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Rock En Seine : Dernier jour

Publié le 25 août 2014 par Notsoblonde @BlogDeLaBlonde

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Troisième jour de festival mais seconde journée sur place uniquement pour moi (j'ai séché le samedi), le dimanche s'annonçait radieux du côté du domaine national de Saint Cloud.

De fait, côté météo, c'était vraiment bien (j'entends par là zéro pluie ce qui, compte tenu de ce qu'on s'est pris les jours précédents est hautement appréciable) mais du côté de la programmation musicale aussi, il a fait chaud.

Démarrage sur les chapeaux de roue avec Feu! Chatterton.

  Pour être tout à fait honnête, la première fois que j'ai entendu parler de ce groupe, j'ai eu peur de l'image qu'ils renvoyaient. J'ai craint qu'ils soient poseurs et maniérés. Stupide première idée qui n'avait pour fondement que les images du groupe que j'avais vu circuler.

Les découvrir sur scène à La Rochelle pendant les Francofolies m'a franchement ravie (ils font partie de la sélection du chantier des Francos de l'année) et les retrouver à Rock En Seine a confirmé tout le bien que je pense de cette formation surprenante.

Lorsqu'ils entrent en scène, leur mise retient l'attention. Surtout celle d'Arthur, en fait; son élégance parait presque déplacée : costume impeccable, cheveux et moustache parfaitement en place. Et lorsqu' il commence à chanter, sa voix lui vole la vedette et emplit tout l'espace. On se laisse griser par la poésie des textes et son timbre si particulier, cette voix qui se fait parfois trainante et en devient étrangement plus envoutante.

Les morceaux s'enchainent et on a plaisir à se laisser griser par les mots, parfois précieux, presque surannés qui sont réveillés par des envolées modernes de guitares, qui rugissent soudain.

Feu! Chatterton apporte un souffle nouveau à la chanson française : son style très littéraire mais aérien est ce que j'attendais de retrouver sur scène depuis longtemps. Les transitions entre les titres prouvent que ce n'est pas une posture, ces jeunes gens aiment les mots et ont plaisir à les manier avec dextérité. Parfait.

Impossible pour moi de décrocher et ce qui devait n'être qu'un passage éclair visant à confirmer ma première belle impression devient un concert presque complet. Il faut dire que les spectres bienveillants de Gainsbourg et Bashung planaient hier sur l'assemblée réunie devant la scène de l'Industrie et qu'il est des fantômes qu'on a bien du mal à quitter. 

Un conseil : attention à ne pas les manquer lors de leurs passages sur scène près de chez vous. Leur point éphémère du 12 septembre n'est plus réservable (pour un peu, ça me redonnerait foi en l'industrie musicale, tiens!) mais ils ont de nombreuses dates qui arrivent un peu partout en France (à retrouver ici) alors hors de question d'imaginer passer la rentrée sans eux. Et puis leur EP sort  le 8 septembre prochain. Je suis au taquet!

Du coup, faute d'avoir réussi à me libérer du concert de Feu! Chatterton comme prévu initialement, je n'ai entendu qu'un peu du concert de Blood Red Shoes. Qui m'a semblé bon mais j'avoue qu'il est compliqué de s'en faire une idée à partir de seulement deux titres entendus de loin. Passons.

Direction Cloud Nothings ensuite. Leur son garage bien crasseux déménage. Ca chante et ça crie, ça part en vrille parfois mais ça reste efficace et sans cesse ça envoie si bien qu'on en ressort ravigoté, comme après une douche froide. Secoué mais étrangement léger.

Rendez-vous était pris ensuite avec Petit Fantôme. Sur scène à ses côtés, on a la surprise de retrouver d'autres membres de François and The Atlas Mountains (dont Francois Marry à la guitare et aux claviers notamment). Ses chansons pop oniriques sont ravissantes mais on regrette de ne pas réussir à discerner correctement toutes les paroles. Le sens des textes nous échappe mais on apprécie les mélodies. Gracieux.

