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Vous dites négociation ?

Publié le 11 novembre 2012 par Malesherbes

International Airlines Group (IAG), maison-mère des compagnies aériennes British Airways et Iberia, a annoncé vendredi 9 novembre la suppression de 4 500 emplois au sein d'Iberia afin de sauver la compagnie, "en lutte pour sa survie". Le groupe a fixé au 31 janvier la date limite pour parvenir à un accord avec les syndicats sur ce plan de restructuration et prévient que "si aucun accord n'est obtenu, des suppressions plus lourdes et une réduction plus radicale de la taille des opérations d'Iberia auront lieu".

Je ne suis bien sûr pas compétent pour juger de la validité d’une telle réduction de la voilure, même si je m’interroge sur sur son ampleur. Il semble que le dirigeants n’aient pas su mesurer à temps la gravité de la situation ce qui les conduit maintenant à supprimer un quart des effectifs. Mais ce n’est pas là l’objet de ma réflexion. 

Je suppose que le nombre des suppressions d’emplois résulte de calculs savants prenant en compte la diminution de la flotte d’appareils, la suppression de certaines lignes, la diminution des fréquences sur d’autres. Si la direction engage des négociations avec les syndicats, c’est vraisemblablement pour, entre autres sujets, définir les mesures d’accompagnement qui permettront d’apporter quelques compensations à ceux qui perdront leur emploi. Il s’agit donc d’éléments qui entraîneront des dépenses pour l’entreprise.

« Si aucun accord n’est obtenu », la Direction de l’entreprise appliquera son plan, comme elle en a le droit, sans se soucier des demandes des syndicats. De ce fait, elle réalisera des économies, évitant les dépenses évoquées ci-dessus. J’aimerais donc que l’on m’explique pourquoi cette absence d’accord devrait entraîner « des suppressions plus lourdes ». Les suppressions ne sont pas envisagées comme des sanctions à l’encontre des salariés mais plutôt destinées à assurer la survie de l’entreprise. Leur nombre est donc déterminé par l’ampleur de la réduction des opérations estimée comme nécessaire par ceux qui président aux destinées d’Iberia et ne saurait dépendre du succès des négociations à entreprendre.

Il n’est ni sain, ni efficace d’engager des négociations en brandissant des menaces, sauf à souhaiter précisément l’échec de ces négociations. À moins que l’objectif des dirigeants d’IAG, dont  la gestion jusqu’ici ne semble pas exemplaire, soit de diviser les employés, en opposant ceux qui prendraient le risque de lutter à ceux qui seraient sensibles à leurs menaces. Si ceux-là entreprenaient des actions, comme par exemple des grèves, ils se heurteraient alors à ceux-ci et la Direction n’aurait plus qu’à attendre le pourrissement de la situation.

La politique de la carotte et du bâton ne peut être appelée négociation.


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