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Governor’s ball 2014 | live report

Publié le 27 juin 2014 par Acrossthedays @AcrossTheDays

Un premier jour de festival s’apparente souvent à la découverte du site, au détriment de la musique. Et quand le lieu vous est particulièrement inconnu, il est parfois difficile de s’y retrouver. C’est donc avec difficulté mais non sans émerveillement que l’on découvre Randall’s Island, en plein cœur de New York City. Une petite ville au cœur de la Big Apple (nom également attribué à l’une des scène du festival), où les glaces Ben & Jerry’s sont distribuées gratuitement et où l’on mesure la « funattitude » avec des badges offerts à l’entrée. Nous voilà embarqués pour la quatrième édition du Governor’s Ball Music Festival pour un weekend qui s’annonce très chaud. Et les organisateurs ne cesseront de le répéter: « HYDRATEZ-VOUS ! »

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Crédit photo : Chris Vinyard/Billboard

Jour 1 – Danse en terres inconnues

Crème solaire et bière en main, les festivités commencent. Enfin pour ce qui est de la bière, vous avez intérêt à vous munir d’un bon copain de 21 ans et plus. Mais revenons au point crucial de ce festival, la musique.

La scène Gotham accueille bien Washed Out (lire notre interview) et non Batman comme son nom pourrait le laisser croire. Washed Out ouvre presque son set avec « New Theory ». Les notes new wave résonnent sur Randall’s Island et une vague de frisson envahit les festivaliers. Ambiance californienne sous le soleil New yorkais. Washed out sait arrêter le temps et changer l’air urbain en une plage de sable blanc. Mais les plus nostalgiques trouveront dans ce live un brin de tristesse, tandis que certains auront préféré se déhancher devant Bastille, deux scènes plus loin.

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Une touche glacée de chez Ben & Jerry’s plus tard, une tête rousse apparaît sur la Gotham. La Roux s’apprête à se livrer à un public en sueur et n’hésite pas à faire monter la température d’un cran pendant son live. Mais impossible de s’attarder devant la rouquine car le monument Phoenix se prépare à jouer sur la scène principale, GovBall.

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Crédit photo : Chris Vinyard/Billboard

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Crédit photo : Michael J. Chen

Les premières notes « d’Entertainment » raisonnent et nous voilà embarqués pour une bonne heure de live effréné. Les décors s’enchaînent et lorsque celui du palais des glaces de Versailles apparaît, le public français est fier de se montrer. Phoenix sait, après un an de tournée, apprécier chaque concert et offrir la même énergie, où qu’ils soient.  La fin du concert sonne l’heure du dîner et les stands ont de quoi faire tourner la tête des plus gourmets. New York étant connue comme la ville du street food, les organisateurs du festival n’auront donc pas négligé la partie restauration. Mais pas question de rater Grimes dont les fans aux cheveux bleus sont présents en masse. C’est donc en dégustant un sandwich mexicain quelque peu épicé que nous profitons du live de la belle venue d’ailleurs. Après plus de trois quarts d’heure, l’artiste s’apprête à quitter la scène avant de se stopper net et de se rendre compte qu’elle a oublié de jouer  « Genesis ». Elle reprend donc de plus belle pour un final d’autant plus divin.La journée touche presque à sa fin, et est clôturée par le live d’Outkast qui signe son grand retour. Et c’est sur le parking, en compagnie de la NYPD que nous dansons une dernière fois sur « Hey Ya »!

Jour 2 – Danse du soleil

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Crédit photo : Michael J. Chen

Deuxième jour de festival toujours sous le signe de la chaleur. Près de 30 degrés au thermomètre lorsque Disclosure entre en scène avec « When the fire starts to burn ». Le duo Londonien est accueilli en beauté par le public new yorkais et lâche un petit « This is the biggest crowd we have ever seen in the US ». De quoi être fiers puisque le groupe avait été programmé sur la plus petite scène du festival. Et la chanteuse du duo AlunaGeorge est même conviée à partager ce moment pour le morceau « White Noise ». Le public est conquis, mais sort plus que transpirant de ce concert d’une bonne heure.La scène d’en face accueille les Naked and Famous que l’on adorerait applaudir, mais il n’est en aucun cas question de rater les Strokes et encore moins d’être relégué au rang du fond.  Près de la moitié du festival se presse vers la GovBall pour patienter une petite heure sous le soleil de plomb. L’occasion donc de parfaire son bronzage avant l’heure.

