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Critique Ciné : Into the Woods, promenons-nous dans les bois

Publié le 30 janvier 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

Into the Woods, Promenons-nous dans les bois // De Rob Marshall. Avec Meryl Streep, James Corden et Emily Blunt.


Rob Marshall je te retiens. J’ai adoré ton Chicago et contre l’avis de tous, j’ai bien aimé ton Nine. Tu étais donc pour moi un bon réalisateur de comédies musicales et puis j’ai vu Into the Woods. Cela partait d’une très bonne idée, adapter cette comédie musicale de Broadway très connue aux Etats-Unis qui a inspiré la série Once Upon a Time. En s’associant à Stephen Sondheim pour la musique, à qui l’on doit déjà la musique de Sweeney Todd, il y avait donc de grandes chances de réussite. Cette mixture est finalement en partie indigeste alors que quelques moments délirants sont amusants et efficaces (notamment un numéro musical gay-friendly entre Chris Pine et Billy Magnussen). Mais le film dure bien trop longtemps et l’on sent donc les deux heures de film passé. James Lapine qui est à l’origine du musical, est à l’origine du scénario de cette adaptation. Et le résultat est plus que satisfaisant à certains moments quand le film s’assume pleinement comme un grand divertissement amusant, mélangeant les contes sans chercher à ce que cela soit réellement cohérent.

Les intrigues de plusieurs contes de fées bien connues se croisent afin d’explorer les désirs, les rêves et les quêtes de tous les personnages. Cendrillon, le Petit Chaperon rouge, Jack et le haricot magique et Raiponce, tous sont réunis dans un récit où interviennent également un boulanger et sa femme qui espèrent fonder une famille, mais à qui une sorcière a jeté un mauvais sort…

Mais le scénario est tellement tarabiscoté que finalement plus rien ne ressemble à quoi que ce soit. On passe du coq à l’âne tout le temps et chacun donne finalement l’impression de ne pas avoir réussi à raconter tout ce qu’il avait à raconter. Into the Woods aurait pu être une très bonne comédie musicale si Rob Marshall n’avait pas été fainéant lui non plus. Sa mise en scène poussiéreuse n’aide pas vraiment à prendre son pied. Bien au contraire, Rob Marshall ne profite pas totalement des décors qu’il a sous le coude. On a l’impression de tourner en rond dans cette forêt et au bout d’un moment cela commence à devenir irritant. De plus, cette forêt ne semble pas se renouveler alors que l’on a l’impression de voir encore et encore les mêmes arbres, les mêmes filets de lumière, les mêmes feuilles, les mêmes rochers, etc. Ce côté filiforme est un problème de mise en scène alors qu’une forêt peut clairement être exploité de diverses façons. Le film le fait au début avec l’histoire du Petit Chaperon Rouge et du Loup (incarné par un Johnny Depp que l’on ne voit pas beaucoup et fort heureusement, parvenant donc à nous faire apprécier une prestation qui aurait été lourde si elle avait duré bien plus longtemps).

Ensuite nous avons Anna Kendrick (Pitch Perfect) qui est malheureusement très fade dans le rôle de Cendrillon. Moi qui m’attendais à ce qu’elle soit aussi fraîche que dans The Hit Girls, finalement ce n’était pas du tout le cas et la déception est telle qu’elle ne donne aucune envergure au personnage. On se retrouve avec tout un tas de personnages fades d’ailleurs et les seuls que je retiens sont ceux de Chris Pine en Prince Charmant (mais pas sincère), de Meryl Streep en Sorcière captivante mais malheureusement mal exploitée la plupart du temps et Christine Baranski en Belle Mère ravagée mais trop peu présente dans le film. Il y a quelques moments sympathiques tout de même au delà de ces personnages et notamment deux numéros musicaux (celui que j’ai cité plus haut et le numéro qui sert de résumé de toute l’histoire). Finalement, Into the Woods est donc une comédie musicale qui ne me donne pas envie de refaire confiance au réalisateur. C’était bâclé malgré tout ce qu’il y avait à faire avec un tel univers. Musicalement on retrouve celui qui a fait Sweeney Todd mais je me demande si finalement ce film n’aurait pas mérité Tim Burton (en dehors de Disney bien évidemment).

Note : 2/10. En bref, un navet.


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