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Le PC grec appelle la gauche européenne à cesser les larmes de crocodile

Publié le 10 mars 2012 par Edgar @edgarpoe

Au risque de fâcher une fois de plus M. Luigné, je rends compte rapidement d'un appel récent du Parti communiste grec, assez virulent à l'égard du PCF - auquel Mélenchon est allié pour cette campagne.

Ce blog ayant un lectorat étroit mais motivé, pas mal de gens m'abonnent à des lettres d'information diverses - souvent opposées : je reçois ainsi régulièrement des appels à défendre l'Islam maltraité et d'autres à exercer ma vigilance contre l'Islam maltraitant (salut Gérard).

Là, j'ai reçu un billet du blog "Solidarité Internationale PCF", dans lequel on lit une lettre cinglante du PC grec qui invite Pierre Laurent, du PCF, à "éviter les larmes de crocodile" sur la Grèce.

Au départ, un texte de Pierre Laurent "défendant" la Grèce, maltraitée par les dirigeants européens.

Pierre Laurent y recourt à une tactique courante de la gauche de gauche alter-européenne : s'en prendre à des gris-gris sans toucher à l'essentiel (de la même façon qu'on tape sur les agences de notation sans évoquer le désastre de l'euro).

En l'occurrence, Laurent fustige le plan de rigueur imposé à la Grèce par la méchante troïka (Commission/BCE/FMI) et le méchant Sarkozy.

Ce que répond le PC grec à Pierre Laurent est plus radical, au sens premier du terme :

"Toutes ces mesures se trouvaient plus ou moins dans les programmes du PASOK et de la Nouvelle démocratie, et avaient par ailleurs été prévues par les traités européens, en commençant par le traité de Maastricht. C'est la raison pour laquelle les classes ouvrières Grecques et Britanniques – et bien sûr toutes les autres – ont une si mauvaise opinion de l'UE et de son rôle anti-populaire."

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Pierre Laurent vise des bouc émissaires mais évite soigneusement de s'en prendre à l'Union européenne. Le PC grec tient à lui mettre le nez là où réside le vrai problème :

"Le président du PGE parle d'une « mise sous tutelle » de la Grèce par la Troïka. Est-il au courant que la classe bourgeoise grecque accepte consciemment depuis des décennies de participer aux unions impérialistes de l'OTAN et de l'UE, et que sa participation dans le cadre de relations inter-dépendantes, prévoyait la concession de droits souverains à l'UE et à l'OTAN ? Sait-il que, par exemple, la Politique agricole commune (PAC) ne laisse aucune place à un développement dans le secteur de l'économie agricole qui aille dans les intérêts du peuple ? Il faudrait lui rappeler que la Grèce avait, avant de rejoindre la CEE-UE, un excédent commercial agricole, alors qu'aujourd'hui, à cause de la PAC, elle importe même certains produits agricoles qui sont cultivés en Grèce, tandis que des centaines de milliers de petits et moyens agriculteurs ont rejoint l' « armée » des chômeurs."

Le PC grec enfonce le clou :

"L'entrée de la Grèce dans l'UE, que le président du PGE évite de mentionner[...] constituent l'origine de l'inflation de la dette publique et des déficits pour lesquels le peuple Grec ne porte aucune responsabilité."

Et pour que ce soit encore plus clair, le PC grec accuse le PCF (et le Front de gauche puisqu'il est aussi membre du Parti de la Gauche Européenne), de s'être vendus à l'Union européenne :

"Bien sûr, ces « omissions » réalisées par le président du PGE ne nous inquiètent pas, car nous savons très bien que le PGE a prêté un serment d’allégeance à l'UE, et est généreusement financé en tant que « parti européen », c'est-à-dire en tant que parti qui accepte les « principes » de l'exploitation capitaliste qui caractérisent l'UE – cette alliance prédatrice des monopoles. [...] Le PGE, en soutenant l'UE et son système d'exploitation, a choisi son camp. Pour cette raison, il constitue un instrument dans la mutation des Partis communistes et dans la liquidation de leurs caractéristiques communistes. Il ne pose aucun problème aux adversaires de la classe ouvrière et des couches populaires en Grèce, peu importe le nombre d'appels qu'il puisse publier."

En gros, le PCF, le Front de gauche et l'ensemble des partis membres du Parti de la gauche européenne amusent la galerie et permettent de servir de caution sociale à l'Union européenne.

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Le texte du PC grec invite à abolir le capitalisme, je ne les suis pas sur ce point, mais j'approuve en revanche entièrement leur appréciation du rôle du PCF et du Front de gauche.

Il est absurde de persister, contre toute évidence, à prôner une évolution positive d'un système européen, dont chaque jour qui passe montre qu'il est fait pour avancer sans soutien populaire, au bénéfice exclusif des grands groupes et des quelques organisations censément de gauche mais enivrées de strapontins européens (Pierre Laurent n'a jamais été élu au suffrage direct en France, mais est Président du Parti de la Gauche Européenne, financé par l'Union européenne).


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