Exposition au MACBA, « Le Corbusier et Jean Genet dans le Raval »

À partir de la démolition des murailles, Barcelone connut un changement, une transformation sociale et urbanistique, qui donna lieu à la construction de la ville moderne. Un changement qui depuis lors, a été vécu différemment selon les expériences de chacun. À bas les Murailles supposait un assainissement  et une expansion de la Ville Comtale qui demandait à grands cris de croître et d’évoluer. Et ce fut ainsi que les murs tombèrent, et que Barcelone progressa. Grâce au Plan Cerdà de Le Corbusier, ses limites s’étendirent avec l’annexion des villages alentours. Les usines fumantes du Raval commencèrent à être transférées à Poblenou, Place d’Espagne….Tous ces changements urbains ont une implication dans la répartition et la relation entre les différentes couches de la société, comme par exemple la marginalisation dans des zones très concrètes des classes les plus basses ou des exclus sociaux, comme cela arriva précisément dans le Raval, connu dans les années 30 comme le Quartier Chinois ou Vème arrondissement.

L’exposition au MACBA, « Le Corbusier et Jean Genet dans le Raval », nous parle de cette dichotomie entre deux façons de voir et d’analyser ce quartier. Si pour Le Corbusier, l’objectif est de diagnostiquer et de rénover le Raval en éradiquant la dégradation sociale, Jean Genet, quant à lui, fait une exploration des aspects les plus marginaux ou abjectes du Quartier Chinois, se servant de ses rues comme objet d’étude pour ses romans, comme dans Journal du voleur (1949).

Ainsi, l’exposition installe une tension entre la modernité associée au rationalisme que la ville perçoit comme un projet, et ces nouveaux genres journalistiques qui font une représentation du « populaire » à travers l’expérience de la rue, créant également, d’une certaine manière, un stigmate. 

Ce conflit urbain, entre les débuts réformistes du « Plan Macià » (1932-34) de Le Corbusier et la préférence pour l’ « originaire » des rues par Jean Genet, crée tout une polémique esthétique autour du Quartier Chinois ou Vème arrondissement.

Cette exposition a été inaugurée le 7 juin et se poursuit jusqu’au 21 octobre au MACBA de Barcelone. Une opportunité unique de connaitre les exposés urbanistiques et les trames sociales d’un quartier qui fut et qui est l’objet de récits associés au caractère nocturne et à la pègre des classes exclues de la société moderne.

Si vous désirez plus d’informations concernant l’exposition, rendez-vous sur la page web du MACBA : http://www.macba.cat/es/expo-le-corbusier/1/exposiciones-actuales/expo

Cinta Blanch