Magazine Humour

Nos amis les hommes. 28/11/2013

Publié le 28 novembre 2013 par Toiletteintime @toiletteintime

L’égoïsme forcené de certaines personnes sautant sous les roues du métro pour échapper au fisc ou au cancer reste assez déroutant pour l’honnête travailleur refusant le confort d’une classe affaire pour braver quotidiennement ce Paris sous-terrain où meurent les sourires et naissent les névroses. Alors, que de l’overdose médicamenteuse à n’importe quelle comédie musicale française il y a tant de manières de réussir son suicide sans retarder son prochain ! L’avantage de traîner dans le métropolitain, bloqué aux heures de pointe, permet cependant de faire plus attention aux horreurs banalisées par des regards qui se lèvent rarement des chaussures, hormis pour vérifier la présence de voleurs de portables potentiels, avant de recommencer à jouer à Candy Crush soulagé de n’avoir que des blancs autour de soi ! Ainsi, des fumeurs de crack de Château Rouge aux affiches du prochain spectacle des Chevaliers du Fiel, la violence est souvent insoutenable pour l’œil non averti du provincial égaré. Et quand, pour un peu, on se retrouve dans le même wagon que Nathalie Kosciusko-Morizet, on comprend alors que certains aient l’envie subite de sauter en marche….NKM, NicK ta Maire, ou le foutage de gueule incarné d’une droite aussi populiste que décomplexée et dont les dernières saillies de Copé à Guéant (« Sarkozy a sauvé la démocratie mondiale », ce genre !) devrait déboucher sur la légalisation des drogues dures pour le reste de la population ! Et pendant que les débats politiques se jouent au niveau des vide-ordures, on préfère se focaliser sur les quenelles dieudonnesques, plutôt que de critiquer sa propre daube. Politiquement à l’ouest, humainement détestable, l’ancien camarade d’Elie Semoun reste humoristiquement le plus drôle de cette génération de comiques embourgeoisés, bien au chaud chez Drucker et soucieux de garder avant tout leurs premiers rôles dans une comédie française bien mal en point. Sans reconnaitre au moins l’héritage laissé dans leurs sketches par le copain d’Ahmadinedjad ou Alain Soral, le nouvel ami de Naulleau ! Le courage, c’est parfois d’assumer qu’on en a pas !
Dans ce petit climat délétère, le consommateur lambda qui n’en a rien à battre, compte ses économies avant d’aller s’endetter pour Noel en comblant ses enfants qui préfèreront jouer avec les cartons et lui en voudront quoi qu’il arrive toute leur vie ! Dans les cités refroidies, les illuminations massives sont arrivées. Le 14e mois d’EDF aussi. A Paris, le siècle des Lampions a depuis longtemps remplacé celui des Lumières, les plus scintillantes n’étant désormais plus dans les sphères politiques et culturelles dominantes ! Mais comment faire les rabat-joie alors que le bon peuple peut rire aux nouveaux spectacles de Dubosc ou Mimie Mathy, qu’un nouvel album de One Direction devrait relancer l’activité des salons de coiffure, la vente de Papulex et le niveau du Top 50 et qu’enfin notre belle équipe de foot partira au Brésil après force rigolades et épreuves en tous genres ! Qu’importe le pot-de- vin pourvu qu’on ait l’ivresse, disait cet élu UMP. Nous serons au Mondial, contrairement à certains habitants du pays, priés d’aller survivre ailleurs qu’aux alentours des stades où nos champions vendront du rêve à la terre entière, du moins celle qui a la télévision. En attendant la deuxième vague des bulldozers pour les Jeux Olympiques de 2016, le pays du roi Pelé se retrouvera tondu, mais sacrément fier d’avoir contribué au bonheur sportif de spectateurs avides de grands spectacles sponsorisés. Du pain et des jeux, comme au bon vieux temps romain où les lions réglaient les problèmes des pauvres en les mangeant dans l’arène pour amuser les riches. On avance.
Heureusement, il reste le cinéma. Le Disney de Noel et les films animaliers. Un peu de tendresse et de poils au milieu des huîtres et des dindes. Ainsi « Belle et Sebastien » comblera à la fois zoophiles, pédophiles et nécrophiles, le générique étant chanté par Zaz. Pour les amateurs de verdure et de sieste, « Il était une forêt » accompagnera à merveille la camomille de nos maisons de retraite, alors que petits et grands se retrouveront devant « Amazonia », conscients que la nature, tout de même, c’est autre chose que Parly 2 avant les Fêtes. Et l’on suivra alors les aventures d’un singe ouakari, ce drôle d’animal qui ressemblerait trait pour trait à mes couilles si elles avaient des yeux, heureux de fuir un moment la jungle quotidienne et de passer enfin quelques heures d’enchantement aux côtés de créatures divines et rigolotes. Un Dieu qui dans sa grande bonté et son empressement, oublia de leur donner la parole et une carte bleue. Hallelujah !


Classé dans:Nos amis les hommes

Retour à La Une de Logo Paperblog