jamais je n'avais consacré un article entier au seul pilote d'une série d'un grand network américain. Les lecteurs habitués des lieux le savent, je n'ai pas forcément une très bonne opinion de ces chaînes et de ce qu'elles ont pu proposer au cours des dernières années. Très souvent, je teste et oublie aussi vite leurs nouveautés. Mais voilà, le week-end dernier, je suis tombée sur une exception : Smash

Cette série débute en fait lundi prochain sur NBC, et la chaîne semble avoir envie d'y croire au vu de l'effort investi dans sa promotion. A priori, si la dimension comédie musicale m'intriguait un peu, c'est surtout l'immersion dans les coulisses d'une production artistique qui avait aiguisé ma curiosité. Certes, autant le dire tout de suite, Smash ne sera pas à la comédie musicale ce que Slings & Arrows a pu être au théâtre. Mais voilà, ce pilote dense, même s'il cède à certaines facilités, dégage quelque chose qui retient l'attention : NBC aurait-elle retrouvé une âme ? 

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Smash nous plonge dans les coulisses d'un spectacle musical de Broadway, basé sur la vie de Marilyn Monroe, icône parmi les icônes américaines. Son pilote se concentre sur la genèse et les premiers pas du projet. A son origine, on retrouve un duo d'auteurs-compositeurs, censés être en période de pause dans leur carrière, Tom et Julia. Cette dernière est d'ailleurs dans une procédure d'adoption avec son mari. Mais le nouvel assistant de Tom, par une proposition presque anodine, les lance sur l'idée d'une comédie musicale consacrée à Marilyn, sujet difficile à mettre en scène mais qui comporte un tel potentiel.

L'écriture avance rapidement. Une amie de Tom, Ivy, est recrutée pour faire quelques essais vocaux et les premiers enregistrements à partir des chansons déjà écrites. A la suite d'une indiscrétion de l'assistant (décidément décisif) de Tom, ce premier rush se retrouve sur internet, où il suscite un joli buzz positif en faveur du projet. Il n'en fallait plus pour que tout le microcosme de Broadway s'agite. Eileen Rand les contacte pour la production, et leur propose comme chorégraphe, Derek, un des meilleurs dans son domaine, si ce n'est qu'il entretient des relations exécrables avec Tom. Malgré tout, l'équipe se constitue et les premières auditions ont lieu. Si Ivy avait jusque là semblé faite pour le rôle de Marilyn une jeune aspirante artiste attire l'attention, Karen Cartwright. 

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Sans perdre de temps, le pilote de Smash se révèle très efficace pour nous conter de manière expresse les premiers pas d'une comédie musicale. L'objectif est à l'évidence que le téléspectateur se prenne au jeu du processus créatif en marche, emporté par cette dynamique caractéristique qui flotte sur tout l'épisode. L'enthousiasme de la mise en forme du projet, qui pièce par pièce prend corps, se dispute à l'excitation de la nouveauté, provoquée par l'écoute des premières chansons.

Tout est volontairement accéléré, et les raccourcis, comme la diffusion "accidentelle" sur internet du premier enregistrement test, paraissent totalement assumés par les scénaristes. Cela peut certes donner une impression d'artifice devant une telle précipitation, mais l'avantage indéniable est non seulement d'un rythme sans le moindre temps mort, mais aussi de faire que tout soit très vite concret. L'épisode balaie ainsi indistinctement le vaste champ des différents grands thèmes à exploiter dans ce milieu artistique ultra-concurrentiel, posant les antagonismes et exposant les objectifs de tous les protagonistes qui vont prendre part à ce processus créatif.

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En réalité, l'atout de Smash ne réside pas dans une quelconque originalité. Les esquisses d'intrigues de ce premier épisode, aussi bien calibrées qu'elles soient, ne sortent à aucun moment des sentiers battus. La réelle valeur ajoutée va venir d'un ressenti que je n'avais plus éprouvé depuis longtemps pour une série de NBC : son humanité. Le pilote s'impose par sa capacité à installer immédiatement des personnages aux personnalités bien définies, et auxquels le téléspectateur s'attache instinctivement. Peu importe le recours aux stéréotypes, il y a indéniablement quelque chose qui se forme entre eux, et qui nous touche derrière notre écran. Cette sorte d'alchimie confère à la série une rafraîchissante authenticité émotionnelle. 

Certes, tout n'est pas parfait. On peut passer outre les clichés, mais pas forcément suivre les scénaristes dans tous leurs partis pris. Mon principal bémol tient sans doute au rôle de Karen, cendrillon prédestinée à hériter du rôle de Marilyn. Je l'ai trouvée bien fade, trop "innocente et parfaite" si j'ose dire, alors qu'elle se retrouve confrontée à des situations trop convenues. Ivy, sa concurrente, peut-être parce qu'elle est justement moins exploitée, m'a paradoxalement plus intéressé, sans doute parce que nous ignorons encore beaucoup d'elle. L'effort fait par les scénaristes pour braquer les projecteurs sur Karen a donc paradoxalement eu l'effet inverse sur moi. Néanmoins ces affinités personnelles subjectives s'effacent devant la dynamique d'ensemble qui s'impose.

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Sur la forme, Smash est une série soignée. La réalisation est impeccable. C'est l'intégration des passages chantés qui représentait l'enjeu principal. Précisons que ce n'est pas la série en tant que telle qui est une comédie musicale, mais l'on va assister à la naissance de Marilyn. La musique se limite donc d'abord aux scènes d'audition ou de répétition. Les premiers morceaux du projet sont ainsi présentés, et ils s'intègrent naturellement dans le récit, donnant vraiment l'impression d'assister à la naissance de la comédie musicale (l'écriture a été confiée à Marc Shaiman et Scott Wittman). Mais c'est la conclusion, et le montage en parallèle d'Ivy et de Karen se rendant à l'audition décisive, marchant dans la rue, puis arrivant devant leurs juges, qui m'a définitivement conquise, par la force qui se dégage de cette scène.

Enfin le casting apparaît homogène et solide, au diapason de la tonalité de la série. Debra Messing (Will & Grace, The Starter Wife) et Christian Borle incarnent le duo d'auteurs-compositeurs à l'origine de la comédie musicale. Les acteurs trouvent immédiatement une excellente complicité à l'écran. Le mari du personnage de Debra Messing est lui joué par Brian d'Arcy James. Les deux chanteuses sur lesquelles le pilote s'attarde et qu'il place en concurrence pour le rôle de Marilyn sont interprétées respectivement par Katharine McPhee (à noter que son petit ami est joué par Raza Jaffrey (Spooks)) et Megan Hilty. Enfin, l'équipe est complétée par Anjelica Huston (Medium) et Jack Davenport (This Life, Six Sexy, FlashForward).

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Bilan : C'est une introduction réussie que nous propose Smash, avec un pilote dense et efficace qui pose bien tous les thèmes et enjeux de la série, nous entraînant sans attendre dans les coulisses d'un projet de comédie musicale qui se matérialise sous nos yeux au cours de ces premières quarantes minutes. En dépit des raccourcis pris, et des sentiers battus que ce pilote emprunte, il marque par son humanité. Il se crée une proximité immédiate avec cette galerie bigarrée de personnages forts. On s'attache ainsi à cet ensemble et à la dynamique artistique qui le parcourt. Reste à espérer que le public américain se laissera lui-aussi charmé.


NOTE : 7/10


La bande-annonce de la série :


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