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Videodrome

Par Luc24

La critique  

Videodrome

Télévision, masochisme, folie :

une oeuvre aussi malade que passionnante

Max (James Woods) est le patron d'une petite chaine du cable qui diffuse des productions érotiques. Lassé des films softs qui ne passionnent plus les foules, il se fixe comme but de trouver des oeuvres plus violentes qui émoustilleront les spectateurs. Un de ses collègues parvient justement à pirater un programme criant de vérité où sexualité et violence se confondent. Cela s'appelle Videodrome et le pouvoir de ces images sur l'imaginaire semblent être sans bornes. De plus en plus obsédé, fasciné par ces productions hors normes , Max va tout faire pour rencontrer son auteur et essayer de les diffuser sur sa chaine. Il fait partager son enthousiasme à une animatrice radio avec qui il a une liaison, Nicki (Deborah Harry). Cette dernière , légèrement masochiste sur les bords, serait même très excitée à l'idée de participer à un film Videodrome. Mais il parait que les gens qui participent à cette expérience souffrent et trouvent la mort... pour de vrai.

Videodrome

Plus Videodrome avance et plus la ressemblance avec Existenz (film de Cronenberg sorti à la fin des années 90) est troublante. Comme si ces deux long métrages ne faisaient qu'un avec la même volonté de mélanger la réalité au pouvoir sans bornes des images. Si dans Existenz, Cronenberg nous plongeait dans l'univers des jeux vidéos, dans Videodrome il revient sur la force de la télévision. Un média prêt à nous asservir, à maitriser et faire basculer nos fantasmes. Comme souvent dans l'oeuvre du réalisateur nous partons d'une situation initiale tout à fait ancrée dans la réalité (du moins en apparence) pour avancer de plus en plus vers les recoins de l'âme les plus étroits, la perversité, la folie. Tout le film durant nous suivons le personnage de Max, nous adoptons son point de vue et ses névroses : autant dire l'occasion idéale pour se perdre avec lui vers une certaine démence. Cronenberg, cinéaste audacieux et courageux, ne se démonte pas et assume la folie de son projet jusqu'au bout ,nous entrainant dans des délires assez gores avec un fond philosophique des plus intrigants. Le genre de film qui nécessite plussieurs visionnages pour en capter toute l'ampleur. On retiendra surtout le rapport à la chair (les cassettes de Videodrome pouvant pénétrer jusque dans l'abdomen de Max) , cette chose qui nous fait sentir vivant et qui nous différencie des images désincarnées. Mais lorsque l'on bascule de l'autre côté de la barrière, dans la plus grande des folies où l'on ne distingue plus fantasme et réalité, à quoi peut donc bien servir cette chair (que l'on peut mettre à mal dans des rapports sexuels SM comme c'est le cas dans le film) ? Oeuvre complexe et passionante , malade sur les bords, Videodrome est essentielle pour les adeptes de Cronenberg et les autres.

 

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