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Jour 54, Julien : Rencontre furtive avec Ian Broudie

Publié le 21 mai 2008 par Oagd
En évoquant il y a quelque temps le cas de Michael Head sur On a Good Day, je racontais qu'il était assez fréquent, à Liverpool, de tomber nez à nez en ville avec la crème des musiciens locaux. C'est d'ailleurs une des beautés de l'endroit. Il y a de cela environ deux semaines, le phénomène s'est encore vérifié. C'était un lundi en fin d'après-midi, pay day en conclusion duquel plusieurs de mes copains et moi-même nous apprêtions à convertir une partie de notre salaire fraîchement perçu en nourriture chinoise dans un petit restaurant de Nelson Street - rue principale du plus vieux Chinatown d'Europe. A cinquante mètres de là, j'ai reconnu Ian Broudie qui passait sous mes yeux. J'ai instantanément fait part de l'info à mes amis en leur tapotant l'épaule, mais la timidité - qui a son charme mais peut empêcher de faire toutes les choses que l'on désire dans la vie - me retenait de l'aborder. Alors Jim, qui lui n'est pas timide, l'a interpellé à haute voix : « Ian ! ». Il s'est retourné. C'était bien lui (certains en doutaient). Nous avons pu lui parler.

 

Jour 54, Julien : Rencontre furtive avec Ian Broudie

De gauche à droite : Chris Baker, Ian Broudie, Julien

 


Ian Broudie est aujourd'hui essentiellement connu en tant que leader du groupe pop The Lightning Seeds, sorte de chaînon manquant entre les Beatles et les Pet Shop Boys, si l'on me pardonne à titre exceptionnel d'emprunter pareil raccourci. Il est également un producteur au CV conséquent, ayant depuis plus de vingt ans officié dans l'ombre pour de nombreux groupes souvent originaires de Liverpool - Pale Fountains, The Coral, Echo & The Bunnymen - mais aussi, étrangement, pour Noir Désir, à la fin des années 80. A son actif, la chanson Three Lions, hymne de l'équipe d'Angleterre de football lors de l'Euro 96, fut un succès colossal.

On ne sait jamais trop quoi dire lorsque l'on rencontre une célébrité que l'on apprécie dans la rue. On bafouille un peu, se précipitent quantité de louanges que l'on aimerait faire distinctement mais qui, sous le coup de l'émotion, se brouillent en un magma confus. « Nous sommes des fans », avons-nous avancé en quasi chœur. « J'aime aussi beaucoup votre album solo », a ajouté Jim, un brin zélateur. Ian, souriant, nous a demandés si nous étions des étudiants - ce qui, sachant qu'aucun de nous ne l'est (plus), était plutôt flatteur. De cette courte mais chaleureuse conversation émana un petit scoop, que j'ai le plaisir de relayer ici : les Lightning Seeds enregistrent actuellement à Liverpool un nouvel album, le premier depuis Tilt (1999). C'est la raison pour laquelle nous l'avions croisé à cet endroit de la ville, tout proche des studios d'enregistrement de Parr Street où il venait de terminer une séance. « Ce sont les premières chansons que j'ai écrites depuis près de dix ans, alors je ne suis pas encore sûr-sûr du résultat ». Nous l'avons encouragé à cet effet, posé avec mon copain Chris pour la petite photo souvenir, puis il est parti en nous saluant dans un grand sourire, paraissant en outre s'amuser de la grosse bouteille d'eau qu'il portait alors - joliment incongrue, puisqu'il ne faisait pas une chaleur intenable, et qu'il se rendait de toute façon dans un restaurant.

 

Une semaine après, j'ai racheté le bel album Jollification (1994) chez un soldeur pour 2 livres. Jetez donc un œil et une oreille au clip de la chanson Perfect, qui ouvrait ce disque. Dans la petite interview introductive, Martyn Campbell évoque le texte de la chanson et prononce le mot « Lyrically... » d'une façon qui condense à elle seule ce qu'est vraiment l'accent de Liverpool. Quant au texte en question, voici ce qu'il dit : « See the rivers filled with rain, I wish it could be blue again / Hazy petrol nights, crimson sun on traffic lights. » Si l'on regarde bien encore une fois la photo ci-dessus, on peut me semble-t-il voir ce souhait en partie s'exaucer.


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