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Lieux de mémoire de l'internement et de la déportation 1939-1945

Par Benoit De Sagazan

Si "La Seconde Guerre mondiale se termine officiellement en Europe le 8 mai 1945, à 23h01, au lendemain de la capitulation sans condition de l'Allemagne nazie", peut-on lire sur le site d'Histoire herodote.net, la journée natioale de la déportation se commémore quelques jours plus tôt, le dernier dimanche d'avril, soit cette année le 27 avril :
Dans chaque département, son organisation incombe au préfet, en concertation avec les associations. Stèles, plaques et monuments sont fleuris ; des allocutions sont prononcées et des enseignants sont en outre généralement invités à profiter de cette occasion pour évoquer la déportation et le système concentrationnaire dans leurs cours.
À Paris, la journée nationale de la déportation évolue en fonction de l'émergence successive de trois nouveaux lieux de mémoire : le mémorial du martyr juif inconnu, rue Geoffroy l'Asnier, dans le 4e arrondissement (inauguré le 30 octobre 1956), le mémorial de la France combattante au Mont-Valérien à Suresnes (inauguré sous sa
forme actuelle le 18 juin 1960) et le mémorial des martyrs de la déportation de l'Île de la Cité qui entretient le souvenir de tous les déportés français (inauguré le 12 avril 1962).
source Ministère de la Défense

Elle le sera sans doute également dans les anciens camps d'internement en France, aménagés en mémorial ou qui en portent le projet :

Le dernier né : le mémorial de Compiègne (Oise) :
La caserne militaire de Royallieu, créée en 1913, s’étendait jusqu’à 2006 sur 16 hectares. En 1939, elle sert d’hôpital d’évacuation puis se transforme en juin 1940 en camp où l’armée allemande rassemble des soldats français et britanniques faits prisonniers. En 1941, le « Frontstalag 122 » interne des prisonniers politiques et constitue une réserve d’otages. C’est sur cet ancien camp, dont 3 bâtiments sur 25 ont été conservés, que le Mémorial est aujourd’hui créé et a été inauguré les 23 et 24 février 2008.
Il permet alors de comprendre comment les Allemands sont passés d’une politique de répression, marquée par les exécutions d’otages, à une politique de déportation.
Les documents d’archives présentés dans le parcours proviennent des autorités allemandes et françaises ainsi que des internés : lettres manuscrites, documents administratifs, photographies, projections, témoignages sonores.

Le plus barbare : le KL-Natzweiler ouvert par la nazis, le 21 avril 1941, au lieu dit « le Struthof », en Alsace.
"Le camp central, seul camp de concentration sur le territoire français, est situé en ce qui était alors l'Alsace annexée. Sa nébuleuse de camps annexes, répartie des 2 côtés du Rhin, est composée d'un réseau de près de 70 camps, plus ou moins grands. Sur les quelque 52 000 déportés du KL-Na, environ 35 000 ne passeront jamais par le camp central.
Lieu de travail au profit de l’industrie de guerre nazie, le camp abrite aussi les expérimentations médicales des professeurs nazis de l'Université du Reich de Strasbourg.
Le 23 novembre 1944, les Alliés découvrent le site évacué par les nazis depuis septembre. Pour certains déportés des camps annexes, le calvaire se prolonge au cours du printemps 1945 par les marches de la mort.
De 1941 à 1945, le KL-Natzweiler est l’un des camps les plus meurtriers du système nazi. Près de 22 000 déportés y sont morts."

Des projets de mémorial sont en cours dans les anciens Camp des Milles (Bouches-du-Rhône) et Camp de Rivesaltes (Pyrénées orientales)

"Le projet « Mémoire du Camp des Milles » a pour objectif de sauvegarder, d’aménager et d’ouvrir au public les bâtiments du seul camp d’internement, de transit et de déportation encore en bon état en France, porteur de traces visibles de ce passé. Ce lieu fait référence à une période de l’Histoire particulièrement douloureuse."

Au camp de Rivesaltes, ": Le projet a pour ambition d’être un espace de référence de l’histoire de l’internement en France, à travers l’histoire du camp et les conséquences des conflits qui ont précipité dans ce lieu des étrangers considérés par l'Etat, comme indésirables (Espagnols, Juifs, Tsiganes, Harkis…)."

On peut trouver la liste des camps d'internement en France durant la Guerre 1939-1945 sur le site de l'Apra


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