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Crédit photo : Burak Cingi/Getty Images

Soixante minutes plus tard, Julian, Albert et les autres arrivent sur scène sous des hurlements presque trop féminins. Le groupe entame un live sans laisser la moindre minute de répit. Et quel bonheur de les retrouver sur scène avec une telle énergie. Julian Casablancas porte une chemise hawaïenne de très mauvais (ou bon…?) goût mais n’en finit plus de jouer avec son public. Sûrement sous l’emprise de l’alcool, il enchaîne les éclats de rire et les transitions pourries mais rien n’est grave. Aux premières notes de « Last Nite », tout est oublié et les fans deviennent incontrôlables. Et en tant que bons copains, on aurait tous adoré faire partager ce moment, mais on préférera se vanter d’avoir vu le groupe de nos années lycées dans leur ville natale, New York. Difficile donc de se remettre de nos émotions, tout en sachant que le concert suivant risque d’être digne du précédent. L’heure est donc au ravitaillement à quelques minutes seulement de l’entrée en scène du grand Jack White.

Le rock est bel est bien de rigueur au Governor’s Ball et le roi bleu ne déroge pas à la règle en prenant le temps de jouer des morceaux à la fois des White Stripes et de son répertoire solo, mais aussi des Raconteurs. Pour les amateurs des Dead Weather, il faudra repasser.

Jack White, bien qu’il semble tout droit sorti d’un Tim Burton, inspire un grand respect et une sorte de fascination tant il est appliqué dans tout ce qu’il entreprend. Si certains ne sont venus que pour entendre Seven Nation Army, devenu hymne du n’importe quoi, les autres auront assistés à une performance artistique comme on n’en voit plus. Un live brillant et audacieux que Jack White a su mener sans jamais tomber dans l’excès.

La soirée se termine donc sur une belle note. Et pour ceux qui auront préféré Skrillex, nous ne ferons aucun commentaire.

Jour 3 – Danse nostalgique

Cris Cab ouvre ce dernier jour de festival avec un live programmé à 12h15. Mais pour tout New Yorkais qui se respecte, le dimanche est le jour de la Laundry, soit celui des machines à laver !

A 15h45, heure de notre arrivée donc, Tyler, The Creator s’apprête à monter sur scène pour succéder à Earl Sweatshirt, également membre de Odd Future. Le rappeur est très bavard et n’hésite jamais à critiquer son public. Entre deux vannes, il lâche un « Yonkers » qui remue la foule et s’en va. Pas de quoi avoir les yeux qui pétillent, sauf bien sur après s’être rendu une énième fois au stand Ben & Jerry’s pour déguster les free ice cream vanille pépites de chocolat.

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Crédit photo : Taylor Hill/WireImage for Governors Ball Music Festival

Là, vous vous dites qu’on a passé notre temps à manger et que les kilos se sont accumulés, mais détrompez-vous. Notre moment de répit touche vite à sa fin et sonne le début d’une course effrénée aux extrémités du festival.

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Crédit photo : Forest Woodward

The Kills débute sur la Big Apple Stage et une réflexion nous vient à l’esprit : Alison Mosshart a encore changé de couleur de cheveux. Mais la (nouvelle) blonde n’en est pas pour autant moins hargneuse et continue donc à chanter en balançant sa chevelure d’avant en arrière. Le groupe joue désormais avec un quatuor de tambours, touche d’originalité qui semble plaire au public. Jamie Hince en vient même à avouer que New York est l’endroit où il préfère jouer. Entre Disclosure et The Kills, nous voilà gâtés. Dès la fin des Kills, c’est la course vers la Honda Stage pour observer et entrer dans l’univers de James Blake. La foule est silencieuse, presque envoûtée par les notes de clavier et la voix de l’artiste. Mais le set ne dure qu’une heure et le petit monde de James Blake disparaît aussi vite qu’il s’était installé.

Il est temps d’aller chanter « Walking on a Dream », la bouche pleine de French Fries et la vessie remplie de bière avant de s’émerveiller devant le concert de clôture des très New Yorkais Vampire Weekend.

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Crédit photo : Michael J. Chen

Ezra Koenig porte un pantacourt vert (oui, ça existe toujours) et une chemise rouge, de quoi faire fuir les plus trendy. Mais si son style vestimentaire n’est pas au goût du jour, sa voix elle, est d’une justesse incroyable. Aucune fausse note tant dans sa voix que dans le choix des chansons. Le groupe dégage une énergie folle et est fier de jouer dans la ville où tout a commencé. Les unes heure trente qui leur étaient accordées passent à une vitesse folle et les dernières notes de « Walcott » sonnent la fin du festival.Un feu d’artifice est tiré tandis que « New York New York » de Frank Sinatra résonne sur Randall’s Island. La nostalgie nous envahie déjà alors que les portes du festival ne sont qu’à quelques mètres. Et comme le dit si bien le New York Times, le Governor’s Ball est à présent « a festival with a New York Heart ».


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