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Au Salon du Livre 2014 avec Amazon et Kobo

Publié le 26 mars 2014 par Thibaultdelavaud @t_delavaud

Je dois d’abord faire une confession, c’est la première fois que je me rendais au Salon du Livre. Pour tous les passionnés du livre, c’est un endroit remarquable. Toutes les maisons d’édition sont présentes et des auteurs prestigieux viennent signer des dédicaces. On croise même quelques « people » et politiques… Ce qui n’est pas sans paradoxe. Ainsi, une foule compacte se presse autour du stand où Marc Lavoine fait une dédicace, les photographes affluent pour photographier Ségolène Royal tandis que Pierre Lemaître, lauréat du dernier Goncourt, se promène dans l’indifférence générale dans les allées du salon et que personne ne fait la queue pour obtenir une dédicace du célèbre philosophe Michel Serres… De quoi laisser songeur.   

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J’allais au salon avec beaucoup d’enthousiasme. J’ai notamment été très étonné par la couverture médiatique accordée au Salon du Livre cette année. Celle-ci m’a paru très importante et surtout, tournée vers le numérique et l’auto-édition, de quoi démentir les affirmations pessimistes de mon article Pourquoi l’autoédition ne décolle pas en France ? (lire l’article ici). 

Une rencontre entre auteurs indépendants organisée par Kobo

J’ai été invité samedi par la responsable de la plateforme Kobo Writing Life, Camille Mofidi,  à participer à une discussion entre auteurs indépendants sur le stand Kobo. J’ai donc rencontré quatre autres auteurs :

- Jean-Claude Heudin (avec qui j’avais eu l’occasion d’échanger sur Internet et qui a écrit un article sur ce blog), auteur de Sunflower (cliquer ici pour découvrir son livre)

- Vanessa du Frat, auteure des Enfants de l’Ô (cliquer ici pour découvrir son livre),

- Alexandre Jarry, auteur de [R.U.N] (cliquer ici pour découvrir son livre, en plus, il est gratuit à l’heure où j’écris ces lignes)

- Romain Delplancq, auteur de la saga Le Sang des Princes (cliquer ici pour découvrir son livre)

La discussion fut amicale, franche (avec quelques griefs contre le support technique de Kobo !) et a évidemment porté sur le thème de l’autoédition. Les auteurs rencontrés et moi-même avons des parcours et des profils très différents. Certains d’entre nous ont une expérience de l’édition traditionnelle, d’autres pas du tout (moi le premier !), les genres de nos écrits sont différents (roman, saga, nouvelles, essai…) et nos formations et orientations (littéraire, scientifique…) également, preuve de la diversité des auteurs autoédités. Ainsi, nous avons pu avoir un échange très intéressant et complet sur l’autoédition. Il m’est difficile de résumer une heure et demie de discussion, parfois à bâtons rompus et sans prise de notes, mais j’ai été frappé par la similitude de nos constats sur l’autoédition.

Premier constat : malgré un net retard sur les États-Unis, l’autoédition et le numérique en France semblent décoller, des « frémissements » se font sentir. Deuxième constat : la grande diversité de ce secteur avec d’une part, des auteurs autoédités qui se professionnalisent, qui offrent des livres de qualité sur la forme et des acteurs numériques « pure players » qui sont capables également de proposer une offre reconnue ; et d’autre part, des auteurs autoédités et des structures apportant leur aide à des auteurs (correction, relecture etc.) qui ne sont pas encore au niveau concernant la forme (orthographe, présentation etc.) et la maîtrise du format numérique.

« J’ai été frappé par la similitude de nos constats sur l’autoédition »

Ensuite, dans la prolongation du constat précédent, nous avons à peu près tous estimé que se lancer dans l’autoédition était très facile, mais qu’il était très difficile en revanche pour un auteur autoédité de « tout faire tout seul » (notamment concernant la relecture et la conception de la couverture), d’où parfois un manque de professionnalisme, et la nécessité d’adopter une démarche et une méthodologie définies et d’échanger entre auteurs. Mais surtout, le plus difficile à réaliser soi-même est « faire sa pub », la promotion de ses ouvrages… Étape évidemment déterminante mais très coûteuse en temps, en énergie et surtout, difficile à réaliser sans tomber dans le « spamming » primaire… À ce titre, c’est sans doute dans ce domaine qu’une aide extérieure pour les autoédités serait appréciée, sous la forme d’une plateforme dédiée à  la promotion par exemple, bien que, compte tenu du « mirage » que peut représenter l’auto-édition, il faille se méfier de certaines recettes miracles proposées. Enfin, nous avons tous souligné combien l’autoédition est synonyme de liberté, surtout pour ceux d’entre nous qui se sont vus proposer des contrats par des maisons d’édition aux conditions tout à fait désavantageuses ou qui ont vu leur livre « massacrer » par leur éditeur (pourtant prestigieux)…

Au final, cette rencontre fut un moment très agréable et très enrichissant. J’ai beaucoup aimé la démarche de Kobo, qui a eu à cœur d’écouter des auteurs indépendants et qui nous a donné l’occasion de nous rencontrer.

