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"La Marguerite" le club de lecture des balgenciens - Effeuillage n°2 du 4 mai 2012

Par Tigrou4145

Et voilà, hier soir avait lieu la deuxième réunion du club de lecture "La marguerite", le club de lecture créé par la Médiathèque de Beaugency (45). Autour de jus de fruits et de petits gateaux, nous étions 8 femmes et avons partagé nos coups de coeur du mois d'avril. Et voici les romans qui ont été évoqués :

Les narrateurs sont deux frères nés de mère algérienne et de père allemand. Ils ont été élevés par un vieil oncle immigré dans une cité de la banlieue parisienne, tandis que leurs parents restaient dans leur village d'Aïn Deb, près de Sétif. En 1994, le GIA massacre une partie de la population du bourg. Pour les deux fils, le deuil va se doubler d'une douleur bien plus atroce : la révélation de ce que fut leur père, cet Allemand qui jouissait du titre prestigieux de moudjahid... Basé sur une histoire authentique, le roman propose une réflexion véhémente et profonde, nourrie par la pensée de Primo Levi. Il relie trois épisodes à la fois dissemblables et proches : la Shoah, vue à travers le regard d'un jeune Arabe qui découvre avec horreur la réalité de l'extermination de masse ; la sale guerre des années 1990 en Algérie ; la situation des banlieues françaises, et en particulier la vie des Algériens qui s'y trouvent depuis deux générations dans un abandon croissant de la République. " A ce train, dit un personnage, parce que nos parents sont trop pieux et nos gamins trop naïfs, la cité sera bientôt une république islamique parfaitement constituée. Vous devrez alors lui faire la guerre si vous voulez seulement la contenir dans ses frontières actuelles. " Sur un sujet aussi délicat, Sansal parvient à faire entendre une voix d'une sincérité bouleversante.

Le narrateur a commencé à tenir scrupuleusement le journal de son corps à l'âge de douze ans, en 1935.Il l'a tenu jusqu'à sa mort, en 2010, à 87 ans. Son projet était d’observer les innombrables surprises que notre corps réserve à notre esprit d'un bout à l'autre de notre vie. Ainsi a-t-il finalement décrit toute l'évolution de son organisme. Le résultat est le roman d'un corps qui tient moins du précis anatomique que de l’univers malaussénien, car Daniel Pennac évite la froideur du constat médical en introduisant à chaque page des personnages, des situations, des dialogues et des réflexions qui font circuler le sang de l’intimité dans ce corps autopsié que le lecteur, souvent, reconnaîtra comme étant le sien.

Paru en 1985 au Viêtnam, alors que la publication des livres de Duong Thu Huong y était encore autorisée, ce roman de formation remporta un énorme succès. II est pour la première fois traduit en français. Duong Thu Huong y évoque les tribulations d'une gamine espiègle et entreprenante à la fin des années cinquante. Bê a douze ans, sa vie dans le bourg de Rêu s'organise entre sa mère, ses amis, ses voisins et ses professeurs. Son père, soldat, est en garnison à la frontière nord. Mais parce que son caractère est déjà bien trempé et qu'elle ne supporte pas l'injustice, elle prend la défense d'une de ses camarades abusée par un professeur, et se voit brutalement exclue de l'école. Révoltée, elle s'enfuit de chez elle, avec sa meilleure amie, pour rejoindre son père. Commence alors un étonnant périple : les deux adolescentes, livrées à elles-mêmes, sans un sou en poche, voyagent en train, à pied ou en autobus, à travers les montagnes du nord, peuplées par les minorités ethniques. Elles finiront par arriver à destination, après des aventures palpitantes et souvent cocasses : Bê la meneuse, non contente d'avoir travaillé dans une auberge avec son amie, tué le cochon, participé à la chasse au tigre, va également confondre un sorcier charlatan et jouer les infirmières de fortune. Au fil des mois et des rencontres, l'adolescente grandit, mûrit, et fait l'apprentissage de la liberté. Duong Thu Huong avoue avoir donné beaucoup d'elle-même à son héroïne... C'est un véritable roman d'éducation que ce livre limpide et captivant qui, dans un festival de sons, d'odeurs, de couleurs et de paysages, dépeint la réalité du Viêtnam après la guerre contre les Français.

'Un père, au jardin, désherbe l'été. Debout près de la bordure, une enfant se dit : mon père en sait long sur la vie. Car le père place sa mauvaise conscience dans les plantes les plus nulles et les arrache. Juste avant, l'enfant a souhaité que les plantes les plus nulles échappent à la binette et survivent à l'été. Mais elles ne peuvent pas s'enfuir, parce qu'elles doivent attendre l'automne pour avoir des plumes blanches. Alors seulement, elles apprendront à voler.' Lola a quitté sa province pour échapper à la misère et faire ses études à Timisoara. Un jour, on la retrouve pendue dans son placard. À cette mort misérable s'ajoute son exclusion infamante, à titre posthume, du Parti communiste. La narratrice, ancienne camarade de chambre de Lola, ne croit pas à la thèse du suicide, pas plus qu'Edgar, Kurt et Georg. Mais l'amitié qui se noue entre elle et les trois garçons, puis avec Tereza, est menacée cette société qui broie l'individu et tous ceux qui s'y opposent. Animal du coeur dépeint le régime de terreur de Ceausescu et ses conséquences sur de très jeunes vies. L'auteur y interroge la capacité de l'homme à résister à toute normalisation et à sauver son humanité profonde. Ce roman est écrit dans la langue d'une richesse poétique inouïe qui fait la singularité du puissant style de Herta Müller.

Eric savait par coeur certaines annonces choisies, Célibataire quarante-quatre ans un mètre soixante-sept soixante-neuf kilos sans enfants chauffeur agriculteur cherche jeune femme aimant campagne voulant fonder un foyer heureux désirant enfants ; ou encore, Cherche compagne cinquante soixante-deux ans féminine (bien bustée) sans attaches pour vie alternée Paris campagne. Paul, quarante-six ans, paysan à Fridières, Cantal, ne veut pas finir seul. Annette, trente-sept ans, vit à Bailleul dans le Nord avec son fils. Elle n'a jamais eu de vrai métier. Elle a aimé Didier, le père d'Eric, mais ça n'a servi à rien. Elle doit s'en aller. Recommencer ailleurs. Elle répond à l'annonce que Paul a passée. Ce nouveau roman de Marie-Hélène Lafon raconte leur rencontre et leur histoire. C'est une histoire d'amour.

Voilà les livres qui ont fait l'objet d'une petite présentation de la part d'un des membres.

Puis s'est installée, comme d'habitude, une discussion ouverte sur d'autres livres donnés en vrac par les unes et les autres comme étant à lire et dont voici quelques exemples :

Bonnes lectures à tous et Rendez-vous le mois prochain pour un nouveau numéro.


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