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[Critique] QUANTUM OF SOLACE

Par Onrembobine @OnRembobinefr

Titre original : Quantum of Solace

Note:

★
★
★
☆
☆

Origine : États-Unis/Angleterre
Réalisateur : Marc Forster
Distribution : Daniel Craig, Olga Kurylenko, Mathieu Amalric, Judi Dench, Giancarlo Giannini, Gemma Arterton, Jeffrey Wright, David Harbour, Jesper Christensen, Anatole Taubman, Rory Kinnear, Tim Pigott-Smith…
Genre : Action/Espionnage/Thriller/Adaptation/Saga/Suite
Date de sortie : 31 octobre 2008

Le Pitch :
Lancé à la poursuite des personnes responsables de la trahison de Vesper, après la mort de celle-ci, James Bond tente de mettre à jour une organisation tentaculaire infiltrée dans les plus hautes sphères. Sa mission et son désir de vengeance se télescopent dangereusement, tandis qu’il découvre l’existence d’un certain Dominic Greene. Ce dernier projète de prendre le contrôle de l’une des ressources les plus importantes du monde, tout en manipulant la CIA et le MI6. En cours de route, alors qu’il se marginalise progressivement de son commandement, Bond croise la route de Camille, une jeune femme elle aussi en quête de vengeance…

La Critique :
Pour la première fois dans la saga James Bond, un film est la suite directe de son prédécesseur. C’est donc une heure à peine après la dernière séquence de Casino Royale que débutent les hostilités de Quantum of Solace. Ne craignant pas de se mettre à dos les spectateurs qui n’ont pas vu Casino Royale, les producteurs continuent de raconter une histoire aux ramifications multiples, tout en insufflant au récit le thème ô combien cinématographique de la vengeance.
Le long-métrage de Marc Forster -un réalisateur pas forcement rompu à l’action- démarre ainsi très fort. Pied au plancher sur une route escarpée, pour une course-poursuite, il faut le reconnaître ,très impressionnante. La mise en scène est racée, lisible, et tout porte à croire que le film va pousser un peu plus loin le côté radicalement brut de Casino Royale. Ce ne sera qu’à moitié vrai.

À moitié vrai seulement, car si Quantum of Solace est indéniablement un film d’action de haute volée, il s’appuie sur une histoire un peu trop anecdotique pour être mémorable.
La démarche scénaristique est étrange. D’un côté, James Bond cherche à venger la mort de son amour, la ténébreuse Vesper (incarnée dans Casino Royale par Eva Green), sans se l’avouer, et de l’autre, il poursuit une organisation aux bras longs. Une organisation, la plupart du temps personnifiée par un certain Dominic Greene, un type aux intentions écologico-louches, aussi menaçant qu’un panini jambon-fromage, incarné par Mathieu Amalric. Le film se perd en digressions pas forcement heureuses et le double objectif de Bond de s’avérer alors beaucoup moins passionnant que ce qu’il aurait pu être. 007 passe le film à pourchasser une organisation ultra-puissante, mais se concentre sur un gars. Le long-métrage en profite pour traiter de l’écologie et se place ainsi dans une logique raccord avec les préoccupations mondiales actuelles, sans réussir à faire monter la pression durablement.
Mais peut-être la faute de ce semi-échec narratif incombe-t-elle à ce méchant transparent dont les actes les plus violents se déroulent hors-champs. On pense ici à la mort de cette pauvre fille recouverte de pétrole, qui fait au passage du pied à Goldfinger, mais pas seulement. Amalric n’est pas un mauvais comédien, mais son rôle souffre d’un manque d’épaisseur significatif. Et comme disait Sir Alfred Hitchcock : « Plus réussi est la méchant, plus réussi sera la film ». Une citation qui s’illustre à merveille dans le cas de la 22ème aventure (officielle) de 007. Elle et son méchant en carton pâte.

Heureusement, d’autres éléments viennent aider le long-métrage à garder la tête hors de l’eau. Daniel Craig encore et toujours. Toujours bourrin, toujours hardcore dans sa façon de traquer les bad guys, le comédien prend confiance et assure comme une bête tout du long. Son naturel et son aisance à alterner les épisodes spectaculaires où les prouesses physiques s’enchaînent, et ceux plus calmes où son ironie et son charisme font des merveilles, portent Quantum of Solace.
Pour ce qui est des James Bond Girls, Quantum of Solace fait aussi dans le lourd. Gemma Arterton passe en coup de vent mais marque la rétine, tandis qu’Olga Kurylenko s’impose comme la plus sublime de toutes les James Bond Girls, sans pour autant incarner une belle plante dépourvue de substance.
La rupture de ton illustrée par Casino Royale se poursuit ici. Dans Quantum of Solace, le côté quetard de Bond ne s’exprime pas vraiment et c’est très bien comme ça. Il ne se présente même plus, le cocktail vodka-martini est abordé avec une négligence volontaire et les gadgets n’ont toujours pas droit de cité.

Trop complexe, alors qu’il raconte finalement une histoire très simple, mais visuellement explosif (deux ou trois scènes se détachent vraiment lot), Quantum of Solace fait davantage figure de conclusion luxueuse ou de transition. D’un côté, Bond se venge, mais de l’autre, il ne met pas un terme total aux agissements des méchants. Sombre, mais survolé, le script de ce 007 ne se distingue jamais vraiment. Un peu comme le thème musical, composé par Jack White, auquel se joint dans l’interprétation, Alicia Keys. Pas de quoi déshonorer une franchise en pleine cure de jouvence, mais l’effort reste insuffisant au regard des forces en présence et des enjeux.

@ Gilles Rolland

[Critique] QUANTUM OF SOLACE

Crédits photos : MGM


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