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New Victoria, tome 1 : Lia Habel

Par Les Griffonneuses

Salut tout le monde !

Me revoilà aujourd'hui avec la critique du premier tome du dyptique de Lia Habel. Je voulais cette série depuis bien longtemps mais faute de moyens, j'hésitais toujours devant le prix de ces livres grands format. Mais un ami a supprimé ce problème en m'offrant la magnifique édition intégrale sortie récemment chez Bragelonne.

L'histoire :

Nous sommes plongés une fois encore dans une société post apocalytpique mais de façon totalement différente que ce que j'ai pu lire jusqu'à présent. Après que le monde est été détruit par les armes chimiques, les peuplades ayant survécu ont décidé de refonder leur société sur un modèle qui était à l'époque un apogée : la société anglaise pendant la période victorienne. Nous nous retrouvons alors entourés par une société qui vit au rythme des codes, de l'étiquette, des femmes effacées et portant de jolies toilettes. Tout serait parfait si les Punks n'avaient pas décidés de se séparer de la communauté principale. En effet, cette dernière, si elle a décidé de revivre la prestigieuse époque victorienne, elle a également pris le parti de continuer a vivre avec toute la technologie qui s'est développée depuis le XIXème siècle. Les Punks eux, préfèrent un retour aux sources, en vivant en petites communautés unies, renonçant à la technologie. Ils ont persuadés que la technologie utilisée par les Victoriens sera à nouveau la perte de cette société.

Nous découvrons alors l'histoire de Nora Dearly, une jeune fille appartenant à l'élite de la société. Elle est alors en fin de deuil et autorisée à reporter de la couleur depuis le jour même : cela fait un an et un jour que son père est mort. Nous en apprenant beaucoup concernant la fin douloureuse de son père. Tout se passe plutôt bien pour elle, elle est sur le point de rentrer chez elle pour les vacances. Mais avant d'avoir le temps de rejoindre sa maison, elle se fait accoster par un homme aux airs louches qui lui affirment qu'elle est en grand danger et que la seule façon de ne pas y succomber est de le suivre. Evidemment, son éducation de jeune fille lui intime de rejeter. Elle finit par oublier cet homme... Jusqu'à ce que, seule chez elle, elle se fasse attaquer par d'étranges personnes. Les hommes qui réussissent à s'infiltrer chez elle laissent entrevoir certains de leur muscles et os apparemment. Complètement dégoutée et muette devant un tel spectacle, elle va mettre pas mal de temps à réagir. Elle aura également du mal à se reprendre lorsqu'elle se rendra compte que les balles qu'elle va leur tirer dessus ne leur fera aucun effet.

Elle va alors être retrouvée par l'homme qui lui avait demandé de le suivre. Cela marquera son entrée dans un univers totalement dément à ses yeux : elle va vivre sur une base entourée... de zombies ! Et lorsqu'elle se rend compte que son père est intimement mêlé à toute cette histoire et qu'en plus, il n'est pas mort, son monde sera totalement chamboulé.

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Mon avis :

Waouh !!! Alors là, je dois dire que je plaçais de grands espoirs dans ce roman mais j'ai été surprise au delà de mes espérances ! Le monde que nous fait découvrir Lia Habel est totalement ennivrant pour toutes les filles mais d'un autre côté, les codes auront tendance à m'exaspérer. Certains éléments avanceront lentement à cause de la forme qu'il faut leur donner et cela aura tendance à porter sur les nerfs mais d'un autre côté, cela ne fait que renforcer le suspens.

L'auteure a réussi à créer un univers de zombies à la fois suffisamment abouti pour que celui paraisse crédible, étant généreuse de détails, parfois assez sordides, mais d'un autre côté, ce monde semble tellement civilisé que je n'ai pas réussi à considérer les "gentils" zombies comme des ennemis. Le gros du roman est centré sur une opposition entre les zombies qui ont accepté leur statut, qui s'apparentent quasiment à des personnes encore vivantes, avec un mode de réflexion très abouti et ceux qui ne reçoivent aucun traitement pour leur conservation. La guerre entre les deux clans fait rage et Nora sera un élément déterminant. En effet, le Lazare, virus à l'origine de la maladie qui provoque la résurection après une mort affreusement douloureuse se transmet par les fluides corporels. Or, Nora est totalement immunisée contre ce virus. Elle devient alors la clé pour la mise au point d'un vaccin. Celui ci ne sera d'aucune utilité pour les morts mais pourra éviter aux vivants d'être infectés.

Les mots utilisés ne font pas dans la dentelle, les zombies s'appellent eux mêmes souvent "les morts" et combinent leur nouvel état avec un langage maintenant utilisé par les jeunes, cela donne donc une mélange assez explosif et souvent très drôle. Par ailleurs, les nombreux détails zoomant sur l'état de décomposition des différents eombies que l'on est amené à croiser renforce vraiment l'ambiance sombre et la vraisemblance du roman.

Mais par dessus tout, les personnages ont tous une personnalité totalement différente, parfois complètement à l'opposé les unes des autres tout en étant des personnalités que tout le monde a déjà été amené à rencontrer. La joyeuse bande de zombies que nous rencontrons peut facilement s'apparenter à tous les groupes d'amis que l'on trouve dans les lycées ou à l'université. Des personnalités éclectiques mais soudées entre elles. De joyeuses chamailleries qui en arrivent aux mains parfois mais une loyauté indéfectible lorsque les uns ont besoin des autres.

Si Nora aura énormément de mal à accepter l'idée que la majorité des personnes qu'elle côtoit sont mortes, une sorte d'acceptation va petit à petit s'installer en elle et elle va finir par nouer également des liens forts avec chacun d'entre eux, devenant un membre à part entière de leur joyeuse bande et n'étant alors plus considérée comme "la fille de leur sauveur". Après avoir enfin accepter l'idée que le monde ne se résume pas à ce qu'elle connaissait, elle se montrera plus favorable à la simple présence des morts vivants. Petit à petit, une relation plus qu'amicale va se nouer entre Nora et Bram, le chef des zombies. En plus de mettre au point un vaccin avec le sang de sa fille, le Docteur Victor Dearly a également mis au point un traitement permettant aux morts de se maintenir dans un état de décomposition moindre. Il est considéré comme une sorte de Dieu parmis les zombies.

Enfin, les points de vue seront très nombreux. Nous allons pouvoir suivre les aventures de plusieurs personnages y compris les méchants, ce qui nous donnera une vue d'ensemble de l'histoire même si cela prend au dépourvu au dépourvu. Bien que l'histoire dans l'ensemble soit très bien faite, le traitre est vite découvert, même si nous n'apprenons son identité que tard, il est très facile de le démasquer.

Un excellent moment passé avec ce roman, du type steam punk, où l'élégance côtoie une certaine forme de dépravation, un nouveau genre que j'ai pris beaucoup de plaisir à dévorer et dans une édition absolument magnifique qui donne envie. Un très beau livre pour un super moment de plaisir.


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