Vient ensuite l'epic fail du jour : suite à une mauvaise lecture de notre planning , nous manquons un des concerts auxquels nous souhaitions le plus assister, celui de Warpaint. A peine deux titres seulement pour nous, difficile de se faire une idée. Mais c'était de l'avis de tous les chanceux qui y ont assisté, très bon.

A suivre.

Ailleurs.

Un petit tour du côté de Brody Dalle pour satisfaire notre curiosité (et voir d'un peu plus près la femme de (l')Homme) (Josh Homme l'ayant épousée il y a quelques années maintenant)(c'était la minute people and co, désolée) et hop, direction la grande scène pour écouter un peu de Selah Sue.

Ca fait un petit moment que je ne l'avais pas vue et il semble que son projet n'a -depuis trois ans- pas beaucoup évolué. Il n'empêche qu'un monde fou était réuni pour l'écouter et que le public a semblé s'y retrouver. C'était agréable il est vrai, de retrouver ses morceaux qui ont connu un franc succès, on regrette peut-être le manque d'évolution perceptible dans son répertoire. Mais son incroyable voix et son flow sont toujours là. Plaisant.

Janelle Monae prend la suite, du côté de la scène de la Cascade. Show millimétré, bonnes ondes distribuées sans compter; impossible de retenir un "ils sont forts, quand même, ces ricains" quand on assiste aux chorés léchées et à l'enchainement impeccable de tubes. On en prend plein les yeux et les oreilles et le public qu'elle sollicite beaucoup, en redemande. Epatante jusque dans sa reprise de James Brown (I feel good). Respect.

Retour du côté de la grande scène pour assister au concert tant attendu du jour : Lana Del Rey.

  Le malaise est perceptible à son arrivée. Une grande détresse émane de son regard d'animal apeuré qui donne envie de la consoler. Elle rassure très vite "il n'y a aucun endroit au monde où je voudrais être plutôt qu'ici".

Ah. Tant mieux. Bon.

Surprise lorsqu'elle descend dès le premier morceau au contact du public. Il est troublant de constater que la grande distance que son allure de bourgeoise borderline déguigandée impose d'elle même n'est qu'une illusion et qu'elle a plaisir à cotoyer son public auquel elle attribuera d'ailleurs de longues minutes à la fin de son concert, se prêtant de bonne grâce aux innombrables selfies auxquels on lui propose de participer.

La voix est le plus souvent juste et les titres s'enchainent gracieusement. J'aime ses morceaux. Vraiment. Beaucoup.

Sur scène, force est de constater qu'il ne se passe pas grand chose mais que le niveau est bon. OK il semblerait qu'à un moment elle ait cessé de chanter et qu'on ait entendu sa voix malgré tout.

Bon. Ce n'est pas la première à refuser de chanter sans filet, doit-on pour autant lui en tenir rigueur? Pour ma part je l'ai trouvée troublante comme je l'espérais mais je suis convaincue que son concert n'est pas un spectacle taillé pour une scène de festival. 

J'ai du coup franchement hâte de la découvrir demain sur la scène du Trianon pour son concert privé. Miam!

Le live de La Roux c'est un peu le cadeau bonus du jour. Je ne connaissais pas grand chose de l'artiste et le peu que j'en avais entendu jusque là ne me poussait pas à avoir envie de me déplacer exprès pour elle. Aussi, j'ai suivi le mouvement lorsqu'on m'a proposé d'aller y faire un tour : bien m'en a pris.

La Roux a livré un live ultra efficace qui a eu tôt fait de transformer le parvis de la scène de la cascade en dancefloor géant. Back to the 80's. Grisant.

Pour finir c'est Queens Of The Stone Age qui a fait le show. Rien à redire. Propre. Pas forcement beaucoup d'échange avec le public mais du beau son et un public en communion. Amen.

Merci Rock En Seine d'adoucir la rentrée en proposant des affiches comme celles de cette année, c'est une dose salvatrice de bonheur à la fin de l'été. On se dit à l'an prochain, même endroit?

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