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[Critique] Fury

Par Wolvy128 @Wolvy128

4-étoiles

Affiche fury
Avril 1945. Les Alliés mènent leur ultime offensive en Europe. A bord d’un tank Sherman, le sergent Wardaddy et ses quatre hommes s’engagent dans une mission à très haut risque bien au-delà des lignes ennemies. Face à un adversaire dont le nombre et la puissance de feu les dépassent, Wardaddy et son équipage vont devoir tout tenter pour frapper l’Allemagne nazie en plein cœur. Tel est le pitch de Fury, le nouveau film de David Ayer (End of Watch) avec Brad Pitt, Shia LaBeouf, Logan Lerman, Michael Peña et Jon Bernthal.

Bien que je ne sois pas forcément un grand amateur de film de guerre, le casting de Fury et les quelques images visibles dans les différents trailers avaient tout de même de quoi me donner furieusement envie de le découvrir. J’ai donc tenté l’expérience hier soir ! Et grand bien m’en a pris puisque le long-métrage s’avère finalement être une réelle bonne surprise, tant sur le fond que sur la forme.

Fort d’une photographie rugueuse et magnifique, ainsi que d’une reconstitution historique sans faille (décors et costumes absolument impeccables), l’image nous plonge instantanément, et brutalement, dans l’Allemagne de 1945. La guerre est bientôt finie mais elle continue de marquer les corps et les esprits. C’est dans ces conditions difficiles que le jeune Norman (Logan Lerman) va rejoindre l’équipe de Wardaddy (Brad Pitt) pour les accompagner dans une mission aussi dangereuse que délicate. Et pour le coup, le danger est clairement illustré à l’écran, que ce soient par le biais de morts violentes ou d’assauts féroces. L’idée n’étant pas de choquer mais plutôt de faire ressentir, sans la moindre concession, le terrible quotidien des soldats. Rien d’exceptionnel a priori, sauf que les productions récentes ont tellement tendance à édulcorer la réalité pour viser un large public qu’on en oublie parfois un peu l’atrocité de ces années. Et la volonté du réalisateur (également scénariste) de proposer une vision extrêmement réaliste de la guerre, dans tout ce qu’elle a de plus barbare et ignoble, est un aspect du film que j’ai énormément apprécié.

Photo fury
Un réalisme exacerbé qui ne transparaît pas uniquement sur le plan visuel, mais également sur le fond étant donné que l’écriture des personnages se révèle tout aussi ancrée dans la réalité. Le scénario délaisse en effet quelque peu le manichéisme souvent de rigueur dans ce genre de production pour proposer des personnages nuancés et profonds. Les membres de l’équipage sont ainsi loin de ressembler aux habituels héros américains venus rétablir la paix à coup de discours patriotiques et de gestes nobles. Ce sont davantage des hommes détruits par la guerre, qui ont bien compris que les idéaux n’avaient pas leur place sur le champ de bataille. Sans doute étaient-ils comme Norman lorsqu’ils ont débarqué, mais la dureté des événements, et l’instinct de survie, les a rendus plus rudes. Une rudesse que l’on découvre à travers le point de vue du jeune soldat et qui contraste nettement avec son innocence initiale. L’idée d’insérer dès le départ un protagoniste attachant, et qui suscite immédiatement l’empathie, à la bande de brutes est d’ailleurs particulièrement astucieuse pour donner envie aux spectateurs de découvrir les personnages, et surtout s’en faire pour leur survie une fois les hostilités lancées.

Photo bis fury
Mais au-delà de l’écriture des personnages, si le film est aussi efficace, c’est aussi car l’ensemble du casting parvient magnifiquement à retranscrire toute leur profondeur. Et à les rendre intéressants bien qu’ils n’inspirent pas nécessairement tous la sympathie au premier coup d’œil. Brad Pitt est ainsi assez remarquable dans la peau d’un personnage plus dur qu’on aurait pu le penser au départ. Personnellement, c’est clairement dans ce genre de rôle un peu écorché que j’aime le voir. Et non dans des rôles lisses dont on a parfois l’impression qu’ils ne sont là que pour protéger son image. A ses côtés, Shia LaBeouf confirme tout le talent que je ne cesse de voir en lui depuis plusieurs années en livrant une prestation émouvante et pleine de charisme. Il n’est évidemment pas de tous les plans mais chacune de ses apparitions laissent une véritable trace. Il n’interprète pas le personnage de « La Bible », il est « La Bible ». Quant à Jon Bernthal et Michael Peña, ce sont des acteurs souvent habitués aux seconds rôles mais force est de constater qu’ils ne manquent vraiment pas de charisme non plus. Enfin, Logan Lerman poursuit son ascension avec une nouvelle interprétation convaincante dans un projet très intéressant.

En définitive, Fury s’impose donc comme un film de guerre puissant, explosif et extrêmement réaliste. Emmené par un casting impérial de bout en bout, le film captive pendant plus de 2 heures et, malgré une histoire plutôt classique, offre son lot de scènes culminantes. Une excellente surprise !



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