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De gauche à droite : moi, Jean-Claude Heudin, Alexandre Jarry, Vanessa du Frat, Romain Delplancq et Camille Mofidi

« Speed Dating » pour présenter son projet sur le stand Amazon

Je me suis également rendu sur le stand d’Amazon, quasiment entièrement dédié à KDP. Grand et bien situé, il a permis d’offrir une bonne exposition à l’autoédition et au numérique, de quoi susciter la curiosité des milliers de visiteurs du Salon.  Jacques et Jacques-line Vandroux (interviewés sur ce blog ici) étaient présents et constituaient des ambassadeurs de choix. J’ai juste pu saluer Jacques-line sans pouvoir discuter avec elle et encore moins avec son époux, constamment occupé. Je regrette de ne pas avoir eu l’occasion de dialoguer avec eux, c’était la première fois que je les voyais « en chair et en os ». 

« Grand et bien situé, le stand Amazon a permis d’offrir une bonne exposition à l’autoédition et au numérique »

Je m’étais inscrit au « speed dating KDP », c’est-à-dire une rencontre entre des membres de l’équipe Kindle d’Amazon et des auteurs pour que ces derniers présentent leur livre, avec à la clef, gagner une campagne de promotion massive sur le site Amazon pour les trois heureux gagnants. J’attendais beaucoup de cette rencontre, attiré par le prix à remporter et heureux de rencontrer enfin des membres de l’équipe KDP.

Speed dating KDP

Présentation de l’événement Speed Dating par Amazon

Cet événement fut malheureusement une déception. Par « speed dating », il fallait comprendre « 5 minutes chrono ». Naïvement peut-être, je m’attendais à une rencontre de quinze à vingt minutes. Mais il est vrai que nous étions nombreux (une trentaine d’auteurs indépendants !) et Amazon avait un planning à respecter, obligeant les organisateurs à adopter un format ultra court. Les auteurs étaient reçus par l’un des quatre binômes formés par l’équipe Amazon. J’ai été pour ma part reçu par Laurent Bettoni, un auteur indépendant (voir ici son blog) et une animatrice du stand. Cinq minutes passent très rapidement, surtout lorsqu’elles sont chronométrées. Et les consignes étaient très claires : une petite biographie, un synopsis du livre et la lecture par le « jury » d’un extrait. Amazon aurait d’ailleurs pu davantage communiquer sur ces consignes, pour seule information, nous avions eu comme message « pensez à préparer une biographie, un extrait de votre livre… » (voir ci-dessus), sans expliquer concrètement en quoi allait consister l’entretien. Impossible de sortir du cadre défini par Amazon et Laurent Bettoni a eu la gentillesse de recentrer mon propos lorsque je me dispersais, car je n’avais pas bien saisi l’objectif d’Amazon.

En effet, j’ai eu le sentiment que l’entretien avait pour unique objectif de dénicher un livre intéressant pour Amazon en s’assurant que le contenu ne présente aucun risque (ouvrage grand public, mise en forme et syntaxe maîtrisées, profil de l’auteur consensuel etc.), sans s’intéresser au parcours de l’auteur et à son livre (aucune question sur la genèse, l’écriture, les thèmes abordés etc.). Puis, passées les cinq minutes, je me suis retrouvé seul, comme au point de départ, devant attendre les résultats du « speed dating »… La démarche d’Amazon est compréhensible et pas choquante en soi mais je trouve qu’Amazon adopte une attitude un peu hautaine et semble chercher à établir une distance avec les auteurs utilisant KDP, ce qui au final lui est préjudiciable.

Cependant, malgré la déception ressentie sur le stand Amazon, mon expérience au Salon du Livre a été très bonne. J’ai beaucoup apprécié la rencontre entre auteurs indépendants sur le stand Kobo et j’ai eu le sentiment que le salon a eu du succès, à en juger par le nombre de personnes présentes et la couverture médiatique. Une bonne nouvelle pour l’autoédition et le numérique.   


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